VIOLENCES FAITES AUX HOMMES surexploitation ou évitement sexuel, paroles blessantes, Cbv, abandon…
«Les grandes douleurs sont muettes», dit un proverbe latin. L’on parle souvent de violences faites aux femmes, mais il arrive que celles-ci en fassent subir aux hommes. Puisqu’elles ont rarement l’avantage de la force physique pour les coups et blessures volontaires, dans le but de manifester leur courroux, certaines femmes balancent à leurs conjoints des propos blessants, optent pour l’évitement, la surexploitation sexuelle, l’abandon, etc.
Les éléments qui provoquent leur colère incontrôlée sont souvent liés la polygamie, la jalousie, le manque de pers- pective, le chômage, etc.
Rasés de près, chemises et jeans prêt-du corps, belles voitures, deux amis, la quarantaine, causant à l’entrée d’un multiservice, ne laissent rien deviner du calvaire que leur font subir leurs épouses, jour et nuit. Après nous avoir désigné la porte d’une «Maison de la femme», l’un d’eux lance, taquin, en nous voyant nous diriger vers l’immeuble : «Quand est-ce que nous aurons une maison de l’homme ? Nous subissons toutes sortes de tortures morales avec nos épouses». Sur un ton plaisantin, l’autre renchérit : «Ce n’est pas une blague, mon ami que vous voyez là, se faisait battre par son épouse».
De quoi nous faire retourner sur nos pas. Confessions ne pouvaient mieux tomber… L’homme battu confie : «Mame Abdou Aziz Sy Dabakh disait que l’avenir d’un enfant se préparait à sa conception par sa mère, au lit. Les femmes actuellement ne supportent rien dans leurs ménages. C’est pour cela qu’elles n’ont que des agresseurs et des laveurs de
voitures comme fils. De plus en plus, ce sont les hommes, qui subissent certaines situations. Faites le tour des maisons à Thiès, vous n’y verrez que des femmes. Les hommes sont morts de souffrance morale. Nous marchons comme ça, mais nous sommes tous morts. Vous voyez comme je suis mince et petit de taille ? Je n’aime que les grandes et fortes corpulences. Je n’y peux rien. Ma première épouse me battait. Si elle m’ordonnait de rester au coin du lit, je le faisais. J’ai fini par m’y faire. Je ne me l’explique pas. Nous avons fini par divorcer et j’en ai épousé une autre, elle aussi est de forte corpulence, mais je ne pouvais pas tomber plus mal. Chaque nuit, elle parle presque jusqu’au petit matin. Parfois, c’est pour me reprocher des détails insignifiants qui remontent à des années, mais qui me déchirent le cœur, rien que d’en entendre parler. Son but, c’est de me faire mal. Puisque je lui ai coupé tous les robinets à cause de son compor- tement, elle n’a rien trouvé de mieux à faire que de voler la somme de 1.000.000 de Fcfa que j’avais gardée dans mon armoire. Elle a beau tenter d’accuser la bonne et un autre membre de la famille, mais je sais que c’est elle. Je me dis que si elle avait trouvé 20 millions de Fcfa, elle m’aurait tout bonnement empoisonné, parce que c’est elle qui me fait à manger. Ses petits soins et petits déjeuners au lit n’ont duré que le temps d’une rose. Depuis, ce ne sont des querelles à ne plus en finir».
«TOUS CES HOMMES QUI TRAINENT CHEZ DES AMIS, DES PARENTS, AU BOULOT…»
Pendant un temps, poursuit-il, il avait coupé toute relation avec
les femmes. Lorsqu’il avait envie de satisfaire sa libido, il sortait un moment et retrouvait le calme de son foyer de célibataire. Une époque dont il est nostalgique…Pour s’évader, il sort souvent du pays, mais pense à tous ces hommes qui traînent chez des amis, des parents ou au boulot, rien que pour retarder le plus possible, le moment fatidique du face-à- face avec leurs épouses. Un de ses neveux, renseigne-t-il, est traumatisé par une femme. Il n’a fait qu’un mois de mariage. La nuit de noces, il a entendu la femme crier et s’est dit que son neveu est un sauvage qui s’y prend mal avec une vierge. Quelques jours plus tard, ils ont découvert des messages que la nouvelle mariée envoyait à son amant et sont tombés à la renverse, tellement elle semblait être l’épouse parfaite. En vérité, avec la complicité de sa maman, elle s’était refait l’hymen à 60.000 Fcfa et ses talents d’ac- trice ont fait le reste pour soutirer le maximum d’espèces sonnantes et trébuchantes au pigeon à plumer.
