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LANCEMENT DES CPGE : Macky Sall en croisade contre la fuite des cerveaux

En mettant en place les classes préparatoires aux grandes écoles (Cpge), le président de la République Macky Sall veut freiner la fuite des cerveaux vers l’Hexagone. Le chef de l’Etat qui a présidé hier, la cérémonie de lancement desdites classes préparatoires soutient que 80% des bénéficiaires des bourses d’excellence admis dans les grandes écoles, dans les grandes classes préparatoires sont restés à l’étranger.

Entre 2014 et 2021, 80% des bénéficiaires des bourses d’excellence admis dans les grandes écoles, dans les grandes classes préparatoires sont restés à l’étranger. La révélation a été faite hier à Thiès, par le président de la République lors du lancement des classes préparatoires aux grandes écoles. Or, estime Macky Sall, en tant que pays en construction, le Sénégal a assurément besoin de ses meilleurs cerveaux. ‘’Désormais, les classes préparatoires chez nous serviront de réceptacle approprié pour ouvrir à nos meilleurs élèves, des filières mathématiques, physiques, sciences de l’ingénieur, des filières techniques, mais également l’accès par voie de concours aux prestigieux établissements de formation comme l’Ecole polytechnique de Thiès, l’Ecole militaire de santé, l’Ecole nationale supérieure des mines et de la géologie qui prendra la nouvelle dénomination de l’Institut des sciences de la terre, pour ne citer que celles-là’’, dira le chef de l’Etat face à un parterre de sommités et personnalités étatiques et universitaires. A travers la mise en place de ces classes préparatoires aux grandes écoles, Macky Sall vise en effet trois objectifs. D’abord il s’agit pour le président de la République, de renforcer et de diversifier l’offre pédagogique de notre système éducatif. Ensuite, de donner l’option à nos brillants bacheliers de poursuivre leurs études dans leur propre milieu socio-affectif avec les standards de qualité requis, en réduisant les risques de déperdition liés aux études à l’étranger, d’autant plus que pour la plupart des jeunes bacheliers, il s’agit du tout premier séjour loin de la famille. Et enfin, de minorer la fuite des cerveaux après avoir tant dépensé en ressources financières et en bourse d’excellence. ‘’A titre d’exemple, entre 2014 et 2021, 80% des bénéficiaires des bourses d’excellence admis dans les grandes écoles dans les grandes classes préparatoires sont restés à l’étranger’’, s’offusque-t-il.

‘’Il nous faut plus d’ingénieurs, de techniciens intermédiaires et de mains d’œuvre qualifiées’’ 

