États-Unis : A l’aube des un an de sa présidence, Biden joue la pédagogie
POLITIQUE : Le 20 janvier marque le premier anniversaire de la présidence du démocrate. Il a donné une rare conférence de presse, mercredi, saluant une année de défis.
Cela fait déjà un an que Joe Biden a pris la tête des États-Unis. Jeudi 20 janvier, le démocrate célébrera le premier anniversaire de sa présidence. Aussi a-t-il décidé de donner, mercredi, une conférence de presse, fait rare, qui était très attendue au vu de l’année écoulée. Le locataire de la Maison-Blanche a ainsi essayé de minimiser la crise que traverse son administration depuis son élection. Il a notamment imputé le sentiment de frustration, ressenti par bon nombre d’Américains, à la pandémie, et vanté son bilan économique.
« Je sais qu’il y a beaucoup de frustration et de fatigue dans ce pays », a reconnu le président depuis la prestigieuse « East Room » de la Maison-Blanche. Droit dans ses bottes, Joe Biden a toutefois écarté un changement de cap, se prêtant plutôt à un exercice de pédagogie. « Cela a été une année de défis, mais aussi une année d’énormes progrès », a affirmé le démocrate, citant notamment la campagne massive de vaccination contre le Covid-19.
Il a souligné que 75 % des adultes américains étaient désormais entièrement vaccinés, contre 1 % quand son administration a pris les rênes. Le dirigeant a aussi vanté des « créations d’emplois records », une « croissance record » avec un taux de chômage désormais de 3,9 %, contre 6,4 % il y a un an. Mais, à plusieurs reprises, il a regretté de ne pas être allé davantage au contact des Américains, notamment auprès des électeurs noirs, qui avaient massivement voté pour lui à la présidentielle de 2020.
Des échecs qu’il impute au GOP
Le démocrate de 79 ans a besoin de trouver un nouvel élan. Il a dû, en l’espace de deux mois, enterrer deux promesses emblématiques, à savoir rénover l’État-providence et protéger par une grande loi l’accès au vote des minorités, pour cause de majorité parlementaire trop courte. Joe Biden a imputé ces échecs aux républicains, reconnaissant qu’il n’avait pas « anticipé » un tel degré d’opposition des conservateurs sur ses projets.
Et si le président doit abandonner son ambition d’une vaste réforme sociale, il a toutefois promis mercredi d’en faire passer « de larges pans ». Le locataire de la Maison-Blanche a aussi fait le service après-vente de deux législations d’envergure : un plan de relance d’urgence de 1 900 milliards de dollars peu après son arrivée au pouvoir et, plus récemment, un investissement historique de 1 200 milliards de dollars dans les infrastructures décaties des États-Unis.
« Les meilleurs jours de ce pays sont encore devant nous, pas derrière nous », a-t-il martelé. Mais lui reste politiquement envasé : un nouveau sondage Gallup place sa cote de popularité à tout juste 40 %, contre 57 % à son arrivée au pouvoir. Si les statistiques économiques sont impressionnantes, l’inflation est également spectaculaire ; or c’est bien ce qui préoccupe les Américains aujourd’hui. Lutter contre cette inflation, au plus haut depuis près de 40 ans, exigera « un effort de longue haleine », a-t-il concédé. « Et d’ici là, ce sera douloureux pour beaucoup de monde », a-t-il souligné.
Héritant d’un pays meurtri par la pandémie de Covid-19, secoué par un mouvement historique de protestation contre le racisme, Joe Biden a estimé que le pays était encore « loin d’être aussi unifié qu’il devrait l’être ». Et les progrès de la vaccination ou les efforts du gouvernement pour remédier à la pénurie de tests ne peuvent pas grand-chose concernant l’immense lassitude du pays face à la pandémie, encore aggravée par l’arrivée du variant Omicron.
Une image à corriger avant le discours sur l’état de l’Union
Contrairement à son prédécesseur Donald Trump, qui s’épanchait et vitupérait abondamment en présence des journalistes, le démocrate évite les interactions prolongées avec la presse. Joe Biden a un peu plus d’un mois pour corriger son image de président englué dans les déconvenues : entre la conférence de presse de mercredi et son discours sur l’état de l’Union, traditionnelle allocution de politique générale des présidents, prévu le 1er mars devant le Congrès.
Toutinfo.net (avec AFP)