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IDRISSA SECK AU SIEGE DE PASTEF: «Si les acteurs de l’Etat ont recours à des milices, alors ils n’ont pas confiance en leur sécurité et leur justice»

Le siège du parti d’ousmaneSonko sis à Yoff a été vandalisépar des individus non encoreidentifiés, vers 2h du matin.Une délégation de l’oppositiona fait le déplacement hier pourexprimer sa solidarité à Ousmane Sonko. Le leader de rewmi, Idrissa Seck, a saisi l’occasion pour rappeler au président Macky Sall son devoir régalien d’assurer la sécurité et la justice aux Sénégalais.

Les leaders de l’opposition se sont rendus hier, dans l’après-midi, au siège du Pastef qui a été vandalisé dans la nuit de mercredi à jeudi par des individus non identifiés. La délégation conduite par le coordonnateur du C25, El hadji Malick Gakou, était composée d’Idrissa Seck, Abdoul Mbaye, Déthié Fall, Mamadou Lamine Diallo, Oumar Sarr, etc. «Je lance un appel aux acteurs pour que nous sachions que la stabilité du Sénégal est sonbien le plus précieux, et des actes de cette nature menacent sérieusement cette stabilité et faussent la perception que l’opinion internationale peut avoir de notre pays», a déclaré Idrissa Seck en présence des autres leaders. L’ancien Premier ministre rappelle aux autorités que les deux fonctions primaires d’un Etat, C’est de garantir la sécurité et la justice. «Si les acteurs de cet Etat eux-mêmes ont recours à la création de milices privées et de nervis, cela veut dire qu’ils n’ont pas confiance en leur propre sécurité et leur justice. Et cela, c’est manquer de sérénité et risquer d’entrainer le pays dans un chaos indescriptible», a soutenu le président du Conseil départemental de Thiès. Pour lui, c’est de la responsabilité première du président de la République de veiller à ce que la lumière soit faite sur cette agression sauvage et que les auteurs soient rapidement identifiés, trouvés et remis à la justice. Par ailleurs, le président de Rewmi a invité les populations à ne pas reconnaitre le président sortant. Autrement dit, précise M.Seck, «il faut ignorer le président Macky Sall et son bulletin. Mais il n’a jamais été question pour l’opposition d’entamer des actions violentes et recruter des nervis». Il dénonce en même temps la violence politique. «Vous êtes tous témoins de la cascade de mesures injustes, d’agressions judiciaires, physiques, techniques, administratives… que le pouvoir mène en direction des acteurs de l’opposition. Il est normal que l’opposition lui adresse une réponse politique. Mais cette mobilisation de l’opposition ne doit pas entrainer la panique de l’autre côté, au point d’entrainer les autorités dans une voie qui ne soit pas conforme à leur responsabilité première qui est de garantir la sécurité et la justice»,souligne-t-il.

LE FILM DE LA MISE À SAC DU SIÉGE DE PASTEF

Auparavant, le coordonnateur du Pastef Dakar, Bassirou Fall, a fait le récit du film de la mise à sac. «Nous avons été informés vers 2h du matin que notre siège a été saccagé par des nervis dont nous ignorons les identités. Il y avait le vigile et trois jeunes militants à l’intérieur. Lorsqu’ils ont entendu le bruit des nervis en train de saccager le matériel, ils sont montés au premier étage et ont escaladé le mur pour échapper. Le vigile a été tenu en respect, mais il a réussi à s’enfuir. Il n’y apas eu de blessés», rapporte M.Fall. A en croire le responsable de Pastef, les malfaiteurs ont emporté trois téléphones et de l’argent. La Section de recherches de la gendarmerie est descendue sur les lieux à l’exploration d’indices qui vont les aider dans le cadre de l’enquête ouverte. «Nous appelons l’Etat à prendre ses responsabilités et assurer la sécurité des Sénégalais. Nous déplorons ces actes qui augurent des lendemains dangereux pour le Sénégal », dit-il. « Nous faisions l’objet de menaces et il y a de cela quelques jours, un ministre a dit qu’ils ont recruté de gros bras. Je pense que l’appel à la paix des religieux et de la société civile doit s’adresser en premier lieu auprésident Macky Sall», affirme M.Fall.

( Ousseynou BALDE )