Pour le chef de l’Etat, l’institution de ces classes préparatoires au Sénégal témoigne de son engagement renouvelé de faire de l’éducation et de la formation le soubassement du capital humain indispensable à tout processus de développement économique et social. C’est pourquoi, dit-il, il a fait du capital humain, l’axe2 du PSE. Dans cette dynamique, Macky Sall estime que l’enseignement technique et professionnel soutenu par les sciences et les technologies doit jouer un rôle de premier plan. ‘’A tous les niveaux d’activités orientées vers le développement, il nous faut plus d’ingénieurs, de techniciens intermédiaires et de mains d’œuvre qualifiées et formées à bonne école. C’est pourquoi M. le Directeur, je vous encourage à atteindre cet objectif au moins de 200 ingénieurs polytechniciens de Thiès par an. Les mêmes objectifs seront fixés aux autres écoles comme l’Ecole polytechnique de Dakar et aux autres institutes et écoles de formation supérieure. C’est pourquoi après des études minutieuses complétées par un benchmarking, nous avons pris la décision d’ouvrir chez nous ici au Sénégal, les classes préparatoires aux grandes écoles’’, déclare-t-il. En dépit des soubresauts notés de temps en autre, le président de la République estime que notre système éducatif reste l’un des meilleurs d’Afrique. En témoigne selon lui, le nombre élevé d’étudiants étrangers de diverses nationalités que nous recevons, les excellentes performances enregistrées régulièrement par nos enseignants chercheurs au concours du Cames. ‘’Je n’oublie pas le classement récent de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, mon université, comme première université francophone d’Afrique et l’élévation du Pr Amadou Wagué de l’Ucad en qualité de membre de l’illustre société américaine de physique’’, s’enorgueillit-il. Avec ces résultats et autres performances, Macky Sall est d’avis que la voie de l’excellence tracée par l’Ucad depuis sa création en 1957 suivie par d’autres établissements d’enseignement supérieur, mérite d’être maintenue et renforcée. En ce qui le concerne, il promet que l’Etat continuera de consacrer des moyens nécessaires à cette fin. Toutefois, il engage toute la communauté universitaire et les partenaires sociaux, techniques et financiers à soutenir cette dynamique. ‘’C’est cela qui est conforme à la réputation du Sénégal, être un foyer ardent où brille sans cesse la lumière incandescente qui éclaire la pensée et l’action et guide la nation vers la voie du développement durable’’, déclare-t-il. S’adressant aux élèves, il dit : ‘’Quant à vous chers élèves de la première promotion des classes préparatoires aux grandes écoles, je voudrais vous dire ma fierté et celle de la nation toute entière. Si je suis venu présider personnellement cette cérémonie, c’est pour reconnaitre vos mérites, vous féliciter et vous encourager. Vous avez du mérite pour avoir été sélectionnés sur 500 candidats, vous êtes 50, sur la base de vos résultats scolaires’’.         

Thiès, un pôle scolaire et universitaire déjà assez fourni

La cérémonie de lancement des classes préparatoires aux grandes écoles a été également une occasion saisie par le chef de l’Etat, pour faire une revue de ses réalisations dans le domaine de l’éducation et de la formation à Thiès. ’Cette initiative de créer les classes préparatoires aux grandes écoles vient conforter la vocation de la cité du Rail d’être un pôle scolaire et universitaire de rang international. Un pôle déjà riche de l’EPT, de l’Ecole nationale supérieur agricole ou agronomique, l’Ecole nationale supérieure de l’agriculture (ENSA), de l’Isep, de l’Ecole nationale des officiers d’active (ENOA), de l’Ecole de l’air et bientôt d’une Ecole de l’infanterie sans parler de l’Université Iba Der Thiam’’, énimère-t-il. Tout en affichant toute sa joie, de lancer les classes préparatoires aux grandes écoles dans le cité du Rail. ‘’Je suis heureux de revenir à Thiès après l’inauguration le 29 juin 2021 de l’ISEP de Thiès, pour procéder cette fois ci au lancement des classes préparatoires aux grandes écoles. Je voudrais saluer les belles performances de l’Ecole polytechnique de Thiès qui est l’une des meilleures écoles de formation d’ingénieurs en Afrique et dans le monde’’, déclare-t-il. Soulignant que ces performances, l’EPT le doit à ses options, à son corps professoral, à son régime d’internat, mais également à la qualité de la sélection à l’entrée de l’école et au niveau de formation tout au cours du cursus. ‘’J’ai dans mon gouvernement plusieurs ingénieurs diplômés de l’EPT comme Ali Ngouille Ndiaye, Maïmouna Ndoye Seck, entre autres. Je voudrais vous assurer que nous allons continuer la montée en puissance de l’EPT aux côtés des grandes écoles d’ingénieur du Sénégal’’, promet-il. Macky Sall de souligner ainsi que la différence entre les pays se fait dans la formation de leurs ressources humaines particulièrement pour les élites notamment scientifiques et techniques. En conséquence, soutient-il, le Programme d’équipement des laboratoires des universités et écoles supérieures doté de plus de 54 milliards de FCFA va permettre aujourd’hui à ces universités et écoles d’enseignement supérieur, de former leurs élèves dans les conditions de l’exercice de la profession’’. 

L’info