France: disparition du pianiste argentin Miguel Angel Estrella, figure engagée de la musique
Il avait dénoncé en France la répression des dictatures militaires en Amérique latine et oeuvré pour le plus large accès de tous à la musique. Le pianiste argentin Miguel Angel Estrella est décédé en France jeudi 7 avril à l’âge de 81 ans.
Artiste engagé, militant de la gauche péroniste, Miguel Angel Estrella s’était réfugié en Uruguay pour fuir la dictature argentine au pouvoir depuis 1976, mais en vertu du fameux plan Condor de répression des opposants en Amérique latine, il n’a pas été épargné par le pouvoir autoritaire uruguayen. Il est emprisonné et torturé pendant plus de deux ans au prétexte « d’activités subversives ».
En février 1980, il sort meurtri, les mains abîmées, mais vivant des geôles de la dictature grâce à la pression internationale, notamment en France. Dans son comité de soutien, Simone Signoret, Yves Montand ou encore Nadia Boulanger, Yehudi Menuhin. Mes geôliers « se concentraient surtout sur mes mains (…), feignant notamment de vouloir m’amputer », racontera ensuite le pianiste argentin. Il se remet à la musique et témoigne, inlassablement, sur les plateaux de télévision (il est l’invité régulier du Grand échiquier de Jacques Chancel), et dans plusieurs livres comme Musique pour l’espérance, aux côtés du biographe Jean Lacouture, du nom de l’ONG qu’il crée pour ouvrir des ateliers musicaux dans les bidonvilles, les prisons, les maisons de retraite. Pour donner accès à la musique à ceux qui en sont privés du fait de leur situation ou condition sociale.
Toutinfo.net avec RFi