La CHRONIQUE DE MLD: Un pays qui tourne au ralenti…Par Mamadou Lamine DIATTA
« Acceptez à la fois les compliments et les critiques parce qu’une fleur pour pousser prend à la fois du soleil et de la pluie »
Marek Kosniowski
Après la victoire sans bavure du rouleau compresseur Pastef, les 18 millions de Sénégalais ont fini de se remettre de leurs émotions pour constater et endurer la dure réalité.Ce pays endetté manque d’argent frais et il y flotte un air de découragement d’autant que les pauvres populations nagent dans un profond abattement.
En cette période- charnière de fin d’exercice budgétaire, le pays tourne visiblement au ralenti. Une ambiance pourtant inhabituelle surtout que de mémoire de Sénégalais, la fin d’année reste le moment idéal pour se lâcher avec à la clé tout l’attirail des jours d’allégresse : flonflons, strass, paillettes et autres gâteries festives pour amuser toute la famille histoire de profiter des jours heureux.
Mais le contexte actuel n’incite pratiquement pas à un tel luxe. C’est clair qu’il ne s’agit point d’une composante du PROJET car les nouveaux élus du peuple n’ont même pas encore voté le budget 2025 .De même, les fonctionnaires de l’administration financière sont en train de racler les maigres fonds qui restent encore dans les caisses de la puissance publique pour sauver ce qui peut l’être et entretenir l’espoir au nom du principe sacro-saint de la continuité de l’Etat. Car l’espoir fait vivre surtout dans un pays pauvre où tout est prioritaire.
Pour autant et faudrait-il le rappeler, le Sénégal, pays- pivot d’Afrique de l’ouest ,vient de loin. Les nouvelles autorités ont dû parer au plus pressé d’autant que l’ancien pouvoir était dans une logique d’organiser le scrutin présidentiel en décembre.
Le rappel est important en ce qu’il permet d’apporter des éléments de contexte sérieux.
Cela dit, le nouveau pouvoir n’a aucune excuse à brandir surtout que les solides ressorts et remparts judiciaires ont à l’époque bien joué leur partition pour tirer d’affaire un peuple avisé toujours en avance sur sa classe politique.
Aujourd’hui, les chantres de la vision Sénégal 2050, (nouveau référentiel des politiques publiques) sont attendus au tournant. Ils sont aux affaires et doivent se mettre au taquet hic et nunc afin de garnir le panier de la ménagère et les assiettes citoyennes par ricochet sans oublier de travailler à rendre l’accès au courant électrique moins cher.
Il faut savoir que l’électricité reste l’un des postes de dépense qui grèvent le plus les dépenses de nos familles laborieuses.
Et puis quid de la fameuse subvention sur l’électricité ?
Quid de l’autre subvention sur les produits alimentaires ?
Quid de la sempiternelle problématique de l’emploi des jeunes ?
Quid de l’accès facilité aux soins de santé ?
Autant de chantiers sur lesquels le pouvoir Pastef devrait davantage concentrer ses efforts. Clairement !
Le souverainisme ambiant implique carrément les souverainetés alimentaire, médicale, numérique etc.
Certes il ya de fortes attentes socio-économiques mais il faut avoir le courage de les affronter en disant la vérité, rien que la vérité à tout le monde.
C’est le cœur du problème en n’oubliant pas l’aspect essentiel de la rationalisation des maigres ressources publiques.
Le hic, c’est que les vieilles pratiques politiciennes nous rattrapent toujours avec comme corollaire la judiciarisation des questions politiques.
C’est dans cette dynamique que la subite réactivation du dossier Barthélémy Diaz est troublante.Le timing laisse songeur…
Le pouvoir Pastef risque de perdre beaucoup d’énergie dans ce combat même s’il a le Droit avec lui.
Il faut laisser la justice faire son travail mais le problème c’est la forte médiatisation de cette actualité qui prime actuellement sur les questions vitales et urgentes liées notamment à la maîtrise du coût de la vie.
À l’analyse, le pouvoir Pastef est préoccupé en priorité par une certaine réécriture de l’Histoire afin de procéder au réarmement moral de nos concitoyens.
C’est d’ailleurs ce qui explique la synchronisation entre l’actualité Thiaroye 44 et l’inauguration en grande pompe du monument érigé à Thiès à la mémoire de Lat-Dior Ngoné Latyr Diop.
Rien n’est fortuit ; tout est planifié et tout se sait.
Oui, c’est bien de fouetter notre ardeur en insistant sur l’appropriation du sentiment national mais il ne faudrait jamais perdre de vue que les 18 millions de Sénégalais sont pressés de goûter aux fruits d’une croissance et d’une embellie économique qui prennent actuellement les contours de l’arlesienne…
Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont été plébiscités pour cela.
Le temps presse et faites vôtre l’invite de l’homme politique Polonais Marek Kosniowski qui a partagé cette sagesse : » Acceptez à la fois les compliments et les critiques parce qu’une fleur pour pousser prend à la fois du soleil et de la pluie « …