REFORMES INSTITUTIONNELLES, AUDIT, RENEGOCIATIONS DES CONTRATS: Les grands chantiers du candidat Ousmane Sonko
Les réformes institutionnelles et économiques sont au cœur du programme ficelé par le candidat ousmane Sonko. lors de la présentation de ce programme hier, le patron des cadres de pastef, Bassirou Diomaye Faye, est revenu sur les points saillants de ces réformes qui s’articulent sur la suppression du Hcct, du cEsE et des postes de ministre-conseiller. ce qui permettra d’économiser 25 milliards Fcfa qui pourront servir à financer les pmE et pmi et certains projets. quant aux réformes économiques, elles concernent un plan de sortie du franc cFa, mais aussi l’audit et la renégociation de tous les contrats et conventions défavorables au sénégal.
A deux jours du démarrage de la campagne électorale, la coalition Sonko président a rendu public le programme de gouvernance qu’elle compte dérouler si son candidat bénéficie de la confiance des Sénégalais au soir du 24 février prochain. Ce programme accorde beaucoup d’importance aux réformes institutionnelles, mais également aux préoccupations économiques considérées comme la «mère des batailles» par le président de Pastef, Ousmane Sonko. Pour gagner le pari du développement au Sénégal, indique Bassirou Diomaye Faye, il faut nécessairement réformer les institutions. Il s’agira ainsi de couper le lien entre le président de la République et les préoccupations purement politiciennes. Avec ce programme, le président de la République ne sera plus chef de parti, indique Ousmane Sonko qui renseigne au passage que les fonds politiques qu’il considère comme «un moyen de corruption» seront remplacés par des fonds spéciaux pour certaines dépenses secrètes. Il faut en finir avec ces fonds de corruption qui des 83 ministres conseillers, l’Etat va gagner 25 milliards pour financer les PME et PMI et les start-ups. Certains véhicules de l’administration, ajoute M. Sonko, sont garés pour défaut d’une seule pièce alors qu’au même moment des ministres disposent de trois 4X4 et de trois Berline. « Même le chien de la maison est transporté pour aller chez le vétérinaire par un véhicule et un chauffeur spécial », fulmine le patron de Pastef. En ce qui concerne les réformes liées à l’Assemblée nationale et à la justice, Ousmane Sonko pense que la coalition a pratiquement repris les propositions et les conclusions des assises nationales. Ce, dit-il, pour que l’hémicycle retrouve ses trois fonctions de contrôle de l’action du gouvernement, de vote des lois et de représentation. Idem pour la justice qui, relève-t-il, n’a jamais été aussi embrigadée. l’équipE DE campagnE DE sonKo connuE représentent des milliards des impôts des Sénégalais qui ne sont soumis à aucun contrôle et dont le président use et abuse à satiété. Je me demande si ce n’est pas ce fonds politique qui alimente certains transhumants », relève-t-il. Poursuivant, Ousmane Sonko entend apporter des réformes sur la relation du président de la République avec l’administration et les corps de contrôle. A cet effet, il a promis de réduire le pouvoir discrétionnaire du président de la République «de nommer comme il veut, quand il veut et qui il veut. Vis-à-vis des corps de contrôle, il faut les libérer de toute dépendance de la présidence de la République ou de la Chancellerie et leur donner la possibilité de choisir librement leur programme de vérification, de faire leurs rapports et de les adresser au président de la République pour information ; mais de pouvoir engager eux-mêmes des actions judiciaires pour mettre fin à la corruption endémique», préconise l’ancien inspecteur des impôts. Dans cette logique, il annonce la réduction drastique du train de vie de l’Etat à travers la suppression de certaines institutions qu’il juge inutiles à l’image du HCCT, du CESE, mais également la suppression de près d’une centaine de postes de ministre-conseiller. Selon Bassirou Diomaye Faye qui a présenté le programme, la suppression de ces deux institutions permettra à l’Etat d’économiser une enveloppe de 15 milliards francs CFA. En plus de la suppression Sur le plan économique, la coalition Sonko président compte apporter des réformes. Selon Ousmane Sonko, l’économie est la mère des batailles à gagner. Sur ce volet, la souveraineté économique tient à cœur les responsables de cette coalition. Ainsi, dans l’exposé du programme de Bassirou Diomaye Faye, il est prévu « l’audit et la renégociation de tous les contrats, conventions et accords défavorables à l’Etat du Sénégal qu’il s’agisse des accords de pêche, qu’il s’agisse également des contrats qui sont signés sur les ressources naturelles à savoir le pétrole et le gaz et des concessions autoroutières dont on se plaint avec un tarif extrêmement élevé», explique M. Faye, avant d’ajouter une autre mesure ; celle du plan de sortie du franc CFA dans le cadre de la CEDEAO. A l’en croire, il y a un projet de monnaie de la CEDEAO à l’horizon 2020, cependant si ce projet ne prospère pas, il va falloir l’envisager dans une communauté plus restreinte comme l’UEMOA et il s’agira de sortir du franc CFA et la France du franc CFA. Si ces hypothèses ne sont pas appliquées, dit-il, d’autres seront envisagées. «En effet, il n’est pas question d’enfermer notre ambition à la volonté d’autres Nations qui n’ont pas les mêmes ambitions». Par ailleurs, le candidat de la coalition Sonko président a procédé à la présentation de son directoire de campagne. Ainsi, le président du mouvement Jengu, l’ancien directeur des Douanes, Boubacar Camara est désigné superviseur général de la campagne électorale, tandis que Abdoulaye Niane et Mame Yacine Fall ont été désignés directeurs de campagne. Bruno Derneville occupe, quant à lui, le coordonnateur de la coalition en compagnie de Rahmane Dabo. Les conseillers spéciaux du président Ousmane Sonko sont entre autres Diallo Diop, Madièye Mbodj, Mouhamed Sall etc.
( Moussa CISS )