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MARCHE DE ‘’NO LANK’’ : Activistes et opposants tirent à boulets rouges sur Macky

A cause de son autorisation tardive intervenue à trois heures de la rencontre, la marche de protestation pacifique de No Lank et de ses alliés contre l’injustice, la vie chère et la vassalisation des institutions de la République, n’a pas drainé du monde. Une situation qui n’a guère dérangé ses initiateurs qui ont peint un tableau sombre du régime de Macky Sall.

La mobilisation n’était pas certes au rendez-vous. Mais cela n’a en rien annihilé l’ardeur et la détermination des manifestants. Pour les initiateurs qui dénoncent une tentative de sabotage de leur marche par les autorités étatiques, à travers le préfet de Dakar, le nombre de manifestants importe peu dans un contexte où le pays traverse une crise sans précédent à tous les niveaux d’activité. ‘’Nous ne devons pas sous-estimer cette manifestation. Elle a été autorisée à 12h alors qu’elle était prévue à 15h. Ils ont tenté de saboter. Mais ce n’est pas la masse qui nous importe. Ils veulent museler tout le monde y compris les internautes. Le combat, il faut le mener avec intelligence. Le Grand Parti reste déterminé aux cotés de la société civile et des activistes pour mener le combat pour la libération du peuple sénégalais’’, déclare Malamine Fall du Grand Parti, venu représentant son leader, Malick Gakou. ‘’Qu’ils nous autorisent ou pas, nous allons marcher. Qu’il y ait du monde au pas, ça nous importe peu. Ce qui nous importe, c’est le message que nous faisons passer au sein de l’opinion’’, affirme pour sa part, Abdou Karim Guéye alias Karim Xrum Xax, coordonnateur de Nitou Dëg.

‘’Si le pays bascule dans la violence et le chaos, Macky Sall et son procureur soumis seront les principaux responsables’’

Plus acerbe dans son discours, le représentant du mouvement Agir de Thierno Bocoum pense lui, qu’à travers l’autorisation tardive de la marche, Macky Sall et son régime tente d’étouffer toute velléité de contestation. ‘’Macky Sall est toujours dans sa logique de réduire à sa plus simple expression l’opposition, pas celle politique seulement, celle citoyenne aussi. Macky Sall veut réduire à sa plus simple expression toute velléité de contestation citoyenne. Mais les arrestations intempestives des activistes n’y feront rien, le peuple fera face’’, lance Assane Ndiaye. 

Etudiant à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le militant de Thierno Bocoum déplore l’attitude du préfet de Dakar. ‘’C’est un préfet politique qui obéit au Président qui lui dicte la conduite à suivre. Il ne peut interdire aucune manifestation. A chaque fois, il viole les dispositions qui encadrent le régime déclaratif des manifestations’’ soutient-il. Tout en le renvoyant à ses cours de droit. ‘’ Nous sommes dans un régime déclaratif, nous ne lui demandons aucune autorisation’’. Pour Assane Ndiaye, ‘’on ne peut pas être dans un pays où on augmente tous les prix, y compris ceux du loyer, de l’eau, de l’électricité, et qu’on interdise aux citoyens de manifester’’. «Tous les pays qui ont sombré dans la violence l’ont été parce qu’il y avait une montée de l’injustice. Si le pays bascule dans la violence et le chaos, Macky Sall et son procureur soumis seront les principaux responsables’’, charge-t-il.

«S’insurger contre la politique de deux poids deux mesures dans le traitement des dossiers judiciaires»

De la place de la Nation (ex-Obélisque) au Triangle Sud en passant par le boulevard du Général De Gaule, les manifestants ont battu le pavé pour exprimer leurs courroux en ce qui concerne la gestion du pays et des conditions de vie des citoyens. Cette fois ci renforcé par d’autres mouvements dont Nitou Dëg, Africa first, Luttons contre l’indiscipline au Sénégal (LCIS), Frapp/France Dégage, entre autres, No Lank s’est fortement insurgé contre le fonctionnement de la justice sénégalaise. ‘’Nous sommes là pour nous insurger contre la politique de deux poids deux mesures dans le traitement des dossiers judiciaires. On enferme les activistes pour le moindre délit, et on protège les tenants du pourvoir quand ils détournent les deniers publics et commettent des crimes financiers qui portent préjudice à tout le peuple sénégalais. No lank, no bagne’’, fulmine son coordonnateur. Poussant le bouchon plus loin, l’adjoint de la Plateforme Jotna, lui, une injustice au Sénégal qui a fini de créer deux types de citoyens. ‘’Nous luttons contre l’injustice qui fait qu’on a aujourd’hui dans le pays deux types de citoyens. Un citoyen de première zone et un citoyen de seconde zone. On en est à une situation où le citoyen de seconde zone ne peut plus exprimer ses opinions, où on brade nos terres, où les étudiants qui ont leurs diplômes n’arrivent pas à s’insérer dans le milieu du travail à cause d’un népotisme qui a fini de gagner tous les secteurs d’activité dans le pays’’, rouspète Modou Diouf.

Du long du Boulevard du Général De Gaule jusqu’au Triangle Sud, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au régime du Président Macky Sall. ‘’Macky Sall dictateur, Procureur corrompu’’, chantonnaient-ils par moment et par endroit. Macky Sall et Serigne Bassirou Guéye en ont ainsi pris pour leur grade tout le long de la manifestation. ‘’Nous disons au Président Macky Sall qu’il n’a pas emprunté la bonne voie. Tout pouvoir prend fin un jour. Abdoulaye Wade était plus puissant que lui, il est tombé. Si en tant que femme nous nous levons pour porter ce combat, c’est que la situation est devenue vraiment inquiétante’’, déclare Mame Diarra Diop, membre de Jotna. ‘’On en a marre de cette situation. Nous sommes fatiguées surtout nous les femmes. Nos maris ne dorment plus que d’un seul œil parce que tenaillés par la conjoncture. Ils deviennent de plus en plus riches et nous de plus en plus pauvres. Le déséquilibre est tellement frappant qu’il nous faut tous nous lever pour rétablir l’équilibre dans la distribution des richesses du pays. On ne les a pas portés au pouvoir pour qu’ils détournent nos maigres ressources qu’ils se partagent qu’entre eux. Doy na, jog jotna’’, rumine-t-elle.

‘‘Le pays est devenu un enfer sur terre où pour vivre, il faut vraiment faire partie de la cour royale ou disparaitre tout simplement’’

Pour ces manifestants, tous les citoyens doivent aujourd’hui se lever et s’indigner après ce qui est arrivé à Guy Marius Sagna et à Cheikh Niasse. ‘’Le pays est devenu un enfer sur terre où pour vivre, il faut vraiment faire partie de la cour royale ou disparaitre tout simplement’’, déclame Mame Diarra Diop. Refusant d’accepter cette justice sélective, Pape Abdoulaye Touré, lui, décide de mener le combat jusqu’au bout. ‘’Bougazelli a été pris avec de faux billets de banque, qu’est-ce qu’il fait dehors ? C’est la question qui mérite d’être posée. Au même moment, les activistes qui défendent l’intérêt général sont pourchassés et punis à tort’’, déclare le Coordonnateur de Nio Lank/Ucad.

L’info