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SITUATION A LA POSTE : Les révélations de Yankhoba Diattara

Les scandales financiers sur fond de détournements continuent d’alimenter l’actualité. Et la question a été largement évoquée sur le plateau d’après discours du chef de l’Etat, à la 2STV. Un plateau de décryptage du message du Président Macky Sall, auquel a pris part le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications. Une belle occasion pour Yankhoba Diattara, de faire des révélations effarantes sur la gestion de La Poste, avec entre autres, 4 à 5 receveurs envoyés en prison chaque année pour détournement.

Alors que le scandale financier à Poste finance qui a couté son poste à son Directeur et a accentué la pression sur le Dg Abdoulaye Bibi Baldé, n’en finit pas de faire couler de l’encre, le ministre de tutelle a fait vendredi, des révélations graves sur la situation de l’entreprise, notamment la dette, les missions de contrôle et les responsables épinglés. ‘’Je vais vous faire une révélation. Le Chef de l’Etat s’interroge sur le comportement des Sénégalais face au bien public. Il s’interroge, parce qu’il ne peut pas comprendre…’’, affirme-t-il. A la question de savoir pourquoi il s’interroge mais ne sanctionne pas, Yankhoba Diattara botte en touche. ‘’C’est plus complexe que cela. Ce n’est pas lié aux instruments de contrôle, ce n’est pas lié aux sanctions’’, martèle-t-il. Et de donner le cas précis de lL Poste qui est sous sa tutelle. ‘’Par exemple La Poste, j’interpellais le Directeur général. Je lui dis : Monsieur le Directeur, je ne peux pas comprendre… Sur les 42 milliards de dette de cette année, on s’est battu pour vous payer 30 milliards. Et le ministre des Finances s’engage à régulariser le reste d’ici la fin de l’année. Et à chaque fois, je lis dans la presse qu’il y a tel receveur qui a fait ceci ou cela. Il me dit : Monsieur le ministre, chaque année, nous envoyons plus de 200 missions de contrôle dans l’ensemble du réseau, sur les 300 bureaux de poste. Chaque année, il y a 4 à 5 qui sont en prison’’ révèle le ministre. Qui s’interroge : ‘’Est-ce que c’est un problème de contrôle, un problème de gouvernance ou un problème de comportement ?’’.

En outre, Yankhoba Diattara est revenu sur la volonté du chef de l’Etat de réformer la gestion des entreprises publiques et parapubliques, notamment avec la possibilité pour les ministres de présider les réunions des Conseils d’administration, au-delà des Directeurs généraux et des Pca. ‘’Cela est une révolution dans la gouvernance, parce que nous, (les ministres), nous portons sa vision, ses orientations, mais dans la mise en œuvre des politiques publiques, les directeurs ne sont pas souvent en phase’’, souligne-t-il. Il reconnait qu’à La Poste comme ailleurs dans beaucoup de sociétés et directions, dans les organes de contrôle, le problème des organes de gouvernance se pose. D’où selon lui, la pertinence de la réforme engagée par le chef de l’Etat. A propos des nominations et compétences des personnes élevées aux postes de responsabilités et qui se retrouvent ensuite mêlées à des actes de mauvaise gestion, le ministre Diattara trouve qu’‘’au-delà des compétences ou des positions à l’issue des concours, c’est un problème de valeurs et de personnalité que même les enquêtes de moralité ne suffisent pas à cerner’’. Le plus important pour lui, est que l’Etat mette en place les organes et instruments pour sécuriser les deniers publics. Et qu’en cas de manquements ou de fautes présumés, que la justice dise le droit.

L’info