«L’OPPOSITION QUE LE SENEGAL N’AIT JAMAIS EUE»
Serigne Mansour Sy trouve Sonko et Cie prétentieux et les invite à plus d’humilité
Les acquis démocratiques, aujourd’hui, au Sénégal dont bénéficie la nouvelle génération d’hommes politiques sont «le fruit de violents combats». C’est pourquoi, Serigne Mansour Sy Djamil trouve que c’est prétentieux de la part des jeunes leaders, Sonko et Cie de la coalition Yewwi askan wi, de dire qu’ils incarnent l’opposition que le Sénégal n’a jamais eue. Dès lors, il les invite à plus d’humilité. Le chef de file de Bës dou niakk, s’exprimait samedi, à l’occasion de la séance de dédicace du livre, «passion de liberté » du professeur Abdoulaye Bathily.
La jeune génération d’acteurs politiques ignore ou fait semblant d’ignorer les luttes qu’ont mené leurs prédécesseurs, pour baliser le chemin dans lequel ils se sont engouffrés aujourd’hui. Pour Serigne Mansour Sy Djamil, il est important de rappeler ce passé de lutte pour l’émancipation et la démocratie en Afrique, à ces jeunes leaders qui pensent que tout commence avec eux et qu’ils peuvent réinventer la roue. «Nous tous, croyions qu’on devait changer l’Afrique. Et effectivement, on a changé l’Afrique. On ne l’a pas changé comme on le voulait. Mais on l’a changée quand même. Les activités et la lutte de Nelson Mandela, Agostinho Neto, de Amilcar Cabral et de tous ces grands qui ont mené le combat pour le désir d’émancipation. Ils ont changé l’Afrique», a souligné d’emblée le leader de Bës du Niakk. Poursuivant, il note à l’intention de ses cadets politiques, que «si aujourd’hui, ce combat n’était pas mené pour l’Afrique, on n’en serait pas là aujourd’hui». Toutefois, il reste convaincu qu’il y a «encore du chemin à faire et nous devons continuer ce combat». C’est pourquoi, il est important pour lui, de «transmettre (le témoin) à la nouvelle génération qui ignore ce combat». Cette nouvelle génération des Sonko, Barthélémy Dias, Dethié Fall et autres, qui déplore-t-il, pense pouvoir ou avoir réinventé la roue en matière d’opposition. «Quand j’entends des gens qui sont derrière Yewwi Askan Wi dire qu’ils ont une opposition que le Sénégal n’a jamais eue… ; mais quelle prétention !», assène-t-il. Et d’en remettre une couche : «Je sais que ce sont les vieux réflexes du militant qui refont surface. Mais ce que je voulais dire, c’est que nous avons tous le devoir d’écrire pour transmettre à cette nouvelle génération et l’inviter à plus d’humilité, leur faire savoir que l’ouverture démocratique aujourd’hui, au Sénégal dont ils bénéficient a été le fruit de violents combats. Tout cela aujourd’hui, il faut que les jeunes le sachent. Et après l’avoir su, qu’ils s’inscrivent suivent le même chemin. C’est comme ça qu’on pourra développer le pays», a martelé Serigne Mansour Sy Diamil.
Mbaye THIANDOUM
