Un an de pouvoir militaire en Guinée
La chute du régime du président Alpha Condé et l’émergence dans la foulée du colonel Mamadi Doumbouya : c’était il y a un an. L’occasion donc du bilan.
Pour le site d’information guinéen Aminata, ce premier anniversaire « coïncide avec un divorce progressif d’avec le peuple de Guinée qui sort progressivement de sa désillusion. Cet anniversaire arrive dans un contexte de méfiance, alimenté par la détention d’acteurs politiques ou de la société civile, d’exil forcé pour d’autres encore et de répressions sanglantes, comme aux heures les plus chaudes du régime déchu d’Alpha Condé. »
Aminata qui a recueilli le sentiment de quelques citoyens dans la ville de Labé : « Ibrahima est formel : « ce qui a marché », affirme-t-il, c’est le départ d’Alpha Condé, la route et le courant un peu moins, sinon l’insécurité s’est installée et la vie chère est partout. La destruction des maisons et les tueries sont négatives. »
A contrario, « Saikou est convaincu par les actions du CNRD : « c’est historique, dit-il, c’est la première fois dans ce pays que des gens sont mis en prison pour ce qu’ils ont fait, surtout des ministres. Comment voulez-vous que ce pays marche sans ces valeurs… » »
Optimisme ?
Sur Ledjely, autre site d’information guinéen, La Cause Guinée, un groupe de réflexion qui se définit comme refusant la fatalité quant à l’avenir du pays, essaye d’entrevoir le meilleur des futurs… « Le CNRD peut changer la donne, affirme-t-il, et baliser le chemin d’une démocratie institutionnelle forte. » Pour ce faire, « la junte doit éviter d’emprunter les chemins douteux d’une passation de pouvoir à un acteur politique choisi. La légitimité est à conquérir et non à négocier. Le CNRD se doit d’être neutre entre les potentiels compétiteurs politiques. »
Guinée: journée marquée par une cérémonie mais aussi la colère, un an après le coup d’État
La Cause Guinée plaide également pour une « gouvernance vertueuse, inclusive, respectueuse des différences. Entamer un dialogue franc et sincère : le dialogue prôné se doit d’être effectif. (…) Et le retour à l’ordre constitutionnel ne peut réussir sans les acteurs socio-politiques qui sont les seuls compétiteurs autorisés en démocratie. »
Divorce…
Toutefois, on est loin de cette démarche… Un an après le putsch, constate Jeune Afrique, « le divorce avec les Guinéens semble consommé. Les opposants à Alpha Condé, qui applaudissaient des deux mains le coup de force des militaires, ont abandonné depuis plusieurs mois la caution de « bonne foi » accordée à Doumbouya. (…) À l’origine de la colère, un pouvoir verrouillé, de plus en plus opaque, selon plusieurs observateurs. »
Toutinfo.net avec RFI