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MARCHE A KEUR LIKA ET KEUR NDIOUR POUR RECLAMER DE L’EAU ET DE L’ELECTRICITE: Des gilets rouges à l’assaut de Augustin Tine

Les populations des villages de Keur Lika et Keur Ndiour, dans la commune de Fandène, ont battu le macadam hier pour réclamerde l’eau et de l’électricité. Selon Guénolé Gabriel Ganna Thiawporte-parole des jeunes, ces deux villages sont zappés du plan dedéveloppement communal du maire Augustinorganisé.

Inspirés certainement par le mouvement des «Gilets jaunes» en France, les jeunes des villages de Keur Lika et Keur Ndiour, dans la commune de Fandène, ont arboré hier des gilets rouges pour battre le macadam afin de réclamer de l’eau et de l’électricité. Du village,ils sont allés devant la mairie pour faire entendre leur voix, mêmes’ils n’ont pas eu d’interlocuteur sur place. Selon Guénolé Gabriel Ganna Thiaw porte-parole des jeunes, les populations de ces deux localités en ont marre de leur vie de misère caractérisée par l’absence d’eau et d’électricité. Ces deux localités, dit-il, ne sont pas prises en compte dans le plan de développement communal de Fandène. Et depuis 2014, les populations ont tout fait pour rencontrer le maire Augustin Tine,

mais en vain. «Dans la commune, l’électrification est faite de façons élective car les populations de Keur Lika et Keur Ndiouco poteauxntauxnt pas pourquoi elles ne disposent pas d’électricité, même si les fils sont à quelques 200 mètres. Dès 19 heures, nous sommes dans l’obscurité totale. Les poteaux érigés dans le cadre du Progamme d’urgence de développement communautaire (PUDC) sont là depuis plus d’un an. Les populations en ont marre de cette situation». Comme si cela ne suffisait pas, les populations sont confrontées à un manque récurrent d’eau qui, actuellement, a atteint des proportions inacceptables. Même à l’occasion de la célébration de Noël, les ménages ont eu tous les problèmes du monde pour trouver le liquide précieux. «Nous seraus toujours dans cette logique de poser publiquement nos doléances sur la table jusqu’à ce qu’elles soient prises en compte par le conseil municipal», affirme le porte-parole. Et d’ajouter : «les deux villages ne sont nullement impliqués dans aucune prise de décision et il est temps de corriger cela». Pourtant, la commune compte un organe de décision dédié aux jeunes, mais ceux de ces deux villages sont laissés en rade. Guénolé Gabriel Ganna Thiaw soutient que l’autre doléance qui tient à cœur les populations, c’est la piste de 5 km qui relie la localité au reste de la commune. «A cause de son état, la poussière fait partie du décor au quotidien et impactenégativement la santé des populations. Et pendant l’hivernage, lesvillages restent inaccessibles», relvillgesl en précisant toutefois que la marche n’a aucun soubassement politique. «Keur Lika et KeurNdiour veulent juste que leurs revendications soient satisfaites, pour améliorer leurs conditions de vie», dit-il. Il renseigne que la marche n’est que le début de la mise en œuvre de leur plan d’action. A l’en croire, les populations n’excluent pas de tourner le dos aux bureaux de vote lors des prochaines élections.

MARTIAL NDIONE, SECRETAIRE MUNICIPAL DE FANDENE : «CESONT DES JEUNES DE REWMI QUI ONT ORGANISÉ LA MARCHE»

Pour Martial Ndione, secrétaire municipal de Fandène, la marche des jeunes a une forte connotation politique. «Ce sont des jeunes de Rewmi qui l’ont organisée. Le ministre Augustin Tine leur a dit que son souci reste l’électrification de tous les villges de la commune de Fandène, mais il ne peut pas régler tous les problèmes en même temps. Mais les jeunes sont si pressés qu’ils pensent que, s’ils organisent une marche, les choses vont se régler. Il leur a fait savoir que la marche est un droit tout comme l’électrification de leur village, et il en fait son affaire personnelle. D’ailleurs l’électrification du village avait commencé en 2014, et celui qui avait gagné le marché avait même mis des poteaux en bois avant de disparaitre. Le deuxième marché a été lancé dans le cadre du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) et l’entrepreneur a déjà installé des poteaux en fer. D’ailleurs, le ministre a donné aux femmes de Keur Lika un moulin à mil fonctionnant à l’électricité pour leur signifier que l’électrification encours sera bel et bien achevée»,affirme Martial Ndione.

( Mbaye SAMB )