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Manifestations en Guinée: deux morts selon les organisateurs

Les manifestations contre la junte en Guinée ont fait deux morts mercredi et jeudi, selon leurs organisateurs, que le porte-parole du gouvernement a promis vendredi de poursuivre en justice, les accusant de « diviser » le pays.

Malgré un mouvement de contestation peu suivi jeudi, le collectif « les Forces vives de Guinée » ont déploré dans un communiqué la mort d’un jeune homme de 17 ans, victime selon elles d’un tir des forces de sécurité, en plus d’une femme qui avait été tuée la veille.

L’opposition avait appelé à manifester pacifiquement jeudi, trois ans jour pour jour après l’arrivée des militaires au pouvoir, pour dénoncer la répression de la junte envers les dissidents. Elle réclame le rétablissement des libertés et un retour à un régime civil avant la fin de l’année, comme la junte s’y était engagée sous la pression internationale, avant de revenir sur sa décision.

« Ceux qui s’abritent derrière le concept +les forces vives+ adoptent une posture de confrontation systématique, avec une stratégie bien connue de division et d’intimidation », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, dans un communiqué diffusé sur X.

Les accusant d' »intimider » et de « manipuler » la jeunesse, il a pressé la justice d’être « inflexible » contre ces opposants.

« Ceux qui choisissent de troubler l’ordre public et de suivre le chemin de la violence devront en répondre », a-t-il assuré.

La répression des manifestations, systématiquement interdites par la junte, a fait 47 morts entre septembre 2021 et avril 2024 selon Amnesty International.

Sous le régime de Doumbouya, nombre de dirigeants de l’opposition ont été arrêtés, mis en cause devant les juges ou poussés à l’exil. Le 9 juillet, deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un mouvement citoyen qui réclame le retour des civils au pouvoir en Guinée, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, ont été arrêtés. Depuis, ils ont disparu et plus personne n’a reçu de leurs nouvelles.

Les autorités ont suspendu lundi la délivrance des agréments aux associations et aux organisations non-gouvernementales en raison, selon elles, des « actions de trouble à l’ordre public menées sur le terrain par plusieurs ONG et mouvements associatifs ».