LA CHRONIQUE DE MLD: Le Plan Diomaye sur la vie chère et la vérité des prix…Par Mamadou Lamine DIATTA
Dabord un flash-back ; fin 2022, le célèbre quotidien français Le Monde citant le cabinet international MERCER rendait public un classement qui faisait de Dakar la ville la plus chère d’Afrique juste devant Abidjan.
Loin d’être une vue de l’esprit, vous ne rêvez pas. Comment un acteur de l’informel dont le revenu mensuel tourne autour de 71000 fr cfa parvient-il à tirer son épingle du jeu pour survivre dans ce climat pour le moins flippant?
Il est évident que depuis, la situation n’a pas franchement évolué dans le bon sens. Ce qui est sans doute à l’origine de la toute dernière trouvaille du Président Bassirou Diomaye Faye relativement à un plan d’urgence opérationnel de lutte contre la vie chère assorti de mesures pratiques de baisse des prix des denrées de consommation courante.
Les ambitions politiques voire politiciennes coulent de source.Quoi de plus normal !Seulement voilà, l’enjeu c’est comment un gouvernement aussi volontariste mais qui vient à peine de s’installer pourrait par un coup de baguette magique trouver la solution- miracle contre le renchérissement continu des prix avant la date –butoir du 15 mai prochain.
A l’évidence, on ne peut pas se mouvoir dans un pays importateur net de produits alimentaires comme le Sénégal et prétendre à une quelconque baisse des prix des denrées de consommation courante au mépris des règles basiques du commerce international…Disons du tac au tac !
Le régime du Président Macky Sall avait réussi par un tour de passe-passe à maintenir de manière artificielle les prix à un niveau acceptable sur la base de multiples contorsions et de gymnastiques liées à des subventions sur les produits alimentaires et pétroliers.Des spéculations vitales s’il en est. Tout porte à croire que le nouveau régime sera obligé de foncer tête baissée pour s’engager dans cette voie qui emprunte quelque part les méthodes du populisme afin de contenir les frustrations et autres foucades de Sénégalais désemparés.
Un nouveau pouvoir dans un pays africain pauvre très endetté(PPTE) ne saurait se payer le luxe d’appliquer la vérité des prix au risque de s’attirer les foudres d’une population aux attentes quasi-irrationnelles suite à la brillante élection du nouveau Chef de l’Etat au premier tour s’il vous plaît.
Reste maintenant à se coltiner des solutions durables pour sauver ce qui peut l’être et réinventer l’espoir pour faire rêver un peuple désenchanté. Autrement dit, l’urgence c’est juste de produire ce que nous consommons.
C’est à dire et de manière triviale du riz, de l’huile, de la farine, du lait, des boissons ( eh oui !) et tutti quanti.
Pour se faire, il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures : le régime Bassirou Diomaye Faye devrait faire de la souveraineté alimentaire et donc de la promotion de l’agriculture la surpriorité.
Le problème de la vie chère vient de là et nulle part ailleurs.
Bien entendu, cela devrait prendre du temps pour atteindre un tel objectif lié à des ambitions aussi nobles.Mais Paris ne s’est pas fait en un jour et il faudrait se ceindre les reins pour décrocher ce Graal vital.
Et si on laisse le nouveau ministre de l’agriculture l’honorable Mabouba Diagne travailler avec les coudées franches, il devrait y parvenir dans 2 / 3 ans au maximum.C’est franchement dans les cordes de ce concitoyen qui présente des états de service respectables pour avoir été plébiscité dans une autre vie deuxième producteur national de volaille derrière Babacar Ngom le Roi du poulet.
L’idée c’est de prêcher par l’exemple pour promouvoir de telles success- stories.
En attendant, le nouveau pouvoir mise beaucoup sur une baisse conjoncturelle des prix des denrées de consommation courante.
Et il faudrait dire la vérité aux Sénégalais si tant est qu’il y aurait de sérieux goulots d’étranglement avant notre accession fatidique à…la souveraineté alimentaire