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POUR AVOIR ROULE DANS LA FARINE LA VEUVE DE PAPA BABACAR MBAYE Me Cabibel Diouf radié du barreau

Epinglé pour la nième fois pour abus de confiance, Me Cabibel Diouf, avocat, âgé de 87 ans, a été radié du barreau de Dakar. La procédure qui lui vaut cette sanction du Conseil de discipline, prononcée depuis mardi dernier, concerne une affaire qui l’oppose à la veuve de l’ancien ministre socialiste Papa Babacar Mbaye. D’après des sources de «L’As» l’avocat a roulé dans la farine la bonne dame sur une affaire de vente de maison à hauteur de 62 millions de Fcfa.

C’est la goutte de trop qui a fait déborder le vase. Plusieurs fois condamné par la Cour d’appel de Dakar pour des faits d’abus de confiance, Me Cabibel Diouf, âgé de 87 ans, a été radié du barreau par le Conseil de discipline de l’Ordre des avocats mardi dernier. L’affaire concerne la veuve de Papa Babacar Mbaye, qui a été ministre et député du Parti socialiste (Ps). Informé d’une éventuelle vente d’une maison par la Société nationale de recouvrement (Snr) par la presse, des mois avant que la transaction ne se fasse, l’avocat, prend contact avec Mme Mbaye par l’intermédiaire d’un courtier et fait croire à sa victime qu’il peut lui vendre le bâtiment. Mme Mbaye qui n’y voit que du feu, lui remet 62 millions de Fcfa. Un ou deux mois après, se tient l’audience de la vente. L’avocat se débrouille par on ne sait quelle alchimie à se faire adjuger l’immeuble à son nom, par déclaration de commande, mais à 40 millions de Fcfa. Ce qui, selon nos sources proches du dossier, permet à l’avocat de mettre dans sa poche 22 millions de Fcfa. Une fois la vente conclue, Me Cabibel Diouf voit le greffier et lui remet le chèque de 40 millions de Fcfa. Ce dernier lui remet un certificat de paiement du prix, plus les documents permettant de muter la maison au nom de la dame. Quelques temps après, le greffier découvre que le chèque de 40 millions de Fcfa est sans provision. Mme Mbaye, qui ne se doute de rien, rassemble ses économies, fait un prêt au niveau d’une banque de la place et débute les transformations de «sa» maison. La Snr qui n’a pas vu la couleur de l’argent relance la vente aux enchères. Un émigré Sénégalais installé au Gabon qui voit l’annonce, finit par acheter la maison. La dame qui ne savait plus à quel saint se vouer se retrouve sans maison, ses 62 millions dépensés par l’avocat à des fins personnelles et un prêt d’une quarantaine de millions de Fcfa auprès de sa banque.