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MOUSSA BALDE SORT DES CHAMPS : «L’unité de l’opposition s’est effritée…’’

Se gardant de hurler avec les loups à quelques encablures des prochaines élections municipales de janvier 2022, le Pr Moussa Baldé tempère. Se disant être à l’écoute du président de la République, le responsable ‘’apériste’’ de Kolda et non moins ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, invite ses camarades à avoir la même posture pour ne pas rendre complexes les prochaines investitures. Dans cet entretien avec l’Info, Moussa Baldé jette de grosses pierres dans le jardin de l’opposition sénégalaise, avant d’aborder avec espoir, la prochaine campagne de commercialisation de l’arachide.

Pr, en Conseil des ministres mercredi dernier, le président de la République vous a instruit de vous préparer à la prochaine campagne commercialisation. Où en êtes-vous ?

Je voudrais rappeler que l’année dernière nous avons connu une des campagnes de commercialisation les plus enrichissantes du Sénégal. En effet 721386 tonnes d’arachide ont été collectées, rapportant environ 216 milliards de francs CFA au monde rural. Il faut dire que ce sont les exportateurs qui avaient le plus acheté de graines avec 518763 tonnes, soit 72% de la collecte totale. Les opérateurs semenciers avaient pris la deuxième place avec 105933 tonnes, soit 15% et les huiliers avaient fermés la marche avec 96690 tonnes soit 13%. Le fait est que même si les huiliers ont amélioré leur score comparé à 2020, ils n’arrivent pas à faire une collecte optimale pour leurs usines. L’instruction que j’ai reçue du président de la République lors du conseil des ministres du mercredi 29 septembre 2021, est de trouver des mécanismes de régulation qui puissent permettre aux huiliers de faire une bonne campagne sans préjudice pour les producteurs. Je dois préciser que le 22 septembre 2021, j’avais déjà reçu les huiliers, le RASIAT et des organisations de producteurs. Et suite à nos échanges, j’ai mis en place un comité qui est chargé de mener une réflexion pour que nous puissions aller vers une excellente campagne de commercialisation.

Est-ce que le marché sénégalais va continuer à être ouvert aux Chinois ?

Le protocole qui permet l’exportation de l’arachide du Sénégal en Chine est en vigueur jusqu’en 2024. La présence massive des exportateurs les deux dernières campagnes, a bien entendu été très bénéfique pour le pouvoir d’achat des producteurs. Depuis deux ans, ils cèdent le kilogramme d’arachide bien au-dessus du prix planché validé par le gouvernement sur proposition du CNIA. Comme je l’ai dit, tantôt il nous reste à trouver un bon équilibre avec les transformateurs locaux pour sauvegarder des emplois et avoir plus de valeurs ajoutées sur notre arachide.

Est-ce que les Chinois ne concurrencent pas l’Etat sénégalais étant donné qu’ils proposent souvent des prix plus élevés que ceux fixés par l’Etat ?

Je voudrais préciser que l’Etat n’achète pas de l’arachide. Ce sont des opérateurs privés et des huiliers qui achètent notre production. Nous avons au moins trois grandes huileries dont la Sonacos qui est la seule société nationale. 

Globalement, avec la bonne pluviométrie enregistrée cette année, quelles sont les prévisions sur les différentes variétés ?

Actuellement la Direction de l’analyse, de la prévision des statistiques agricoles (DAPSA) a envoyé sur le terrain ses enquêteurs et nous aurons comme chaque année, les prévisions de récoltes au mois de novembre. Cependant j’ai sillonné aux mois d’août et septembre, plusieurs départements du Sénégal. Et de ce que j’ai vu, nous sommes en droit d’attendre une très bonne production agricole pour toutes les spéculations. 

Certains matériels subventionnés par l’Etat sont souvent vendus par les bénéficiaires. Quelles sont les dispositions prises à cet effet ?

Le président de la République, à travers la Direction de la modernisation et de l’équipement rural qu’il a créée en 2012, a mis en place, dès la mise en place du PSE en 2014, un vaste programme d’acquisition de matériels motorisés, en particulier des tracteurs et des moissonneuses batteuses. Cela a eu un impact considérable sur les emblavures et les rendements, et c’est ce qui nous vaut aujourd’hui le niveau de production que nous avons.  Même s’il y a ici et là des comportements répréhensibles de quelques producteurs, cela reste marginal. 

Parlons maintenant politique. En tant que responsable politique de l’Alliance pour la République à Kolda, comment comptez-vous engager les prochaines élections municipales et départementales de janvier 2022 ?

Ma première intention est de travailler pour un large consensus autour des listes de la coalition BBY dans toute la région de Kolda. En effet nous devons non seulement gagner toutes les collectivités territoriales de notre région, mais on doit le faire avec la manière. Pour le reste, en ce qui concerne ma modeste personne, je suis à l’écoute des responsables de la coalition et des partis et mouvements de la mouvance présidentielle dans le département de Kolda, mais surtout du Président de notre coalition. Je dis et je répète que je me soumettrai à tout arbitrage de son excellence le Président Macky Sall et j’appelle tous les responsables à avoir la même posture. 

Comment voyez-vous le déploiement de l’opposition sénégalaise qui s’organise dans des coalitions avec Yewwi askan wi et celle articulée autour du Parti démocratique sénégalais et accessoirement Gueum sa bopp de Bougane ?

Mettre en place des coalitions, c’est facile ; les faire vivre et grandir est une autre paire de manches. Le Président Macky Sall avec son génie politique et son leadership naturel a fait de BBY l’une des coalitions la plus forte et la durable qui n’ai jamais existé au Sénégal. L’unité de l’opposition s’est effritée durant cette période de préparations des locales. Je pense que les coalitions que vous venez de mentionner risquent de faire long feu lorsque nous arriverons aux investitures. Les prochaines locales vont consacrer BBY comme l’unique coalition ayant une vraie assise territoriale au Sénégal.

Vous aviez soulevé la délocalisation de l’hôpital régional de Kolda qui est dans une zone marécageuse. Où en êtes-vous dans ce projet ?

Le Président de la République vient d’inaugurer trois hôpitaux en attendant celui de Sédhiou, améliorant de façon spectaculaire, notre carte sanitaire. Ces infrastructures de classe mondiale ont mis à nu le caractère obsolète des hôpitaux régionaux construits il y a plus de vingt ans maintenant. Mais tout le monde l’a entendu à Touba, le Président a demandé au gouvernement de mettre à niveau ces hôpitaux dont celui de Kolda. Le problème de l’hôpital de Kolda, c’est qu’il est en plus construit sur le lit d’un marécage. Donc je pense plutôt que de le rénover, il faut le délocaliser.

L’info