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WEEKEND DE VERIFICATION ET DE VALIDATION DES PARRAINAGES: Karim et Khalifa passent, Bougane, Pape Diop, Abdoul Mbaye et TAS recalés

 

A l’heure du passage pour la vérification et la validation des parrainages, Khalifa Sall et Karim Wade ont passé sans anicroche cette première étape. Mais cela n’a pas été du tout facile pour d’autres candidats qui, à leur grande surprise, ont été recalés. Après notification des raisons du rejet de leurs dossiers de parrainages, mercredi prochain, ces candidats à la candidature auront 48 heures pour compléter leurs erreurs.

 

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas pour les candidats à la candidature pour la présidentielle de 2019. Ils sont sept déjà à passer la première étape, celle de la vérification et de la validation des parrainages. Il s’agit de Macky Sall, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Khalifa Sall, Issa Sall, Karim Wade, Madické NiangD’ailleurs, les leaders de Taxawu Senegal et de Karim président 2019 ont été les derniers à valider leurs parrainages samedi dernier. L’ancien maire de Dakar, actuellement en prison, a réussi à franchir ce filtre après avoir validé 57.758 parrainages contre 9000 rejetés pour, entre autres motifs, doublons et erreurs d’écritures. Le candidat du PDS a également franchi la première étape. Et selon le député Mamadou Diop Decroix, environ 60.000 signatures ont été validées pour Karim Wade « en exil », sur un dépôt de 66.818 parrainages. Pour autant, le conseil constitutionnel a sorti un communiqué qui, certainement, va doucher les ardeurs des Karimistes et autres Khalifistes et, par ricochet, faire ressurgir les vieux démons qui risquent de les disqualifier du processus. Dans la note, il est rappelé que cette opération est juste une étape du processus d’examen des conditions de recevabilité des candidatures qui sont cumulatives. Le Conseil constitutionnel a rappelé à cet égard « d’une part, que l’obtention du minimum requis des électeurs inscrits au fichier et du minimum requis par région ne préjuge pas de la recevabilité des candidatures ; d’autre part, que la recevabilité s’apprécie au regard de l’ensemble des conditions exigées par les dispositions constitutionnelles, législatives et règlementaires, et sera l’objet d’une décision du Conseil constitutionnel arrêtant la liste des candidats».

Cependant une désolation totale a été notée le weekend dernier du côté du mouvement Gueum Sa Bopp. Cela a fait suite au rejet par le Conseil constitutionnel du dossier de parrainages du candidat Bougane Gueye dit Dany. Loin de se résigner, celui-ci a soutenu : « En bons républicains, nous acceptons la décision de ladite juridiction ; nous avons 48 heures pour corriger les erreurs conformément à la loi et déposer à nouveau. » Et pour Bougane, malgré les 20 mille doublons de parrainages, il n’y a pas péril en la demeure et ils se rendront vendredi prochain au Conseil constitutionnel pour déposer d’autres parrainages qu’ils vont puiser dans leurs réserves.

Les recalés repassent mercredi prochain au Conseil constitutionnel

Quant à l’ancien premier ministre de Macky Sall, Abdoul Mbaye, lui aussi n’a pas pu franchir cette première étape. Courroucé, le bureau politique de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), dans un communiqué parvenu à « L’As » samedi dernier, est revenu succinctement sur l’invalidation de leur dossier de parrainage. Le BP déplore l’exclusion de la vérification du fichier contenant les parrains de la diaspora, sous le fallacieux prétexte que ce fichier ne contenait pas la première colonne portant le rang du parrain. Ensuite, il a été relevé une totale ignorance de la base servant de référent pour le contrôle de parrainage. « Et c’est ainsi que le taux de rejet de nos parrains atteint le chiffre excessif de plus de 28% (dont 10% de doublons?) », précise le communiqué du BP. En attendant la notification officielle prévue le mercredi 02 janvier 2019, le BP de l’ACT exige que les doublons soient identifiés tout comme la liste référente et que les autres motifs de rejet soient détaillés. « Il est constant que malgré toutes les alertes que nous avions agitées,  le processus de vérification est entaché par une non-transparence des bases de données référentes ; et attendons donc du Conseil Constitutionnel tous les détails explicatifs desdits rejets », lit-on dans la note.

