AIDA DIOP NDIAYE, PRESIDENTE DE WOMEN MINING :« Le secteur minier sénégalais a généré près de 600 milliards de FCFA »
ECONOMIE : La géologue de formation qui capitalise une expérience de treize ans dans le secteur extractif était hier l’invité de « JDD » sur Iradio. A cette occasion elle a révélé que le secteur minier a pu générer 585 milliards FCFA dont les 165 milliards ont été affectés au budget de l’État.
« D’après le rapport de l’ITIE 2021, le secteur minier a pu générer 585 milliards F CFA dont les 165 milliards ont été affectés au budget de l’État. Entre les achats et les prestations de service, il y a beaucoup de choses à faire », indique-t-elle. Selon elle, la stratégie nationale de développement du contenu local dans le secteur des hydrocarbures ou minier devrait davantage permettre d’accélérer la croissance des entreprises locaux, de promouvoir davantage de champions nationaux, mais également promouvoir les transferts de compétences et de technologies. « Par conséquent, tranche-t-elle, la RSE (Responsabilité sociétale d’entreprise), c’est une contribution volontaire, mais le contenu local, s’il est bien conduit, peut développer notre économie », souligne-t-elle.
Face au journaliste, Mahmoudou Ibra Kane, Mme Diop invite les gouvernants à l’industrialisation non seulement pour créer de la valeur ajoutée, mais en plus de créer des emplois et diversifier l’économie du pays. « L’enjeu par rapport au contenu local, c’est vraiment l’industrialisation du secteur. Il faut penser à l’industrialisation, à la valorisation et à la transformation du produit sur place. C’est ça qui va créer l’emploi, de la valeur et la diversification de l’économie », a-t-elle plaidé. Pour ce faire, selon elle, un travail de sensibilisation de conscientisation doit être mené auprès des gouvernants. « Un travail de sensibilisation, de conscientisation et de plaidoyer doit être fait, par exemple, auprès des gouvernants », a-t-elle expliqué, ajoutant que « si on prend l’exemple d’autres pays, c’est vraiment quelque chose de possible. »
Déjà, a-t-elle signalé, « le Rwanda, nous a montré l’exemple ». « Ils ont mis une industrie de transformation de l’or sur place et qui n’a pas coûté grand-chose. Ce sont ce genre de choses qu’on doit développer au Sénégal », suggère Mme Diop. Ainsi, poursuit-elle, « le Sénégal ne doit plus se limiter à extraire et exporter, mais produire, exporter une partie, transformer une partie sur place. C’est cela qui va générer de l’emploi », estime-t-elle, indiquant que s’il est bien encadré l’orpaillage pourrait démultiplier ses 31 000 emplois actuels.
Abdoulaye DIAO