ATTEINTES A LA LIBERTE DE PRESSE EN AFRIQUE DE L’OUEST : Le Sénégal 2ème pire pays derrière le Nigéria
Le Sénégal est le second pays où il y a eu plus d’atteinte à la liberté de la presse entre mai 2020 et avril 2021. Le constat est de l’Ong Article 19, qui a enregistré 100 cas, dont 20 au pays de la Teranga et 59 au Nigéria, le reste étant réparti entre 8 autres pays de la sous-région.
Halte à la récurrence des violations à l’encontre des journalistes et des médias en Afrique de l’Ouest ! C’est le cri de cœur de l’Ong Article 19, qui, à travers un communiqué, invite les gouvernements de la sous- région à «veiller au respect de la liberté d’expression et l’accès à l’information ; dépénaliser les délits de presse et veiller à l’application effective de la mesure par les instances en charge ; prendre des mesures efficaces pour la sécurité des journalistes et mettre fin à l’impunité des crimes commis contre eux ; assurer l’effectivité de l’indépendance des organes de régulation des médias et à accélérer la facilitation des mécanismes d’autorégulation». Poursuivant, Article 19 demande à la CEDEAO de «faire valoir» auprès des Etats membres de la communauté «leur obligation» à garantir l’accès aux sources d’information par les professionnels des médias et à respecter les droits des journalistes conformément à la disposition 66 du traité de la communauté relative à la presse.
Plus de 100 atteintes à la liberté de la presse en un an dont 20 au Sénégal et 59 au Nigéria
Faisant état de la situation assez préoccupante de la presse dans la sous-région, Article 19, souligne qu’en un an, entre mai 2020 et avril 2021, elle « a documenté plus de 100 atteintes à la liberté de la presse dans douze pays de la sous-région ». De ces atteintes, 59 cas ont été documentés au Nigéria, 20 au Sénégal, 3 en Guinée Conakry, 2 en Côte d’Ivoire, 4 au Niger, 2 au Burkina Faso, 6 au Ghana, 1 en Guinée Bissau, 2 en Sierra Leone, 2 au Mali, 5 au Togo et 1 au Bénin. Des violations qui, précise l’Ong, ont le plus souvent porté entre autres, sur «des atteintes à la vie des journalistes en service ; des agressions physiques et traitements dégradants contre des journalistes en service, des destructions ou dommages de matériels des journalistes en service ; des destructions des informations, notamment des images filmées par des journalistes en service ; des arrestations, détentions et condamnations arbitraires des journalistes; des attaques et menaces en ligne contre des journalistes; des fermetures et coupures abusives de signal des médias ainsi que des amendes arbitraires. Mais aussi des attaques contre les installations des maisons de presse et des résidences des journalistes ; des coupures d’internet et des cyber-attaques, des ingérences politiques dans la gouvernance des organes de régulation… Etc. ». En outre, Article 19 note que « dans la plupart des cas, ces violations ont été commises par des préposés de l’Etat en toute impunité et même lorsque des enquêtes sont promises ou ouvertes, elles n’aboutissent pas », dit-elle. Et de conclure que «dans une moindre mesure, les atteintes émanent des citoyens civils».
L’info