ActualitéInternational

LE DIRIGEANT SOUDANAIS LE GÉNÉRAL AL BOURHANE S’EST RENDU EN AFRIQUE DE L’OUEST POUR TROUVER DU SOUTIEN ET REDORER SON IMAGE

Dans le contexte de guerre dévastatrice, d’avertissements d’une famine imminente et de lignes de bataille changeantes en lien avec l’armée soudanaise, la crise reprend du terrain sur les Forces de Soutien Rapide (RSF).

Le Général Abdel Fattah al-Burhan, chef militaire du Soudan, a entamé à partir du 13 Janvier 2025 une tournée dans cinq (05) pays de l’Afrique de l’Ouest (Mali, Guinée-Bissau, Sierra Leone, Sénégal, Mauritanie). Les points saillants de cette initiative diplomatique sont :

1- Rechercher de soutiens

2- La levée de la suspension du Soudan de l’Union Africaine

3- S’engager auprès des pays membres du conseil de sécurité de l’ONU et au conseil de paix et de sécurité de l’UA

5- Les préoccupations sécuritaires et politiques pressantes partagées par de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest à travers le projet de route de la soie;

6- Le défi commun de la lutte contre le terrorisme …

Ces visites de Al-Burhan interviennent à l’approche du sommet de l’Union Africaine prévu à Addis-Abeba alors qu’il y a près de trois ans, la participation du Soudan à ce sommet a été suspendue à la suite d’un coup d’Etat militaire en octobre 2021.

D’ailleurs, Monsieur Bankole Adeoye, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’UA, a réitéré sa position ferme contre les coups d’Etat militaires. Toutefois, des rumeurs font état d’un possible dégel des relations avec Khartoum.
Pour Dr Rashid al-Sheikh, expert en relations internationales, le Général Abdel Fattah « cherche à présenter le Soudan comme une victime d’une agression extérieure et à rallier la solidarité africaine contre l’ingérence étrangère ».

Le conflit au Soudan se joue à trois niveaux interconnectés :

1- La lutte stratégique pour l’influence régionale

2- La lutte pour le pouvoir politique interne

3- La réalité brutale de la guerre sur le terrain.

Dans ce contexte, une désescalade sur le front stratégique pourrait potentiellement créer un espace de dialogue politique et, à terme, avoir un impact sur la dynamique du champ de bataille. Cela pourrait se justifier par le récent virage du Soudan vers des pays comme la Russie, la Chine, l’Iran et la Turquie (nations connues pour leur approche pragmatique des relations internationales) comme élément déterminant de sa politique étrangère avec pour conséquence d’éclipser l’influence des nations occidentales.

SANCTIONS CONTRE LE GÉNÉRAL BOURHANE

Il est important de souligner que l’utilisation des armes chimiques (probablement du chlore gazeux), n’a pas été mentionnée dans le communiqué annonçant les sanctions.

Mais il est fort probable que l’enquête d’Amnesty International accusant le Général Bourhane d’utiliser des armes chimiques contre les civils dans la région occidentale du Darfour ait joué un rôle important dans la décision de sanctionner le Général Bourhane.

Deux experts indépendants, spécialistes des armes chimiques, ont estimé que les blessures et symptômes signalés permettaient de conclure à des attaques chimiques impliquant des agents vésicants tels que du gaz moutarde, de la lewisite ou encore des moutardes azotées.

Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, la question qui se pose avec acuité est de savoir combien de temps le Général Abdel Fattah al Bourhane et sa guerre, dureront ?