LA CHRONIQUE DE MLD: L’équation des syndicats sectoriels. Par Mamadou Lamine DIATTA
Dans le cadre d’un tripartisme qui porte bien son nom, le gouvernement, les syndicats et le patronat ont-ils pris la précaution de verrouiller ce pacte dit de stabilité sociale paraphé et célébré en grande pompe le 1er mai dernier ? Une question existentielle qui garde toute sa froideur et son acuité au regard des « menées subversives » de plusieurs syndicats sectoriels sortis des flancs des 24 centrales syndicales ayant déjà signé ledit pacte.
Les centrales sont visiblement désavoués par les sectoriels. Lorsque des syndicats socio-professionnels comme
And Gueusseum ( santé) le Sytjust ( justice), et ceux des enseignants déchirent pratiquement le pacte pour menacer d’aller en grève dans des secteurs aussi stratégiques et sensibles, il ya anguille sous roche. Ce pacte a besoin d’être bétonné pour que l’opinion publique ne soit plus abusée et mise devant le fait accompli.
Disons que c’est le rôle des centrales syndicales de parler à la base ,de tenir un langage de vérité et de convaincre des acteurs sectoriels qui ont de véritables revendications. Surtout que ce sont ces derniers qui vivent au quotidien les affres de l’incertitude et de la crise économique ambiante.
Il est donc évident qu’il est urgent d’éviter le fait que le pacte devienne un simple document voire un document de plus qui vient garnir les tiroirs de l’oubli et de l’indifférence.
L’idée, c’est qu’au delà de la haute responsabilité des 24 centrales syndicales, les ministres sectoriels doivent également échanger sans faux- fuyants avec leurs interlocuteurs qui restent dans le cas d’espèce And Gueusseum, le Sytjust et tutti quanti.
Conformément d’ailleurs à la récente invite du Premier ministre Ousmane Sonko qui avait solennellement dit aux ministres et Directeurs généraux de faire preuve d’ouverture et de transparence dans leurs démarches au quotidien en usant par ricochet de l’image de la maison de verre pour illustrer l’option de l’actuel gouvernement.
Oui, il ne faut surtout pas vider ce pacte historique de sa substance !
Ce serait un immense gâchis si les signataires de ce document dorment sur leurs lauriers d’autant qu’un tel pacte est nourri et consolidé H 24…Clairement.
Ceci dit, il ya effectivement un lien dialectique entre le pacte de stabilité sociale, la compétitivité et la durabilité. Il faut savoir qu’un pacte social, c’est bien, mais ce n’est pas une fin en soi.
Il faut nécessairement veiller à la compétitivité de l’économie nationale pour booster la production, créer des emplois massifs et surtout de la valeur ajoutée et des richesses permettant des hausses de salaire et de pensions pour les personnes âgées. Tout est lié !
Si la compétitivité et des performances économiques probantes sont au rendez-vous, évidemment la probabilité que ce pacte soit durable sera carrement élevée.
D’où l’urgence pour l’Etat et les partenaires sociaux de poursuivre les concertations régulières pour doper cette compétitivité gage de durabilité. In fine, il s’agira aussi de dépoussiérer des instruments de gestion intéressants comme la fameuse convention État/ Employeurs dont la nouvelle version est en cours de validation et épousera les contours des standards internationaux d’autant que le Sénégal ne s’est jamais doté d’une véritable politique de l’emploi…