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VERSEMENT DE L’INDEMNITE DE LOGEMENT DU MOIS D’OCTOBRE 2018: Saourou SÉNE accuse le gouvernement de vol

Le Secrétaire Général du Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen Secondaire du Sénégal (Saemss) est dans une colère noire. Face à la presse hier, Saourou Sène a dénoncé le non versement de l’augmentation de l’indemnité de logement de 15.000 francs en octobre, accusant le gouvernement d’avoir charcuté leurs salaires. Il n’a pas manqué, par ailleurs, de décrier le rapport de l’Ong Human Rights Watch (HRW) qui assimile les enseignants à des prédateurs sexuels.

Suite à la grève interminable des enseignants (durant l’année scolaire 2017-2018), le gouvernement avait décidé d’accéder à la requête des grévistes en augmentant leur indemnité de logement selon l’échéancier suivant : «15.000 Fcfa en fin octobre 2018, 10.000 Fcfa en Janvier 2019, et 15000 Fcfa en janvier 2020. Ce qui portera cette indemnité à 100.000 Fcfa». Mais, se désole le
secrétaire Général du Saemss, «le respect de l’échéancier d’octobre 2018 a le mérite de mettre à nu le vol organisé par l’Etat du Séné- gal sur les retenus sur le salaire des agents de la fonction publique sénégalaise, depuis l’his- toire du logiciel tunisien utilisé pour charcuter les maigres salaires d’honnêtes citoyens». Si l’on en croit Saourou Sène, aucun enseignant n’a constaté ne serait- ce que 5.000 Fcfa de plus sur son salaire, malgré l’augmentation de 15.000 Fcfa proclamée. Au contraire, certains ont même, paradoxalement, relevé une baisse sur leurs salaires. Une situation qui a mis les membres du Saemss dans tous leurs états. Pour être rétablis dans leurs droits, Saou- rou Sène et ses camarades invitent le Gouvernement à engager sans délai un audit indépendant du régime fiscal, notamment la fiscalité sur les salaires. «Le gouvernement use de prétextes fallacieux pour justifier cette ponction. Aujourd’hui, après le versement de la première tranche de l’indemnité de loge ment, on évoque le paiement de l’avance de Tabaski, la retraite complémentaire, instituée d’ail- leurs sans discussion préalable avec les concernés, et des impôts toujours en hausse en fin d’exercice budgétaire pour justifier l’injustifiable. Nous ne l’accepterons pas. Autant nous demandons un audit indépendant de la fiscalité sur les salaires, autant nous ex- primons notre forte détermination à faire établir un nouveau régime indemnitaire plus juste et plus équitable au Sénégal», martèle le secrétaire général du Saemss.
Sur un autre registre, Saourou Sène et ses camarades sont profondément outrés par le rapport de Human Rights Watch (HRW) sur le prétendu harcèlement sexuel dans les collèges et les ly- cées. Et ils ont tenu à manifester leur déception après avoir levé toute équivoque. «Nous le disons d’emblée, aucun enseignant ne peut espérer être soutenu ou accompagné par notre syndicat s’il est coupable d’un délit de sexe à l’école et en dehors de l’espace scolaire. C’est pourquoi nous exprimons notre vive indignation pour les quelques 25 enseignants indexés sur un total de 1198, soit 2,09 % selon le rapport exhaustif du GEEP», assène Saourou Sène qui fustige dans la même veine «la légèreté avec la- quelle Human Rights Watch a mené son enquête avec un
échantillonnage qui rompt avec les normes scientifiques en la matière. Les chiffres le montrent éloquemment. Sur une popula- tion scolaire qui avoisine les 550.000 élèves, 164 ont été in- terrogés; sur plus de 1.200 collèges, 09 CEM seulement ont été visités ; sur près de 350 Lycées, seuls 14 ont été visités ; sur 14 régions administratives, 3 ont été visitées. Plus grave, ce semblant de rapport était un prétexte pour insulter l’éducation Nationale du Sénégal. Pis encore, les enseignants ont fait l’objet de stigmatisation, d’un lynchage médiatique sans précédent. C’est aussi inacceptable».
De l’avis de Saourou Sène, la mission de HRW est connue de tous, et elle fait l’actualité en France avec la tentative sournoise d’in- troduire l’éducation sexuelle dans les curricula. «C’est encore inacceptable et condamnable. Le Saemss réaffirme sa volonté de porter plainte contre cette ONG, en rapport avec tous les syndicats du G6 et même au-delà. Nous demandons en outre au gouvernement de chasser l’Ong du Sénégal», déclare Saourou Sène.

( Toutinfo.net  avec M.K.DIOUF )