SUPPRESSION DU POSTE DE PM: La «LD-Debout» soupçonne l’installation d’une dictature
La LD-Debout, qui s’était emmurée dans un silence, sort de son réserve pour s’épancher sur la situation politique nationale. Notamment la réforme envisagée pour supprimer le poste de Premier ministre (Pm). Dans un communiqué parvenu à «L’As», le parti de gauche estime que cette révision constitutionnelle engagée viendra consolider et parachever l’installation d’une dictature certaine au Sénégal.
«Quand la seule fin de pouvoir absolu justifie tous les moyens !» Tel est l’intitulé du texte signé par le Secrétariat exécutif national de la LD-Debout. Souleymane Gueye Cissé et ses camarades qui se sont retirés pendant un petit moment de l’espace public réapparaissent avec une sévère critique des réformes annoncées par le chef de l’Etat tendant à supprimer le poste de Premier ministre. Selon eux, le Président Macky Sall a repris du service dans ce qu’il sait faire le mieux, la politique politicienne. «Toujours fidèle à ses limites objectives qui lui empêchent de prendre la hauteur qu’exige la stature de chef d’Etat d’une République démocratique et pathologiquement aveuglé par un désir excessif de pouvoir sans limites, le voilà qui vient d’engager, à la surprise générale, et à titre personnel, pour tout un peuple, une révision constitutionnelle, sans débat, ni concertations à aucun niveau, pour, à sa seule guise, modifier unilatéralement le régime politique en vigueur et ainsi imposer une nouvelle gouvernance solitaire et personnalisée », se désole la LDDebout. Poursuivant, les Jallarbistes qualifiés de fractionnistes devinent la suite qui sera réservé à cette réforme qui va toucher une vingtaine d’articles dans la Constitution. «La majorité partisane obéira, les alliés, même humiliés, le remercieront et applaudiront ; quant aux contempteurs, ils ont perdu toute capacité de réaction», clament entrevoir Souleymane Gueye Cissé et ses amis. Ils pensent qu’après avoir cassé et neutralisé toutes les forces progressistes, démocratiques et citoyennes du pays, cette dernière initiative permettra à Macky Sall, sans nul doute, de disposer désormais de tous les leviers de pouvoir de l’Etat et de la Nation, entre ses mains, lui tout seul. « La réforme ainsi engagée viendra consolider et parachever l’installation d’une dictature, certaine au Sénégal », précise-t-il. «Le DIALOGue, une Pure DuPerIe» Sous ce rapport, la LD-Debout estime que l’appel au dialogue du chef de l’Etat, ressassé depuis un certain temps à l’occasion de chaque sortie publique, n’est ni plus, ni moins qu’une pure duperie. « Un appel au dialogue comme pour dire aux sénégalais : «attendez, je vais modifier la Constitution, changer la nature du régime politique pour pouvoir gouverner tout seul ; et après, vous viendrez, on va dialoguer». Mais dialoguer sur quoi ? Du report déjà programmé des élections locales», s’interroge la LD-Debout. Qui déclare dans la foulée que la fonction de président de la République ne confère à quiconque un titre foncier sur le pays et que par conséquent le Sénégal n’appartient à personne en particulier. La LD – Debout appelle à la mobilisation générale et milite pour un sursaut national des progressistes et des patriotes, éparpillés dans plusieurs organisations, devenues sans envergure parce que neutralisés par le régime actuel. Elle exhorte à la construction de blocs politiques forts capables de porter, dans l’unité d’action, le combat pour faire face à une dictature certaine qui ne se fixe plus aucune limite : ni légale, ni morale, ni éthique. Souleymane Gueye Cissé et ses camarades adressent le même appel pressant à tous les militants progressistes, et plus généralement, aux patriotes, notamment aux acteurs des Assises nationales, pour bâtir ensemble, dans un élan nouveau et solidaire, une véritable force politique crédible, adossée aux masses populaires et aux travailleurs, au tour notamment des conclusions des Assises Nationales. « Celles-ci restent à ce jour la plus grande commande citoyenne au Sénégal, comme alternative au libéralisme et aux nouvelles formes d’entreprenariat politique émergentes des prédateurs des ressources du pays », ont-ils conclu.
( Seydina Bilal DIALLO avec Toutinfo.net )