OUSMANE SONKO : ‘’Macky Sall fera face à l’une des plus grandes forces d’opposition’’
Accordant son total soutien au Dr Babacar Diop pour la reconnaissance administrative de son parti, le leader de Pastef a qualifié le refus d’Antoine Félix Abdoulaye Diop de puéril et de ridicule. Ousmane Sonko en a ainsi profité pour prévenir le Président Macky Sall qu’il aura en face de lui, l’une des plus grandes forces d’opposition, faisant allusion à la coalition des «quatre grands» qui est en train de prendre forme et de se renforcer.
‘’Macky Sall fera face à l’une des plus grandes forces d’opposition du Sénégal’’, a averti hier, le président des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité. Ousmane Sonko qui a reçu hier, à Keur Maodo, siège de son parti, le Dr Babacar Diop et une délégation des Forces démocratiques du Sénégal (FDS/Les Guélewaars), jure que Macky Sall, qu’il le veuille ou non, quittera le pays en 2024. Et, prévient-il, ce sont ses laudateurs d’aujourd’hui qui seront les premiers à lui tourner le dos. ‘’Il risque de finir seul. Nous lui demandons de revenir à la raison’’, lance-t-il tout de go. Très en verve, le leader de Pastef précise au tenant du pouvoir que personne ne peut opprimer les Sénégalais. ‘’Les Sénégalais ont milité dans la clandestinité quand il y avait le parti unique, ont combattu jusqu’à ce qu’on ait une démocratie intégrale. Macky Sall n’a jamais mené de combat démocratique. Et pourtant, son premier réflexe dès qu’il a été au pouvoir, c’est de vouloir réduire l’opposition à sa plus simple expression. C’est un manque d’humilité politique. Réduire l’opposition c’est réduire les Sénégalais et personne ne peut opprimer les sénégalais’’, déclame-t-il.
‘’Antoine Félix Diome, un exécutant sans foi ni loi’’
Soulignant ainsi que ce serait un danger s’il n’y ait plus d’opposition dans ce pays comme il le souhaite. Pour Ousmane Sonko, l’équilibre démocratique du pays tient à ce qu’il y ait un gouvernement qui gouverne et une opposition qui s’oppose. Le tout, dans un cadre civilisé à travers des acteurs civilisés. Selon lui, personne ne peut gérer un pays dans l’injustice et la prédation de ses ressources. ‘’Il nomme aux responsabilités des personnes qui lui obéissent au doigt et à l’œil. Il a nommé à la tête du ministère de l’Intérieur qui un département stratégique, une personne qui lui a servi de bras armés pour liquider des adversaires politiques, un exécutant sans foi ni loi, sans vertu. C’est ça qui nous a conduit à cette situation. Ça n’a jamais existé au Sénégal’’, fustige Ousmane Sonko. Qui averti que tous ceux qui ont tenté de diriger un pays dans l’oppression et le chaos, l’ont regretté au finish. ‘’Un pays on ne le dirige pas dans l’oppression. Tous ceux qui l’ont tenté, ont échoué. Et l’histoire se répète. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Il n’y a rien à recréer’’, martèle-t-il.
‘’C’est un problème tellement puéril qu’on ne sait pas s’il faut en rire ou en pleurer’’.
