Réplique de Moustapha Guirassy: Guy Marius Sagna revient à la charge !
Le député Guy Marius Sagna, actuellement en Inde, n’a pas tardé à répondre à la réplique du ministre de l’Éducation nationale. Moustapha Guirassy avait réagi ce vendredi, aux questions écrites du parlementaire portant sur l’achat de matériel d’aménagement d’un salon de bureau, d’un tapis et d’équipements pour le petit-déjeuner, affirmant que M. Sagna avait été « induit en erreur ».
Dans sa réponse, l’élu conteste vigoureusement cette version, accusant le ministre de « dire une chose et son contraire ». Ci-dessus l’intégralité de sa réponse
Monsieur le ministre de l’éducation nationale, dans votre réponse vous dites une chose et son contraire. Vous affirmez que j’ai été induit en erreur et pourtant vous avouez l’existence de ces achats effectués par vos services.
Vous justifiez ces achats sous le prétexte qu’il s’agit de dépenses de fonctionnement que vous trouvez normales et régulières. Monsieur le ministre, au nom de « la gestion rigoureuse et utile de chaque franc CFA » que vous revendiquez, aviez vous besoin de changer du neuf par du neuf ? Ces dépenses étaient elles nécessaires ? Du matériel de petit déjeuner à 650 000 F CFA, est ce une gestion utile de chaque franc ?
Monsieur le ministre, le Sénégal, un des 30 pays les plus appauvris de la planète, n’est ni l’Europe ni l’Amérique pour que vous compariez vos pratiques dans le département de l’éducation à celles de leurs pays.
Vous reconnaîssez les dépenses évoquées dans ma question écrite alors qu’il faut rationaliser parce que, notamment, l’Etat APR/BBY a plongé les finances publiques dans le gouffre. Le Jub, Jubal, Jubbanti, monsieur le ministre, c’est aussi prendre en compte et prioriser à partir de la rationalisation lancée par le PM et le PR.
Vous parlez de « montant dérisoire » et de « détails ». Les sénégalais qui m’ont élu et élu le Président de la République qui vous a nommé sauront apprécier.
Monsieur le ministre pensez-vous que les populations concernées par les 29 questions écrites ci-dessous que je vous ai adressées à leur demande entre le 02 décembre 2024 et le 22 avril 2025 vont trouver « dérisoires » les montants que j’ai évoqués :
1- lycée de Ndiodior
2- fermeture du lycée de Foundiougne
3- indemnités de direction pour les directeurs des cases des tout petits
4- CEM de Médinatoul
5- lycée de Peyrissac (Ziguinchor)
6- ouverture du lycée technique de Ndouloumadji
7- CEM de Dinguiraye
8- actes d’intégration des enseignants
9- réhabilitation du lycée El Hadji Oumar Lamine Badji (Ziguinchor)
10- À quand le démarrage de l’enseignement des langues nationales à l’élémentaire
11- situation des 68 enseignants communautaires de l’IEF de Pété
12- affaissement d’une dalle au lycée de Bambilor
13- Situation du lycée de Malika plage
14- commercialisation des dossiers d’intégration des enseignants à la fonction publique
15- besoins des écoles de Kafountine (Bignona)
16- recrutement de 2000 enseignants
17- écoles élémentaires financièrement exsangues
18- Introduction ou renforcement de la pensée de Cheikh Anta Diop dans les programmes d’enseignement au Sénégal
19- insécurité au lycée scientifique d’excellence de Diourbel
20- le ministère de l’Education nationale a-t-il des archives ?
21- construction du lycée Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké
22- urgence de la réfection du lycée de Sébikotane
23- équipement du CEM de Diagnon (Ziguinchor)
24- Situation du lycée franco arabe de Ziguinchor
25- CEM de Lougré Thiolly
26- Bourse des élèves maîtres
27- Situation du lycée de Niague
28- situation du CEM de Mbagam (Dagana)
29- Absence de manuels en CE1 et CE2 depuis 10 ans
Monsieur le ministre, vous avez oublié ou éludé ou mal compris ma question relative au phénomène des « régularisations », pratiques qui peuvent entraîner des glissements dangereux vers la prévarication, dans l’octroi d’avantages indus. Votre ministère continue-t-il à pratiquer – je ne fais pas allusion ici aux mobiliers de votre bureau – ces « régularisations » ? Sont elles toujours justifiées ? Quand le montant d’un marché atteint un certain seuil, ces pratiques de « régularisation » peuvent-t-elles être compatibles à une concurrence réelle ?
