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AL SEYNI NDIAYE, CAPITAINE DES « LIONS » DU BEACH SOCCER: «Après l’Afrique, nous visons le top 4 mondial»

Le Sénégal a conservé son titrede champion d’Afrique deBeach Soccer en remportant laCAN 2018 en Egypte. Capitainedes « Lions » durant ce tournoi, Al Seyni Ndiaye a soulevé pour la 5ème fois ce trophée tant convoité. Dans cet entretien qu’il a accordé à «L’AS», le sociétaire du Real Munster (Allemagne) est revenu sur le parcours du Sénégal, maisaussi sur les prochaines échéances. Selon le meilleur gardien de l’édition 2018, intégrer le top 4 à la prochaine coupe du monde (2019) reste l’objectif majeur de l’équipe.

L’AS : Al Seyni,

quel sentiment vous anime, après ce sacre, le 5ème de votre carrière?

Al Seyni : Nous rendons grâce àDieu. C’est avant tout un sentiment de satisfaction. En allant en Egypte, nous avions comme objectif de défendre notre titre. Et par la grâce de Dieu, cela s’est réalisé. Nous sommes très contents, mais aussi fiers de donner au Sénégal ce cinquième titre de champion d’Afrique.

Quelle a été la clé de cette victoire en Egypte?

Je dirai tout simplement la solidarité. Nous avons travaillé en équipe, tout en ayant en tête le même objectif, celui de rentrer avec le trophée à Dakar. Dans ces genres de compétitions, il faut la solidarité, mais aussi un mental fort.

A quel moment avez-vous senti que le titre été à votre portée?

Je pense que dès notre premier match contre le Nigéria, nous avions à l’esprit le trophée. Nous étions en Egypte pour défendre notre bien. Donc, nous avions cela en tête, avant même de débuter la compétition. Ce n’était pas évident, mais nous nous sommes battus pour y arriver. Le Sénégal était l’équipe à battre, mais nous n’avons jamais douté.

En ouverture, vous aviez difficilement battu le Nigeria, contrairement à la finale où c’était un peu facile. Qu’est-ce qui explique cela?

Nous savions que notre premier match contre le Nigéria n’allait pas être facile. Nous avions battu cette même équipe en 2016 en finale, chez elle. Du coup, le Nigeria est venu avec un esprit revanchard. Ce qui a fait que le match a été difficile. Mais nous avions finalement gagné lors de la séance des tirs au but. En finale, ils étaient également très motivés et espéraient qu’ils nous battraient. Ce match n’était pas aussi facile. Jusqu’au second quart temps, nous n’avions qu’un but d’avance (2-1). C’est au troisième quart temps qu’ils ont cédé. Nous avons imposé notre jeu pour l’emporter.

Vous avez fait cinq matchs en autant de victoires. C’est le Sénégalqui est trop fort ou ce sont les adversaires qui sont faibles?

Nous avons certes eu cinq matchsavec autant de victoires. Mais, jevous assure que nos adversaires n’étaient pas faibles. Nous avons bien préparé ce tournoi. Le travail fait au centre Toubab Dialaw a été d’un apport considérable. C’est un bon cadre pour nos équipes. C’est une très belle initiative de la Fédération Sénégalaise de Foot-ball (Fsf). Nous avons fait un bon stage et cela a payé lors de cette Can 2018.

Peut-on dire que l’équipe était dans des conditions de performances durant ce tournoi?

Nous avons fait un bon tournoi, car nous étions dans de bonnes conditions. Nous remercions l’Etat du Sénégal, la Fédération Sénégalaise de Football, le président du foot spécifique Oumar Guèye Ndiaye. Abdoulaye Sow nous a beaucoup motivés durant cette compétition. Il suffisait de le voir pour avoir une motivation supplémentaire. Mention spéciale au manager Ibrahima Ndiaye «Chita», à l’entraineur et son staff. Nous demandons aux Sénégalais de continuer de prier pour nous. Nous dédions ce trophée à feu Daouda Badji. Il a toujours été avec nous. Donc, ce titre est pour lui. Je souhaite que l’année 2019 soit une année de victoire pour le Sénégal.

Le Sénégal est qualifié pour le mondial 2019 au Paraguay. Quel sera l’objectif des Lions?

