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OUSMANE CISSE, DIRECTEUR DES MINES ET DE LA GEOLOGIE «Dans le cadre de la bonne gouvernance locale, les maires doivent publier toutes les conventions signées avec les sociétés»

Dangote cement Sénégal (DCS) a procédé à l’usine de Pout, à la signature de conventions de financement de projets avec les mairies des communes de Pout, Keur-Moussa, Montrolland et de Diass pour un montant de plus de 153 millions de francs cfa. Selon Ousmane cissé,directeur des Mines et de la Géologie, qui présidait la cérémonie, « dans le cadre de la bonne gouvernance locale, les maires doivent publier toutes les conventions signées avec les sociétés ».

Près de 153,5 millions de francs Cfa, c’est le montant de la convention signée hier entre la Dangote Cement Sénégal (DCS) et les mairies des communes de Pout, Keur Moussa, Mont Rolland et Diass. L’enveloppe est destinée à la réalisation d’infrastructures sociales de base en faveur des populations. Selon Ousmane Cissé, Directeur des Mines et de la Géologie,

l’Etat du Sénégal, pour ce qui concerne l’exploitation minérale de ce pays, s’assure toujours qu’elle soit faite au bénéfice des populations. Il souligne que la nouvelle constitution adoptée par référendum garantit aux populations la propriété des ressources minérales. C’est pourquoi dit-il, les collectivités locales doivent divulguer toutes les informations liées aux actes posés par les entreprises en direction des populations en publiant tous les contrats et les conventions signés. Selon lui, l’Etat du Sénégal s’est prescrit le devoir de publier toutes les conventions minières, donc cela doit pouvoir se faire au niveau déconcentré. Il ajoute : «Tous les engagements pris par l’Etat du Sénégal vis-à-vis des investisseurs sont publiés. Donc, dans le cadre de la bonne gouvernance locale, les maires doivent publier toutes les conventions qui ont été signées avec les sociétés pour permettre aux populations de savoir ce que ces entreprises sont en train de faire pour elles. Ainsi, pour la reddition des comptes, ils seront à l’aise demain pour rendre compte». Revenant sur les investissements consentis par Dangote, il affirme que du point de vue administratif les communes de Keur Moussa, Pout, Mont Rolland et Diass sont différentes. Mais en réalité, ce sont les mêmes communautés, les mêmes populations et les mêmes familles. Cette organisation socio-culturelle dit-il, doit également se reposer sur une organisation économique. Il ajoute : « Si la nature offre à ces différentes communes des ressources minérales que sont le calcaire et l’argile qui permettent à la cimenterie Dangote de s’implanter dans cette zone géographique, les communes devraient s’organiser pour en tirer le maximum de profit. C’est pourquoi, nous encourageons une telle initiative avec plus de 150 millions de francs CFA alloués à ces 4 communes pour la réalisation de programmes d’infrastructures scolaires et de santé, mais également l’appui à des groupements féminins pour la transformation de certains produits agricoles. C’est un pas important, mais il faut aller plus loin pour avoir des investissements beaucoup plus importants et qui seront de nature à réunir ces collectivités locales, à travers l’accompagnement d’autres sociétés présentes dans le secteur ». A l’en croire, une innovation majeure a été apportée dans le nouveau code minier demandant à chaque société minière de prendre 0,05% destinés aux populations.

«SUR 200 EXPATRIÉS IL NE RESTE PLUS QUE 19 ET L’OBJECTIF EST QU’IL Y AIT 100% de SENEGALAIS»

L’observation avec le cas de Dangote

laisse clairement apparaître que le montant injecté pour les populations qui habitent la zone minière avoisine les 250 millions de francs Cfa. Ce qui représente presque le taux par rapport au chiffre d’affaires qui tourne autour de 50 à 55 milliards de francs Cfa. D’après Luk Haelterman, Directeur général de Dangote Cement Sénégal (DCS), les financements consentis au bénéfice des populations vont au-delà de la mise en œuvre de la responsabilité sociétale d’entreprise. Il s’agit surtout d’une reconnaissance due à toutes les populations pour l’acceuil  chaleureux réservé à l’entreprise dans la localité. Il y a également dit-il, des efforts indirects qui ont été faits comme le programme de « sénégalisation » du personnel de la cimenterie. Il renseigne qu’au départ, il y avait environ 200 étrangers à travailler sur le site. Aujourd’hui, ils ne sont que 19 et la volonté est de réduire le nombre encore jusqu’à ce que l’usine soit dans quelques temps 100% sénégalais. En ce qui concerne la consommation d’eau dit-il, il y a eu beaucoup de bruits au départ. Certains pen- sant que l’exploitation allait impacter négativement sur la nappe phréatique pour induire des manques d’eau dans la zone. Mais ces craintes sont sans aucun fondement et aujourd’hui, c’est une vérité absolue de dire que sur le plan international cette usine est exemplaire en termes de consommation. L’eau utilisée est puisée à 300 mètres de profondeurs, ce qui n’a aucun impact sur la consommation des maraî- chers et des ménages. Mieux dit- il, l’eau puisée est utilisée à deux reprises et il est même prévu de faire du puits actuel, un point de distribution d’eau pour les agriculteurs. De l’avis du Directeur général, la prise en charge médicale des populations riveraines est aussi un souci majeur et c’est pourquoi le Poste de santé de l’usine leur est ouvert. Plus en détails, lesdits projets consistent en la construction d’un collège d’enseignement moyen (CEM) à Niakhip, dans la commune de Keur Moussa et d’une maternité dans la commune de Pout. Pour la commune de Diass, deux salles de classe, une salle des maîtres et des toilettes seront construites dans l’école primaire du village de Tchicky, qui se sera également équipée de 200 nouveaux tables- bancs. A Fouloum, dans la commune de Mont Rolland, l’école primaire sera restaurée grâce à un partenariat entre Dangote Cement Sénégal et l’entreprise Les Carrières de Diobass.

( Mbaye SAMB et Toutinfo.net )