Ce que l’on sait de Nikolas Cruz, le tueur du lycée de Floride
Nikolas Cruz, 19 ans, a abattu 17 personnes mercredi à l’aide d’un fusil automatique dans un lycée de Floride. Le jeune homme, emprisonné, est présenté comme un déséquilibré. La question du port d’armes passe, elle, au second plan.
Traits juvéniles, yeux clairs, visage sérieux : tous les écrans américains diffusaient, jeudi 15 février, le portrait de Nikolas Cruz, 19 ans. Après une nuit d’interrogatoire, le jeune homme a été transféré dans une prison locale de Floride et a été inculpé de 17 chefs de meurtres avec préméditation, selon les médias locaux. Il a comparu devant un juge en milieu de journée qui lui a signifié son maintien en détention sans possibilité de libération sous caution.
Il s’agit d’un ancien élève de l’établissement Marjory Stoneman Douglas. Décrit comme « une sorte de paria », il était connu pour son indiscipline – il déclenchait l’alarme incendie tous les jours – et il a fini par être expulsé. « Il était fou d’armes à feu, affirme un ancien camarade. Il n’avait pas beaucoup d’amis. » Le jeune homme était déprimé et vivait dans une famille d’accueil depuis la mort récente de sa mère.
Nikolas Cruz avait posté sur les réseaux sociaux des messages « très alarmants ». Sur ce qui a été présenté par les médias comme son compte Instagram – avant qu’il ne soit désactivé – , des images montraient un homme au visage masqué coiffé d’une casquette ou d’un bonnet de l’armée de terre avec des couteaux ou encore l’image d’un fusil à pompe.
Il avait participé à un entraînement paramilitaire avec une milice de nationaliste blanche, a indiqué un dirigeant de cette organisation. « A une époque, il s’est un peu impliqué dans la cellule Clearwater de la Republic of Florida », a déclaré Jordan Jereb, joint au téléphone par Reuters.
Nikolas Cruz a été arrêté non loin de l’école. Selon des enquêteurs cités par CNN, le jeune homme a tenté de se fondre dans la foule des lycéens qui quittaient les lieux, mais il a fini par être repéré. Il s’est rendu sans résistance à la police.
Le tireur portait un masque à gaz et transportait des grenades fumigènes, d’après les deux sénateurs de Floride briefés par les enquêteurs. Il a déclenché une alarme incendie pour faire sortir les lycéens et les professeurs des salles de classe et les attirer dans les couloirs.
Le bilan
Dix-sept personnes ont été tuées : 12 à l’intérieur du lycée, deux juste devant, une dans la rue et deux autres ont succombé à leurs blessures à l’hôpital. Les victimes sont des adultes et des élèves, toutes n’ont pas encore été identifiées.
Les deux hôpitaux voisins ont fait savoir qu’ils soignaient 13 survivants, notamment pour des blessures par balles, dont cinq sont dans un état grave.
Il s’agit de la fusillade la plus meurtrière dans un lycée américain. Cette tuerie est d’autre part la deuxième la plus meurtrière dans un établissement scolaire depuis le massacre de 20 enfants de cours primaire et 6 adultes à Sandy Hook, en 2012.
Donald Trump blâme la santé mentale du tireur
Le président américain s’est adressé à la « nation qui souffre » jeudi en fin de matinée, annonçant qu’il se rendrait sur les lieux de la fusillade. Il s’est en revanche bien gardé d’évoquer la question des armes à feu dans le pays, parlant plutôt du « difficile problème des maladies mentales ».
DONALD TRUMP S’EXPRIME APRÈS LA FUSILLADE
Il avait plus tôt demandé que les drapeaux soient mis en berne « en signe de respect pour les victimes ».
Dans un tweet matinal, Donald Trump avait déjà mis la fusillade sur le compte d’un déséquilibré et d’un manque de vigilance : « Tant de signes que le tireur de Floride était un déséquilibré mental, même viré de l’école pour son mauvais comportement erratique. Les voisins et ses camarades de classe savaient qu’il représentait un gros problème. Toujours les signaler aux autorités encore et encore ! » Le chef de l’État n’évoque à aucun moment le problème des armes à feu, alors que le tireur était muni d’un fusil d’assaut semi-automatique AR-15 et de nombreux chargeurs.
Fin février, Donald Trump avait signé, dans la plus grande discrétion, une loi revenant sur une mesure portée par son prédécesseur Barack Obama, qui visait à durcir les conditions d’accès aux armes pour les personnes présentant des troubles mentaux.
( Avec France 24 )