D’ailleurs, estime Ousmane Sonko, l’attitude du ministre de l’Intérieur qui bloque le récépissé des FDS sous prétexte que l’appellation Guélewaar renvoie à une ethnie, est tellement puérile qu’on ne sait pas s’il faut en rire ou en pleurer. ‘’Les gens ignorent notre histoire. Tant qu’on ne connait pas son histoire, on aura toujours ce complexe. On a notre histoire depuis l’Egypte antique’’, lance l’inspecteur principal des impôts, aujourd’hui en tractation avec Karim Wade du Pds, Khalifa Sall de Taxawu Sénégal et Moustapha Sy du Pur. Relevant que les FDS sont un parti qui a beaucoup de similitudes avec Pastef, son leader et lui étant de la même génération et émettant sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la marche du pays, il apporte son soutien inconditionnel à ses amis du FDS. ‘’Nous tous, nous devons les féliciter car ils ont fait des efforts de recherches dans notre histoire pour trouver une appellation qui traduit une de nos valeurs traditionnelles. Nos ancêtres ont théorisé l’ensemble des valeurs qui fondement une République et la vie en communauté’’. Selon Ousmane Sonko, Guélewaar ne renvoie pas à une logique politicienne uniquement, c’est un mot qui nous renvoie à des valeurs. ‘’Je le taquinais en lui disant que nous avons une nouvelle ethnie au Sénégal. Dans cette salle où nous sommes, nous avons des Wolofs, des Sérères, des Soninkés, des Socés, mais on peut dire qu’un tel est un Guélewaar. Guélewaar désigne des valeurs et non une ethnie. C’est ridicule. C’est la première fois que j’entends une ethnie qui s’appelle Guélewaar au Sénégal’’. Pour le leader de Pastef, la reconnaissance légale des FDS est un combat de principe qu’il faut mener, étant donné que c’est un abus d’autorité que nous a habitué le régime de Macky Sall. ‘’Si on laisse Macky Sall et son régime dérouler comme ils l’entendent, ils iront jusqu’à nous dire quel nom donner à nos enfants. Déjà, ils nous empêchent de nous cotiser dans notre parti. S’ils étaient logiques, ils demanderaient aux Dahiras et aux mosquées de ne plus se cotiser’’, fulmine-t-il.
Le leader des Pastef estime ainsi que le problème des Sénégalais, ce n’est ni Guélewaar, ni Pastef, mais les inondations. ‘’J’ai honte de remettre les pieds dans les endroits où j’ai été l’année dernière. On se demande même si le pays a toujours un président. Macky Sall n’ose même pas descendre sur le terrain. Il est dans son avion escorté par des Suisses, en train de faire des selfies, il est en train même de narguer le peuple’’. Aussi, souligne-t-il que le problème des Sénégalais, c’est la hausse généralisée des prix des denrées de grande consommation. Itou pour la pandémie de la covid19. ‘’En France, le Président est sorti quatre fois pour discuter avec les populations. Je suis désolé de vous le dire, mais vous n’avez pas de président de la République, vous Sénégalais’’, persifle-t-il. Avant d’ajouter : ‘’après les évènements de mars, il avait réuni les jeunes à Diamniadio pour leur promettre des emplois qu’il ne peut pas créer. A part la politique politicienne, et la liquidation d’adversaires politiques, Macky Sall ne sait faire rien d’autres’’.
‘’Qu’Antoine Diome nous dise qui est Guélewaar dans ce pays si jamais c’est une ethnie’’
Pour sa part, le Dr Babacar Diop lui, estime que la seule personne avec qui ils ont affaire en ce moment, c’est le ministre de l’Intérieur. ‘Félix Antoine Diome a bloqué le récépissé de notre parti sur des motifs fallacieux et pour plaire à Macky Sall. La semaine dernière, Alioune l’a rencontré pour lui demander de nous délivrer ce récépissé mais il lui a demandé de nous dire d’enlever le nom Guélewaar dans l’appellation de notre parti. Jusqu’ici, il ne nous a pas notifié par écrit, ce refus de nous délivrer notre récépissé’’, déclare-t-il. Poursuivant, il demande au ministre de l’Intérieur de dire aux Sénégalais qui est Guélewaar dans ce pays si jamais l’appellation renvoie à une ethnie. ‘’Guélewaar, c’est un mot malinké, socé, c’est un dérivé de Kélédiawarou qui désignait un groupe de guerriers comme les Diambars. Certaines opérations de l’armée sénégalaise sont appelées opération Guélewaar. Certains princes du Sine et du Saloum sont des Guélewaars comme Buur Sine Coumba Ndoffène Diouf. Il y a un Mansa du Badibou qui est un Guélewaar. Le royaume du Baar, avait un Guélewaar à sa tête’’, théorise-t-il. Précisant ainsi que les Guélewaars existent dans toutes les ethnies, les Djolas, les Wolofs, les Hall pulaar, les Sérères, entre autres. ‘’Il y a eu plusieurs médiations et il s’arcboute sur sa posture. Puisqu’il s’entête, on va faire parler la science pour dire ce que Guélewaar signifie en réalité, en organisant jeudi à l’Ucad, un colloque sur l’histoire générale du Sénégal animé par une dizaine d’enseignants n’appartenant à aucun parti politique’’, annonce-t-il.