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ES FRAIS D’INSCRIPTIONS SCOLAIRES : Les parents d’élèves haussent le ton

A Kaolack – comme partout ailleurs au Sénégal d’ailleurs, – les grandes vacances sont derrière nous, une nouvelle année scolaire s’ouvre. Et beaucoup d’apprenants qui ont rejoint les salles de classe des écoles publiques et privées depuis le 6 octobre, doivent démarrer les cours le plus tôt possible. Seulement cette reprise n’est pas sans difficultés pour certains parents d’élèves, surtout, dans ce contexte de crises multiformes où ils sont confrontés à mille et un problèmes. Dans cette longue liste de problèmes, figure la cherté des frais d’inscriptions. Un véritable casse-tête pour les parents dont les enfants sont pourtant inscrits dans des écoles publiques. Chaque année, des difficultés liées aux frais d’inscription sont souvent relevées dans certaines écoles publiques de la place. Ce qui irrite les parents qui ne savent plus à quoi ressemble l’école publique qui, selon eux, était censée être moins chère. Un petit tour dans certaines écoles de la place nous a permis de recueillir des témoignages et plaintes de parents d’élèves.Au CEM 1 Valdiodio Ndiaye, malgré cette cherté qui est sur toutes les lèvres, les parents d’élèves ont pris d’assaut la direction, pour la procédure d’inscription. Dans la cour de l’école, les élèves s’amusent à fêter les retrouvailles, après une longue absence. Ils se retrouvent entre amis pour se raconter les vacances, en détail.

Si joyeux, les élèves sont loin d’être préoccupés par le souci majeur de leurs parents face au problème de frais d’inscription. Ils sont plus occupés à retrouver les anciens amis, professeurs et autres personnels de l’administration, qu’autre chose.Ce qui n’est pas le cas des parents qui s’arrachent les cheveux. Dans ce tohu-bohu, des voix s’élèvent pour se faire entendre dont celle d’Abdou Ndiaye. Venu inscrire ses 5 enfants, il s’est plaint des montants exigés comme droits d’inscription de ses enfants : «J’ai deux enfants et je paye beaucoup 10 000 F Cfa pour chacun. L’un est en classe de 4ème et les autres en 3ème. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, je dois débourser 50 000 F Cfa. Et cela, sans compter les fournitures scolaires. C’est vraiment insoutenable pour nous qui avons pourtant inscrit nos enfants dans une école publique».

Rencontrée sous l’ombre, assise sur un tronc d’un arbre, à l’école élémentaire Amadou Tanor Dieng, Ndèye Marème Fall a tenu les mêmes propos. «Les frais d’inscription sont chers pour une école publique. Aujourd’hui, je suis venue avec mes plus jeunes enfants. Et demain, je dois dépenser le triple pour leurs aînés qui sont au lycée et au collège. On dirait que nous sommes dans le privé. Débourser une telle somme, payer les fournitures, leur transport… Franchement, c’est inadmissible ! Il y a des chefs de famille qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts et qui veulent que leurs enfants étudient. Ils se cassent la tête pour ça», explique-t-elle avant de demander à l’Etat de revoir les écoles publiques qu’elle qualifie de «semi-privée».Le coordonnateur régional de l’UNAPES de Kaolack situe les responsabilitésDu côté de l’association des parents d’élèves, cette cherté peut être justifiée, car selon Bara Gueye, coordonnateur régional de l’Union nationale des parents d’élèves du Sénégal. «Au niveau des établissements du niveau du moyen secondaire, il y a un décret suivi d’un arrêté qui fixe les montants d’inscription scolaires, ces montants varient entre 3 000 et 10 000 F Cfa.

Les textes sont clairs, les inscriptions dans les établissements scolaires du moyen et du secondaire ne peuvent pas dépasser entre 3 000 et 10 000, y compris la tenue. Maintenant, tous les autres établissements qui dépassent cette somme versent dans l’illégalité des textes. Cependant, on remarque que dans certains CEM (Collège d’enseignement moyen), l’administration demande 12 000 F aux élèves de 3e. Et cela peut se justifier par les droits de participation au BFEM, parce qu’à l’approche des examens où les demandes sont déposées, elle rencontre beaucoup de difficulté pour que les candidats versent les 2 000 F Cfa », a expliqué le coordonnateur de l’UNAPES.Concernant les écoles primaires, il précise que le ministère a été clair. «Pour l’élémentaire, les inscriptions sont gratuites. Mais on constate, depuis quelques années, que l’Etat n’a versé aucun franc dans le système scolaire au niveau de l’élémentaire. C’est à partir de ce moment que les parents d’élèves se sont réunis entre eux pour appuyer les écoles.

Compte tenu des frais de réparation des table-bancs, des portes des classes, la gestion des herbes et des inondations ainsi que le paiement du gardien. C’est pourquoi il y a des écoles qui demandent 1 000, 2 000 jusqu’à 3 000. Maintenant, pour régler le problème de la cherté des inscriptions au niveau des établissements du moyen secondaire et respecter la gratuité au niveau élémentaire, tant que l’Etat ne prend pas en charge cette problématique, l’école publique tendra vers la privatisation. Donc, pour éviter ce mouvement de masse du public vers le privé, l’Etat doit prendre en charge certaines questions notées au niveau des établissements scolaires. Et là, le problème, on ne peut pas l’imputer à 100% à l’Etat. Etant donné que l’éducation est devenue une compétence transférée, c’est aux collectivités territoriales d’accompagner les écoles. Malheureusement, nos maires et conseils départementaux attendent tardivement pour apporter leur soit-disant soutien aux écoles. Ils attendent que les cours démarrent pour apporter les fournitures scolaires qui se composent des fois d’un sac, d’un stylo avec deux ou trois cahiers. Il faut qu’on soit sérieux avec les gens », a-t-il déploré.

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