Monsieur le ministre, vous me demandez de « recentrer [mes] interventions sur les véritables enjeux du secteur de l’éducation » et vous ajouter que « la République a besoin de débats sérieux, rigoureux et documentés ». Monsieur le ministre, si mes 29 questions écrites ci-dessus rappellées ne vous semble ni sérieuses ni rigoureuses ni au coeur des enjeux du secteur de l’éducation, les 11 questions écrites suivantes que je vous ai envoyées entre le 18 avril 2024 et la dissolution de la 14e législature le sont-elles suffisamment pour vous:
1- blocage inexpliqué depuis juillet 2023 de la formation des 800 animateurs polyvalents des cases des tout- petits
2- réintégration des 690 élèves-maîtres
3- Pour des travailleurs sociaux en milieu scolaire
4- formation de huit (08) professeurs d’économie générale à l’ENSETP
5- 25.000 FCFA de bourse pour les élèves maîtres des CRFPE
6- Quand le Certificat d’Aptitude à l’Enseignement Secondaire (CAES) sera-t-il organisé ?
7- L’exploitation par l’État du Sénégal des enseignants dits « décisionnaires »
8- Recrutement par l’État d’enseignants admis et admissibles à des diplômes professionnels de l’éducation
9- situation des personnels des écoles sénégalaises de Gambie
10- La situation des professeurs contractuels ou l’histoire d’une injustice d’État
11- Mise en danger de la vie d’autrui au lycée El Hadji Mamadou Diouf de Foundiougne qui menace de s’effondrer
Monsieur le ministre de l’éducation nationale, quand je vous ai adressé des questions écrites à propos du lycée de Peyrissac (Ziguinchor) (01), de la réhabilitation du lycée El Hadji Oumar Lamine Badji (Ziguinchor) (02), des besoins des écoles de Kafountine (Bignona) (03), de l’équipement du CEM de Diagnon (Ziguinchor) (04), de la situation du lycée franco arabe de Ziguinchor (05)… je vous parlais déjà en réalité du plan Diomaye pour la Casamance axé sur l’éducation. Quand j’interpelle vos collègues du gouvernement sur la situation à l’hôpital régional de Ziguinchor, sur l’électrification des villages de la Casamance, sur la gestion de la chambre de commerce de Ziguinchor, sur la gestion du port de Ziguinchor, sur la gestion foncière dans la commune de Médina Wandifa…je partage avec eux la contribution des populations au Plan Diomaye pour la Casamance et leurs attentes. Et j’en fais – avec les populations – un suivi de la transmission à la réalisation.
Pour le type de députés dont la république a besoin monsieur le ministre, le peuple sénégalais souverain que je sers en vous faisant parvenir ses préoccupations à travers mes questions écrites que vous recevez me suffit comme boussole.
Monsieur le ministre, chaque fois que les citoyens voudront savoir commment vous gérez les crédit que j’ai votés en leur nom à l’Assemblée nationale pour votre département, vous recevrez une question écrite pour que vous leur rendiez compte. Monsieur le ministre, je ne vais pas attendre l’IGE ou la Cour des comptes. L’Assemblée nationale est la première IGE, la première Cour des comptes. Si l’Assemblée nationale assume bien son rôle, l’IGE et la Cour des comptes risquent d’aller au chômage ou voir leur travail fondre comme beurre au soleil car elle aura eu une posture qui privilégie la prévention et la dissuasion à la guérison.
Monsieur le ministre, les défis auxquels nous faisons face actuellement ne sont rien comparés à ceux qui arrivent car les forces exloiteuses internes et externes ne vont pas nous laisser faire tranquillement notre projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère. Face à cette alliance des oppresseurs nous avons besoin de la mobilisation du peuple sénégalais. Celle-ci ne sera possible que si le peuple est satisfait de notre gestion de ce que vous appelez des montants « dérisoires » et des « détails ».
GMS,