LA CHRONIQUE DE MLD: Le temps de l’action…Par Mamadou Lamine DIATTA
« Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour votre pays »
John Fitzgerald Kennedy
D’abord une image : Le Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye tout de blanc vêtu,en tenue traditionnelle saluant le drapeau national sur le parvis du Palais présidentiel le jour de la fête l’indépendance.De mémoire de Sénégalais, on n’avait jamais vu cela de Senghor à nos jours.Donc cette image n’est point anodine.Peu importe que le boubou soit d’inspiration orientale, l’essentiel reste qu’il s’agit de l’œuvre des créateurs locaux. Pour un message fort sur le consommer local, on ne pouvait trouver mieux dans ce contexte de renaissance nationale,de promotion de l’expertise et des produits sénégalais.
La charge symbolique est très forte d’autant que pour casser les codes et lancer en grande pompe le temps de l’action, le nouveau détenteur du Top Job ne pouvait faire mieux. Il a été inspiré de prêcher par l’exemple.
Pour ces Sénégalais qui viennent de sortir d’un processus électoral mouvementé,la main de Dieu a assurément accompagné ce pays béni qui a fini d’élire en mode Fast- Track son 5ème Président.
Arrive maintenant le temps de la citoyenneté et de l’action.
Il faudrait que chacun réfléchisse pour voir ce qu’il peut apporter à ce peuple conformément à la célèbre réflexion de John Fitzgerald Kennedy : » Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour votre pays . »
Nos concitoyens doivent aussi se départir de cette culture du détail et de l’accessoire consistant à perdre du temps sur des futilités comme ce débat puéril et contre-productif relatif à la nomination de supposées reliques du « système » de la trempe de Mary Teuw Niane nouveau Directeur de cabinet du Président et Oumar Samba Ba reconduit à la prestigieuse fonction de Secrétaire Général de la Présidence de la République.
Il est évident que Pastef et la coalition Diomaye Faye ont eu finalement l’onction d’un peuple exigeant pour dérouler ce projet souverainiste avec l’appui de tous…
Mais aussi volontariste qu’il sera, le nouveau Président Bassirou Diomaye Faye n’a pas la science infuse pour autant.Il ne peut accomplir seul les travaux d’Hercule qui l’attendent dans un pays où tout est prioritaire.
Il faudrait bien l’accompagner quitte à lui accorder une certaine période de grâce afin de lui permettre d’ habiter sa nouvelle et délicate fonction pour faire entre autres l’état des lieux d’un pays en situation délicate.
Plusieurs surpriorités pointent déjà à l’horizon pour un nouveau gouvernement dont l’accouchement se fera forcément au forceps.
Pêle-mêle on pense à la reddition des comptes, un exercice banal de redevabilité qui a lieu dans toute démocratie qui se respecte.
Ensuite, la restauration de l’Etat de droit dans le cadre d’une justice équitable et impartiale sans oublier la gouvernance vertueuse des maigres ressources publiques.Mais tout devrait commencer par la réduction drastique du train de vie de l’Etat avec ce corollaire lié au coût élevé de la vie.Si l’on y ajoute les défis existentiels et pressants de la souveraineté alimentaire et médicale, on parvient un tant soit peu à faire le tour de la question.
Bref dans un pays pauvre et hyper endetté comme le Sénégal, tout relève pratiquement de l’urgence.Surtout que les statistiques les plus récentes fournies par les services compétents et les Institutions internationales font état d’une dette de l’ordre de 15185 milliards de fr cfa, soit 80 % du Pib.
Il faudrait sûrement un remède de cheval et des orientations politiques claires et révolutionnaires pour remettre d’abord l’administration et le tissu économique national au travail avant de songer aux bienfaits d’une manne pétrolière et gazière, sorte de ballon d’oxygène pour cette démocratie citée en exemple en Afrique et ailleurs dans le monde.