A la Une

GRÈVE ILLIMITÉE DES TRANSPORTEURS : Le calvaire des usagers se poursuit

Les transporteurs ont boudé la réunion à laquelle ils étaient conviés hier, par la tutelle. Gora Khouma et ses camarades exigent la présence sur la table des négociations, de tous les ministres concernés qui avaient décidé d’être représentés à la rencontre par Mansour Faye. Dénonçant un manque de considération à leur égard, les transporteurs ont serré la visse, en décrétant une grève illimitée. 

Seconde journée de souffrance pour les usagers des transports publics ! Hier, comme la veille, pas l’ombre d’un tata, d’un «car rapide», d’un «Ndiaga Ndiaye», d’un taxi, d’un «clando»… n’a été aperçu à Dakar et dans les environs. Une situation similaire a été également notée dans les villes de l’intérieur du pays. C’est dire que la grève des transporteurs a encore fait mouche hier. Des usagers dans le désarroi, au bord des routes, guettant désespérément une voiture ou marchant sur de longues distances, pour aller au travail ou aller faire des courses importantes.  C’était le spectacle qui était le mieux partagé hier, au 2ème jour de la grève. Et comme la veille, les charrettes et les motos ont dicté leur loi, sillonnant les artères de la ville en se remplissant les poches avec des tarifs élevés. ‘’J’ai dû payer 200 F à la charrette sur cette courte distance entre Grand-Yoff et le rond-point Liberté 6’’, se plaint une dame. Pour ce trajet, en temps normal et en «car rapide» par exemple, on paye 50f. A côté de ceux qui ont pu sortir de chez eux, il y d’autres qui ont été contraints de rester chez eux, parce que n’ayant aucun moyen de rallier leur lieu de travail. ‘’Cette grève nous cause beaucoup de tort. Depuis hier, j’ai 5 employés qui ne sont pas venus’’, nous confie un grand couturier dont les ateliers sont basés à Castor. Et les cas similaires sont nombreux et dans tous les secteurs d’activités. Ce qui porte un sacré coup aux entreprises et à l’économie. 

De 48h, la grève passe à illimitée

Malheureusement, le calvaire risque de se poursuivre pour les usagers des transports publics. A moins que l’Etat ne se décide enfin à prendre à bras le corps le problème et le régler une bonne fois pour toute. En effet, après avoir paralysé quasiment le pays depuis deux jours, avec une grève générale de 48h, les transporteurs ont remis ça hier, avec cette fois-ci, une grève illimitée. Gora Khouma et Cie, mécontents de l’attitude du gouvernement dont les ministres concernés (Intérieur, Forces armées, Finance et Budget, travail, collectivités territoriales), en dehors de celui des Transports terrestres, n’ont pas voulu prendre part à la rencontre prévue hier, délégant leurs voix à leur collègue Mansour Faye. Ce qui, pour les transporteurs, est inadmissible, d’autant plus que seuls ces ministres peuvent prendre des engagements et décisions relevant de leurs départements. Surtout que pour les grévistes, leur ministre de tutelle leur aurait habitué à ne pas tenir ses engagements envers eux. Donc ils ne peuvent aucunement accepter qu’il parle ou s’engage au nom des autres ministres. Si les transporteurs se sont braqués, c’est parce que dans le passé, soulignent Gora Khouma et Cie, des accords ont été signés pour le compte de ces ministres, mais quand il s’agit de les appliquer, les agents sur le terrain leur font comprendre qu’ils ne dépendent pas du ministère des Transports terrestres. Dès lors, ils exigent que tous les ministres concernés prennent part aux négociations et prennent personnellement leurs engagements. 

L’info