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Apres confirmation de son jugement en appel, Barth lance un défi

« Il ne va rien m’arriver… Je ne bougerai pas de la mairie de Dakar et je ne bougerai pas de l’Assemblée nationale »

Barthelemy Dias a soutenu, mercredi, sur le plateau de Faram facce de la TFM, que malgré la confirmation de sa condamnation en appel pour « coup mortel et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » de Ndiaga Diouf, sa culpabilité n’a pas été établie. S’il entretient encore le flou quant à la suite à donner à ce jugement, le député-maire de Dakar soupçonne des motivations politiques. Et, il ne compte pas se laisser faire. »Ce n’est pas du droit, c’est de la politique », minimise Barthelemy Dias, renvoyant à ses avocats le soin d’apporter une réponse politique à la confirmation de sa condamnation de deux ans de prison dont six mois ferme. D’ors et déjà, il avise : « Il ne va rien m’arriver. Dans 15 mois, Macky Sall s’en va. Je reste à l’Assemblée nationale et je ne vais pas vous dire ce que je compte faire pour rester à l’Assemblée nationale.Vous êtes là, je suis là et le peuple sénégalais nous suit. Je ne bougerai pas de la mairie de Dakar inch Allah et je ne bougerai pas de l’Assemblée nationale inch Allah. »Le député-maire de Dakar énonce des arguments. « On n’attaque pas une mairie, la présidence de la République, le siège du gouvernement, l’Assemblée nationale, un commissariat de Police ou une caserne de Gendarmerie », invoque Barth. « Etre nervi, ce n’est pas un métier ; le banditisme n’est pas un métier. (…) Si Barth n’avait pas fait cela, il ne serait pas assis ici à l’heure actuelle. C’est de ça qu’il faut parler », crache-t-il. Et il précise : « Je me suis défendu, si c’est à refaire, je refais la même chose. »

« Jusqu’à présent, personne ne peut vous dire comment, où et avec quelle arme je l’ai tué »Mais, ce qui irrite le maire de Dakar, c’est que du point de vue du droit pénal, dit-il, les accusations portées contre lui n’ont pas été étayées par des preuves. « Jusqu’à présent, personne ne peut vous dire comment, où et avec quelle arme je l’ai tué. C’est-à-dire qu’ils ont simplement estimé que Barthelemy Dias devait être l’auteur, qu’on le sanctionne. Et ça, je continuerai de le combattre », explique-t-il soulignant que c’est plutôt à lui qu’on a chargé d’apporter la preuve de son innocence sur « coup mortel et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », le chef d’accusation retenu contre lui. »Je rappelle que quand j’ai été arrêté, on m’a demandé de donner mon arme, j’ai refusé. Ousmane Ngom était alors le ministre de l’Intérieur. Je leur ai dit, dites-moi d’abord quel calibre a été utilisé pour tuer ce jeune, et je vous donnerais mon arme. De toute façon, vous avez le pouvoir de savoir où je me suis procuré l’arme parce que c’est ici que je l’ai achetée. Par ailleurs, à travers la (DST), la Direction de la surveillance du territoire, vous m’avez délivré un permis de port d’arme en bonne et due forme », oppose-t-il, affirmant que « la balle extraite du corps du nervi n’est du même calibre que mon arme. (…)

Il n’y a aucune preuve et il n’y aura jamais de preuve parce que ce qui s’est passé à Mermoz Sacré-Coeur, dans les heures qui ont suivi, c’est un complot d’Etat, c’est du banditisme d’Etat ». »On ne peut pas me faire partir de la mairie, ce n’est pas un crime… C’est à l’Assemblée qu’il y aura combat »Finalement, il donne des indices. « On ne peut pas me faire partir de la mairie, ce n’est pas un crime. Et sur cette délibération, le pouvoir a tout fait pour transformer ça en crime. Donc, pour ce qui concerne la mairie, mettons ça de côté, on ne bouge pas », dit-il. « C’est à l’Assemblée qu’il y aura combat. Mais attendons d’y être, soyez patients. J’ai dit que Macky Sall est minoritaire dans ce pays, je ne bouge pas de l’Assemblée. » Si Barth ne craint pas pour son mandat après la confirmation de sa condamnation, c’est parce que, sans doute, celle-ci n’est « pas encore définitive ».

Même s’il ne le dit pas, un pourvoi semble bien à l’étude.Mais il se cramponne à la thèse du coup politique. « Je vais vous dire une chose, si j’étais aujourd’hui avec Macky Sall, ce procès serait vidé depuis longtemps. Je refuse, je ne suis pas avec Macky Sall hier, comme aujourd’hui et demain. C’est mon choix, advienne que pourra. Il n’y a que Dieu ici. Il faut nommer les choses : on m’a trouvé dans mon cadre de travail, une Institution de l’Etat, pour m’attaquer. A l’époque, c’est le 3e mandat qui était au centre des débats. 12 ans plus tard, 3e mandat. »Le débat sur le 3e mandat d’il y a 12 ans auquel il a fait allusion et qui lui a valu ses déboires judiciaires amène à se demander les raisons de son compagnonage avec Wallu Sénégal, porté par le parti du président de la République de l’époque. « La politique est une affaire de gentlemen. Je ne suis pas du PDS ni de Wallu. Je ne suis pas avec eux dans le cadre d’une coalition politique, mais électorale avec un seul objectif. Quand on a décidé de s’allier pour aller aux élections, nous n’avions pour seul objectif que de démontrer que Macky Sall est minoritaire dans ce pays, on a réussi », précise-t-il.

Voxpop