Le Mali soulagé, le Burkina Faso sur le fil et purgatoire pour la Guinée
C’est ainsi que site d’information burkinabè WakatSéra résume les décisions prises par la Cédéao le 3 juillet, dont les chefs d’État étaient réunis à Accra. Pour ce qui est du Mali tout d’abord, constate Jeune Afrique, « six mois après leur mise en place, les sanctions économiques et financières imposées en janvier dernier ont été levées. La réouverture des frontières terrestre et aérienne a notamment été entérinée. La Cédéao a par ailleurs validé le nouveau calendrier proposé par la junte d’une période de transition allant jusqu’à mars 2024. En revanche, elle s’oppose fermement à la participation des autorités de la transition à la prochaine élection présidentielle ».
Mali : la présidentielle en mars 2024
Le journal en ligne Malikilé applaudit : « à force de discussions et de compromis, le Mali avait adopté, à la veille du sommet d’Accra, une série de mesures censées satisfaire les exigences de la Cédéao : notamment une nouvelle Loi électorale et un chronogramme fixant la fin de la Transition à mars 2024. Autant de gages ôtaient tout argument aux tenants de la ligne dure et du maintien des sanctions contre le Mali. La levée des sanctions devenait dès lors inéluctable, pointe Malikilé. C’est (donc) ce qu’a décidé la Cédéao. Une bouffée d’oxygène pour le Mali sans doute. Mais aussi un bol d’air frais pour tous ses voisins notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire dont les ressortissants souffraient de l’embargo et des sanctions commerciales autant que les Maliens. (…) Une page se tourne mais rien n’est définitivement réglé, estime encore Malikilé : que fera la Cédéao, s’interroge le site, pour enrayer la mal-gouvernance, la corruption, les holdups électoraux ou encore les tripatouillages constitutionnels qui pourraient appeler de nouveaux coups d’État militaires. Telle est la question… »
Le site d’information Maliweb se félicite également de la décision de la Cédéao et se projette vers l’avenir : « la levée des sanctions contre notre pays doit être à la fois l’occasion de se réjouir et de réfléchir. (…) Les événements passés offrent à nos gouvernants et la classe politique de notre pays une occasion unique de remodeler les politiques de gouvernance, à l’image des composantes notre culture et de notre identité, d’en faire un véritable instrument de changement capable d’améliorer la vie des citoyens de notre Nation ».
Au Burkina : en juillet 2024
Le Burkina Faso sur le fil… « Le Burkina Faso passe haut la main son examen final à ce 61e sommet de la Cédéao, relève Aujourd’hui à Ouagadougou, puisque 72 heures avant le cénacle d’Accra, son Premier ministre déclarait que la dynamique de la Transition allait dans le sens de la réduction, avec des élections prévues en février 2025. Timing raccourci par la Cédéao. Ce sera plutôt 24 mois à compter du 1er juillet 2023, fruit d’un accord obtenu avec le médiateur Issoufou, qui a séjourné récemment à Ouaga. Élections donc au Burkina en juillet 2024 !, note Aujourd’hui. (Le colonel) Damiba, depuis sa prise de pouvoir, a volé d’anticipation en baraka. »
Un mois de plus pour la Guinée
Et puis, le purgatoire pour la Guinée… En effet, pointe Ledjely à Conakry, « la Cédéao concède un nouveau sursis au colonel Mamadi Doumbouya et à ses camarades du CNRD. Un répit d’un mois supplémentaire leur est accordé. Motif invoqué ? Donner au tout nouveau médiateur de la crise guinéenne – l’ancien président du Bénin, Yayi Boni – la chance de trouver une solution au différend entre la Guinée et la Cédéao ».
Un heureux revirement souligne le site guinéen : « alors qu’il y a quelques jours, plusieurs diplomates de la sous-région dépeignaient la transition guinéenne comme étant la plus préoccupante des trois que connait l’espace ouest-africain, voilà que les dirigeants des pays de la région ont donc décidé d’offrir une nouvelle chance au dialogue et au compromis ».
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