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ME MALICK SALL, GARDE DES SCEAUX, MINISTRE DE LA JUSTICE: «La prison n’est pas toujours la solution»

En collaboration avec l’Union des Magistrats du Sénégal (Ums), le think thank AfriKaJom Center organise depuis hier un atelier de renforcement de l’indépendance et de la performance de la justice au Sénégal. Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre de la Justice, Me Malick Sall, a invité les magistrats à s’approprier des modes d’aménagements de la peine. pour le garde des Sceaux, la prison n’est pas toujours la solution.

Le garde des Sceaux a refilé sa robe noire d’avocat pour plaider en faveur des justiciables. Il a profité hier de sa rencontre
avec les magistrats pour les inviter à s’approprier davantage des modes d’aménagement des peines. Prévus par le Code Pénal en son article 44-2 et pouvant
aller du sursis à la probation en passant par le travail d’intérêt général, ces modes alternatifs peuvent désengorger les prisons, selon Me Malick Sall. «Ces moyens qui existent peuvent permettre à ce que les sanctions soient retenues et rendues, sans
qu’il y ait une surpopulation carcérale», affirme le garde des Sceaux qui considère qu’il y a beaucoup d’autres possibilités de sanctionner sans envoyer en prison. Devant tout le gratin de la magistrature sénégalaise, des membres du barreau et de l’ambassadeur de la Suisse au Sénégal, Me Malick Sall a soutenu que la prison n’est pas toujours la solution. «La prison est même une exception dans le droit interne sénégalais», clame-t-il. A propos du scandale sur les contrats pétroliers et gaziers qui agite le pays, le ministre de la Justice s’est montre laconique. «Vous comprendrez que je ne puisse pas me prononcer sur une affaire qui fait l’objet
d’une information judiciaire», a-t-il soutenu.

Pour sa part, le directeur de AfriKaJom, Alioune Tine, a estimé que la justice sénégalaise est celle des Sénégalais qu’elles
qu’en soient les failles. Selon l’ancien secrétaire général de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (Raddho) a indiqué qu’il n’y pas
de démocratie sans justice. «C’est mpourquoi, nous avons besoin de faire le diagnostic et d’avoir une approche critique
mais constructive», souligne Alioune Tine. Même s’il reconnait que l’Etat a fait des efforts, il pense néanmoins que le Sénégal est encore loin des standards internationaux. Pour lui, il est impossible d’avoir une justice indépendante sans des
moyens financiers adéquats.


( Mamadou Mbakhé NDIAYE avec Toutinfo.net )