«TOUT PRENDRE EN CHARGE, MEME LE SEL, EST UNE FORME DE vIOLENCE»
Son ami, lui, s’étonne des rap- ports d’argent dans les couples. «Les femmes, même lorsqu’elles travaillent, nous laissent tout prendre en charge, même le sel. Et ça, c’est une forme de violence. Elles se disent que si elles aident les hommes, ces derniers épousent une autre femme. Et si tu ne vas pas voir ailleurs, elles transforment ta vie en enfer. Ce n’est pas pour rien que les jeunes, entre 30 et 35 ans, prennent une deuxième épouse ».
SA FEMME LE BATTAIT POUR QU’IL SOIT PLUS AMBITIEUX
Sous l’anonymat, une consultante dans une Maison de justice explique qu’un jour, un jeune de 35 ans environ, beau comme un dieu, a pleuré à chaudes larmes dans son bureau parce que son épouse, pour la énième fois, a levé la main sur lui. Lorsqu’elle lui a suggéré d’en épouser une autre, il a répondu qu’il était monogame et n’aimait que son épouse. Titulaire d’une Maîtrise, il était vigile et sa dame le battait parce que, selon elle, il manquait d’ambition. Comme il est de coutume dans ce genre de cas, l’auteur des coups et blessures a été convo- qué et sensibilisé, notamment sur le risque d’une plainte, tout en sachant que l’homme n’ira
jamais jusqu’à cette étape.
La consultante a été aussi touchée par le cas d’un retraité, qui n’avait plus de sous et à qui sa femme en faisait voir de toutes les couleurs. Elle lui balançait des paroles blessantes et le trompait au vu et au su de tout le monde. Les propos qui lui faisaient le plus mal après qu’elle a dilapidé tous ses sous, c’était : «Tu n’as jamais rien fait pour moi».
MME PENDA SECK DIOUF, COMITE DE LUTTE CONTRE LES vIOLENCES FAITES AUX FEMMES (CLVF)
«CERTAINS HOMMES PLEURENT PARCE QU’ON LEUR EN DEMANDE TROP AU LIT»
A en croire Mme Penda Seck Diouf du Comité de lutte contre les violences faites aux femmes (Clvf), les hommes sont plus touchés par les violences morales et psychologues, mais rarement par celles physiques. Et si cela arrive, ils ne la dénon- cent presque jamais. «On sait que 24% des cas reçus par le Comité de lutte contre les vio- lences faites aux femmes (Clvf) concernent des insultes et injures sur les hommes. Ils sont beaucoup plus victimes de violences verbales, morales, psy- chologiques. A cela s’ajoute l’évitement sexuel qu’ils dénoncent souvent. Ceci est à la base de certaines violences dans le
couple. Il arrive qu’un homme, victime de l’évitement sexuel dans la sphère conjugale (une forme de violence), soit amené à exercer une violence physique sur la femme. Aussi, la surexploitation sexuelle, (c’est-à-dire qu’on leur demande de faire plus qu’ils ne peuvent au lit) est à décrier. Aussi drôle que cela puisse être, c’est cela qui est à l’origine de pleurs des hommes. Il y aussi des hommes malades, devenus pauvres ou vieux qui sont abandonnés par les épouses. En effet nombreux sont ceux qui souffrent de l’infidélité de leurs conjointes. Par ailleurs, il existe des femmes qui s’adonnent à la drogue dont la conséquence immédiate est la violence. Lorsque la femme entre dans ce cercle vicieux, elle exerce des violences sur son mari. Enfin, un homme peut être dans sa maison, et royalement ignoré : c’est l’abandon moral. Ainsi, les violences qu’ils subissent sont minimes par rapport à celles dont sont victimes les femmes», selon Mme Diouf. Ces violences sont souvent dues au manque de perspective et au chômage. «Ils sont souvent victimes de vols, d’escroquerie, et d’adultère, surtout quand il s’agit des retraités qui se sont mis en couple avec des femmes plus jeunes», renseigne Mme Diouf.
( Adjia DIAW GAYE « L’AS » et Toutinfo.net )