L’ancien ministre de l’Energie de Macky Sall, Thierno Alassane Sall a également été recalé. Et dans un communiqué aussi, le mandataire de « RV2019 » dit être sorti du Conseil constitutionnel avec des nouvelles qui ne sont pas, à ce stade, conformes à leurs prévisions. A l’en croire, même si cette information est décevante, elle ne constitue pas en soi une surprise. Parce que, dit-il, le système de contrôle au niveau du Conseil constitutionnel est opaque et peut prêter à toutes formes de manipulation. « Les principes universels de justice supposent en effet que les règles, procédures et procédés appliqués soient connus de toutes les parties qui peuvent, si de besoin, assurer une contre-expertise ou un contrôle sur leur application », lit-on dans le communiqué. En l’espèce, Thierno Alassane Sall et Cie estiment que leurs données ont été introduites et traitées dans une boite noire dont on ne connait ni la consistance ni la base de données de référence. Au demeurant, les fiches de parrainage qui sont la source première n’ont jamais été consultées, ont-ils soutenu. Non sans donner rendez-vous mercredi 2 janvier pour le PV.

Quel sort sera réservé aux doublons ?

Toujours le weekend dernier, le leader de Bokk Guis Guis Pape Diop, Pierre Goudiaby Atépa, Mamadou Lamine Diallo de Tekki, Aida Mbodj, Moustapha Guirassy, Samuel Sarr, Abdoul Wahab Bengeloun ont tous  été recalés. Et ils devront, en compagnie des Malick Gakou, Boubacar Camara et Hadjibou Soumaré, repasser pour un deuxième tour mercredi prochain au Conseil constitutionnel pour être informés des raisons du rejet de leurs parrainages. Certains d’entre eux pourront dans les 48 heures corriger leurs erreurs et remplacer leurs parrainages en attendant le verdict final du Conseil constitutionnel. Force est de constater déjà que des milliers de doublons ont été répertoriés dans ce premier exercice. En attendant que les candidats recalés règlent cette épineuse question, il se pose la question de savoir si les milliers de personnes à l’origine de ces doublons seront sanctionnées tel que prévu par la loi électorale.

Seydina Bilal DIALLO

 


ENCADRE

RESULTATS DES PARRAINAGES

LE FRN rejette tout en bloc

La Conférence des leaders du Front démocratique et social de Résistance nationale (FRN) s’est réunie hier pour se prononcer sur les premiers résultats de vérification et de validation des parrainages. Le FRN dit n’accorder aucun crédit à ces chiffres et les rejette systématiquement, quel que soit le résultat auquel ils ont pu conduire pour les candidats concernés. Il rejette également toutes les opérations de vérification en cours et ultérieures sur cette question et considère que tous les candidats qui ont déposé la caution doivent participer à l’élection présidentielle de février 2019. « Nous rappelons que, déjà dans la lettre adressée au Conseil constitutionnel le jeudi 27 décembre 2019, le FRN avait clairement indiqué que les résultats des vérifications effectuées n’engageaient pas ses membres, notamment à cause du fait inadmissible qu’aucun candidat autre que le Président sortant n’a pu disposer du fichier électoral qui doit servir de base à la vérification des parrainages », lit-on dans la note parvenue à « L’As ». Il s’y ajoute, souligne le communiqué, que le logiciel adopté n’a jamais fait l’objet de restitution devant les candidats pour recueillir leurs observations et préoccupations. De plus, selon les membres du FRN, « certains candidats ont été interdits d’accès à la salle et le Conseil n’a pas permis à certains représentants de poser des questions et à d’autres, il a fourni des réponses laconiques, incomplètes et donc insatisfaisantes sur les chiffres communiqués ». Enfin, l’origine et la fiabilité des données utilisées n’ont fait l’objet d’aucune certification, ajoutent-ils.  Le FRN constate en conséquence que le régime de Macky SALL est dans une stratégie d’élimination de ses adversaires à la présidentielle, selon la méthode en cascades : « D’abord élimination immédiate de certains candidats pour des motifs aussi fallacieux les uns que les autres et  mise en sursis des autres pour les éliminer au fur et à mesure des étapes suivantes ». Le FRN lance en définitive un appel à toutes les citoyennes et à tous les citoyens pour une mobilisation massive en vue de barrer la route à Macky SALL, « qui est en train de réunir toutes les conditions pour installer le chaos dans notre pays en voulant forcer le passage pour une élection dès le premier tour, lors d’un scrutin préprogrammé ».

( S.B DIALLO )