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CRIMINALISATION DE L’HOMOSEXUALITÉ : La proposition de loi sur la table de Moustapha Niasse

A l’origine de l’initiative, And Samm Jiko yi a remis hier aux députés Mamadou Lamine Diallo et Cie, la proposition de loi criminalisant l’homosexualité au Sénégal qu’ils ont à leur tour déposée sur la table du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Mais derrière cette proposition, se cache une dynamique unitaire religieuse prête à en découdre avec les tenants du pouvoir pour la préservation de nos valeurs sociétales et religieuses.

La proposition de loi criminalisant l’homosexualité au Sénégal a été déposée hier sur la table du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Initiée par le collectif And Samm Jiko yi, cette proposition de loi est portée au sein de l’hémicycle par des députés de l’opposition mais aussi de la mouvance présidentielle. ‘’Nous sommes soutenus dans cette initiative par Mamadou Lamine Diallo, Alioune Souaré, Cheikh Bamba Diéye, Moustapha Guirassy, Mame Diarra Fam, Aïssata Sabara, Cheikh Abdou Mbacké, Sokhna Astou Mbacké, Rokhaya Diouf, Aminata Diaw, Mamadou Diop Decroix et Abdoulaye Wilane qui est membre de BBY. Cela montre que nous ne sommes pas dans une dynamique partisane. Nous sommes très fiers d’avoir des représentants aussi patriotiques qu’eux’’, déclare Ababacar Mboup.

‘’Le Sénégal a commencé à dérouler l’agenda gay à partir de 2016’’

Selon le coordonnateur du collectif ASJ, c’est le 15 juin 2011 que les Nations-Unies ont pris une résolution pour déclarer les droits nouveaux que tous ses membres devaient appliquer. Ainsi, note-t-il, si la France a légalisé l’homosexualité en 2013, le Sénégal quant à lui a commencé à dérouler l’agenda gay à partir de 2016 à travers la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité des genres. ‘’C’est pour faire du Sénégal, sur dix ans, un pays émergent en 2026 avec une société solidaire dans un Etat de droit sans discrimination. Donc l’Etat est en train de travailler pour enrayer toute forme de discrimination dans la société sénégalaise’’, soutient-il. Soulignant ainsi que pour assoir son objectif de légaliser l’homosexualité dans le pays, le régime de Macky Sall a réformé en 2016, la constitution notamment l’article 25 alinéa 3 qui stipule que ‘’tout citoyen est tenu de respecter scrupuleusement la constitution, les lois et règlements notamment d’accomplir ses droits civiques et de respecter les droits d’autrui’’. ‘’Les droits d’autrui c’est quoi ? Le gouvernement travaille à légaliser l’homosexualité. Ils l’ont même inséré dans le nouveau code de la presse à l’article 18 sous le vocable orientation sexuelle’’, fulmine-t-il.

Ababacar Mboup de rappeler d’ailleurs que c’est à partir du moment où ils se sont rendus compte que l’Etat était en train de dérouler son agenda pour la légalisation de l’homosexualité qu’ils ont fait le tour des différents foyers religieux du pays, y compris l’église catholique, pour les sensibiliser, mais aussi lancer une pétition pour l’arrêt de cet agenda, et qu’on prenne une loi criminalisant l’homosexualité. ‘’La position officielle du Sénégal est qu’il n’y a aucun homosexuel actuellement en détention dans les prisons du Sénégal. Pire, les lois sénégalaises n’interdisent nulle part l’homosexualité. Il faut qu’on soit conscient de ce fait. La loi ne parle que d’acte contre nature qui est un fourretout’’, note-t-il.

Cette proposition de loi intervient après la journée de mobilisation tenue le 23 mai sur toute l’étendue du territoire national sénégalais contre toute tentative de légalisation de l’homosexualité dans le pays. Ce n’est qu’après tout ce parcours, qu’ils se sont résolus à rédiger une proposition de loi qu’ils ont finalement remise hier aux députés susmentionnés après avoir fait le tour des différents groupes parlementaires. ‘’On a été voir le groupe parlementaire Benno bokk yaakaar, celui de l’opposition et des non-inscrits. Mais nous ne pouvions compter que sur ceux qui se sont portés volontaires et qui se sont mis du côté du peuple’’, confie Ababacar Mboup. Qui invite les représentants du peuple à soutenir la dynamique unitaire enclenchée par tous les segments du peuple. ‘’On est agressé jusque dans nos maisons. Nous demandons aux députés de se mettre du coté du peuple pour soutenir cette proposition de loi signée par l’ensemble des Khalifes généraux du pays, l’ensemble des associations islamiques du pays, l’ensemble des chefs coutumiers. Nous sommes un peuple souverain et c’est important qu’on soit conscient de ce fait’’, déclare-t-il.

Alioune Souané : «Nous assumons notre action en toute responsabilité. On est engagé aux côtés du peuple»

Député de Benno bokk yaakaar, Alioune Souaré, un des initiateurs de la proposition de loi, dit œuvrer pour la postérité. ‘’Je suis un député apparenté à BBY mais je garde pour autant ma liberté. L’initiative des lois appartient au président de la République et aux députés. C’est ainsi qu’avec Mamadou Diop Decroix, nous avons commencé à travailler avec Samm jikoyi sur la proposition de loi. Nous assumons notre action en toute responsabilité. On est engagé aux côtés du peuple parce que nous avons l’obligation de protéger notre pays et nos familles’’, soutient-il. Non sans préciser qu’il y a cependant, une procédure législative à suivre.

Imam Alioune Ndao, Imam Dame Ndiaye et Imam Alioune Sall à la pointe du combat

‘’Après le dépôt de la proposition de loi, le président de l’Assemblée nationale a une obligation de répondre. Il y a l’examen de recevabilité pour voir si la proposition est recevable. Il y a deux conditions pour qu’elle soit irrecevable : si le texte n’est pas conforme à la constitution et s’il y a une incidence financière. La proposition de loi remplie toutes les conditions pour être recevable. Ce n’est que par la suite que la loi va être transmise au président de la République qui a un délai de 10 jours. Maintenant la chance qu’on a, c’est que l’Assemblée a l’obligation de se pencher sur la loi pendant la présente session en cours’’, explique-t-il. ‘’Cette proposition de loi est soutenue par le peuple lui-même qui s’est soulevé contre la légalisation de l’homosexualité. Donc c’est de notre devoir de soutenir cette dynamique parce que nous sommes des croyants. J’ai signé sans hésiter la pétition. Ce sera recevable sans aucun doute parce qu’il n’y a aucune incidence financière et c’est conforme à la loi et elle sera examinée par le bureau de l’Assemblée nationale présidé par Moustapha Niasse’’, clame pour sa part le député Mamadou Lamine Diallo. ‘’Si nous laissons cet agenda être déroulé au Sénégal, nous aurons tort’’, déclare Imam Alioune Sall. ‘’Nous n’allons pas laisser nos gouvernants nous conduire vers l’abîme sans réagir’’, renchérit pour sa part Imam Dame Ndiaye Quant à l’Imam Alioune Badara Ndao, il trouve historique cet élan populaire porté par tous les foyers religieux du pays et tous les segments de la société réunis comme un seul homme. ‘’C’est une journée historique unique dans la marche du pays. C’est le début d’un combat qui va être mené par tous les segments du peuple. Nos devanciers détestaient le plus ce que nous combattons aujourd’hui. La franc-maçonnerie mondiale a atteint des milieux insoupçonnés. Le combat ne fait que commencer’’, fulmine-t-il.

L’info