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DJIBY DIAKHATE, SOCIOLOGUE : « Il y a de plus en plus une banalisation de la violence »

INSECURITE : Six meurtres en moins d’un mois dont deux fillettes de deux et quatre ans.

Un décompte macabre qui ne laisse pas indifférent l’enseignant chercheur en sociologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Dr Djiby Diakhaté.

Le sociologue, par ailleurs enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, déplore la banalisation de la violence.

Analysant les causes explicatives de cette explosition violence, accentuant le sentiment d’insécurité généralisée, Dr Djiby Diakhaté souligne qu’il  « y a un concours de circonstances qui explique ce déferlement de violence ».

« La première cause  est l’éclatement du noyau familial qui était l’instance d’éducation, en installant l’instance de censure de certains actes », dit-il .

« Maintenant, la famille ne joue plus son rôle. C’est la raison pour laquelle, cette instance de censure ne fonctionne plus chez certains pour réprimer certains désirs », poursuit le sociologue.

« La deuxième raison expliquant  ce déferlement de violence est la promotion  dans l’espace public de contremodèles  qui s’illustrent par des actes de violence comme des députés qui se battent à l’Assemblée nationale », indique notre interlocuteur, signalant qu’il y a aussi certaines élites qui s’offrent en spectacle et s’illustrent dans les injures ou les actes de violences.

« La troisième raison de ce déferlement de violence est la précarité. Cette amertume de la précarité fait que certains pensent qu’ils peuvent sortir de la pauvreté en bricolant des solutions de survie, en passant par le mystique », décrypte, l’enseignant chercheur en sociologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

Pour lui, certains meurtres, notamment d’enfants pourraient avoir une connotation mystique. Surtout que la plupart de ces meurtres interviennent dans des espaces de précarité.

Last but not least, notre interlocuteur constate pour le déplorer que « quand le phénomène de la violence est fréquent, les gens en viennent à banaliser cela. Et à partir de ce moment, personne ne s’indigne de la violence ».

En guise de solutions, Dr Djiby Diakhaté suggère le retour à la communauté de base, c’est à dire la  cellule famille où doit se faire l’éducation de l’enfant.

L’enseignant chercheur à l’UCAD ne s’explique toujours pas que dans un pays comme le Sénégal qu’on n’ait pas de « document de politique familiale ».

Selon lui pour endiguer le phénomène de la violence, il faut retourner  à la communauté de base, aux régulateurs sociaux comme les chefs de quartiers et surtout recourir aux systèmes de solidarité traditionnels.

( Toutinfo.net )