Je pense que c’est connu de tous. Notre objectif sera d’intégrer le top 4 mondial. Jusque-la, aucun pays africain n’a atteint les demi-finales. Et nous voulons être les premiers à le faire. C’est l’objectif qu’on s’est fixé et cela date de 2016. On est champion d’Afriqueet on est content. Mais on n’a pas encore atteint le vrai objectif, c’est-à-dire dire le top 4 mondial. Et pour y arriver, il faudra travailler. Les autorités doivent aussi nous accompagner en y mettant les moyens nécessaires. Il nous faut des matchs amicaux également. C’est sur ce point que les pays européens ont une avance sur nous. Je lance un appel au Directeur technique national (Dtn)et aux dirigeants d’augmenter les clubs de Beach Soccer au Sénégal. Cela permettra aux joueurs d’avoir beaucoup de matchs, mais aussi au manager et son staff de détecter d’autres talents. On parle de l’équipe nationale du Sénégal. Donc, cela ne doit pas s’arrêter seulement à Dakar,Thiès ou Saint-Louis.

Le top 4 mondial, votre manager «Chita» en fait une priorité. Pensez-vous que c’est réalisable?

Il a raison d’y croire. C’est bien possible. Mais notre problème, c’est que nous n’avons que deux compétitions. La Coupe d’Afrique et le mondial. Ce qui n’est pas le cas des autres pays. Il y a la coupe intercontinentale. C’est toujours d’autres pays qui jouent à notre place, alors que le Sénégal est le tenant du titre. On reste là à ne rien faire et à attendre le dernier moment pour déclarer forfait. Il nous faut des compétitions et il est temps qu’on prenne cela au sérieux. Sans compétitions continues, ce sera difficile d’atteindre le top 4 mondial.

Le ministre des Sports avait indiqué que le président de la République allait vous recevoir. Qu’en est-il?

Je pense que nous avons tous entendu les propos du ministre des Sports. Il nous a dit que le chef de l’Etat n’était pas au Sénégal. Mais une fois de retour, il allait tout faire pour que ce dernier puisse nous recevoir. Nous attendons encore. Comme j’ai l’habitude de le dire, nous sommes des ambassadeurs du Sénégal. Nous serons toujours là pour représenter dignement ce pays. Nous n’attendons pas de savoir ce que notre pays va faire pour nous. Nous cherchons plutôt à faire quelque chose pour notre pays. Que nous soyons reçus ou pas, nous continuerons toujours de défendre ce drapeau.

Comment avez-vous accueilli le message du chef de l’Etat?

Cela nous a beaucoup touché. C’est une fierté de voir le présifent de la République nous citer en exemple. Dans sa lettre, il a demandé à la jeunesse de prendre exemple sur l’équipe nationale de Beach Soccer. Cela montre qu’il est derrière nous et qu’il apprécie ce que nous faisons.

Avez-vous eu des récompenses des autorités sénégalaises, après votre sacre?

Je pense que cela se fera. La Fédération sénégalaise de football est là. Nous avions eu des discussions avant cette compétition. Donc, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Le plus important, c’est d’atteindre les objectifs. On doit,dès à présent, penser aux prochaines échéances. Sous peu, nous allons reprendre les activités.

Cinquième titre, six fois meilleur gardien. Qu’est-ce que cela représente pour vous?

Je rends grâce à Dieu. C’est le résultat d’un travail bien fait. Et je pense que le mérite revient au groupe. Sans eux, je ne peux rien faire. Il n’y a pas de secret. Il faut juste travailler, croire en ses qualités, mais surtout rester humble et modeste. Je profite de l’occasion pour remercier mes coéquipiers. A moi seul, je ne pourrai jamais y arriver. Nous sommes une famille et nous travaillons en groupe. Donc, je partage ce titre individuel avec eux.

On remarque que le groupe est très proche du coach Ngalla Sylla. Qu’est-ce qui explique cette complicité?

Nous ne pouvons pas parler de Ngalla Sylla. Le Beach Soccer a connu une avancée significative depuis quelques années. Et depuis qu’il est là, il y a un plus. Techniquement, tactiquement, il a apporté sa touche. L’équipe est en nette progression. Nous ne le considérons pas comme un entraineur, mais comme un frère. Quand c’est le travail, chacun se concentre sur l’essentiel. Après,on retrouve nos habitudes. Parfois, c’est lui même qui fait le thé pour ses joueurs. La communication passe très bien avec lui, Ibrahima Ndiaye « Chita » ou encore le coach adjoint, Mamadou Diallo. La famille du Beach Soccer est une famille solidaire.

( El Hadj Mamadou THIAM )