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INVESTITURE DU PRÉSIDENT BASSIROU DIOMAYE DIAKHAR FAYE OU LE SACRE D’UN « HOMO NOVUS ».

Ce serait une lapalissade que de laisser entendre que la date du 02 avril 2024 restera, à jamais, gravée en lettres d’or dans les mémoires individuelles et collectives. Certes, elle marque la fin d’un cycle, la décadence d’un « imperium » et le déclin d’une entourloupette politico-judiciaire, mais, elle inaugure surtout le temps d’une nouvelle forme de gérer les affaires de la cité. Sous ce rapport, les sénégalais, de tous ordres et avec en bandoulière leur suffrage, ont décidé, dès le premier tour et à plus de 54 %, de confier la « res publica » à un « homo novus », un homme nouveau de par ses qualités humaines et professionnelles. Le Président, brillamment élu le 24 mars 2024, atteint du coup le sommet de la carrière des honneurs grâce à sa résilience, à ses valeurs intrinsèques et à son engagement au service de l’intérêt général. Une première pour un opposant au Sénégal et inexorablement un plébiscite pour cet homme nouveau, qui, une dizaine de jours auparavant, faisait encore partie des « locataires » de la prison du Cap Manuel de Dakar. Si Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, de jure, est investi cinquième Président de la République du Sénégal et possède sans conteste l’Autorité, il n’en demeure pas moins que, de facto, le pouvoir, lui, incombe bien à son alter ego, à savoir, Monsieur Ousmane SONKO. Depuis leur visite de prise de contact au Palais de la République, les langues se sont déliées. Chacun y est allé de son commentaire. C’est normal, nous appartenons à un pays qui a toujours privilégié le débat contradictoire. Il faut s’en féliciter et le promouvoir. Quoi qu’il en soit, ce scénario inédit, rappelle, à bien des égards, la naissance de la République romaine en 509 avant J-C. Comparaison n’est pas raison, dit-on, mais la chute de la royauté dans la Rome antique s’était concrétisée par une gestion collégiale dite « Collega ». En effet, afin d’éviter de retomber dans la tyrannie où tous les pouvoirs étaient entre les mains d’un seul homme, au moins deux hauts magistrats avaient été mandatés pour se compléter à la tête du pays. Ainsi, en portant leur choix sur le Président FAYE, dont l’élection fut sans faille, les citoyens sénégalais n’avaient-ils pas, ipso facto, auréolé le Président SONKO ? Oui pour les uns et non pour les autres qui soutiendront qu’il n’y a pas de place pour deux dans un siège conçu pour une personne. En tout état de cause, devrions-nous distinguer là où les deux ne distinguent pas ?
Mohamed GASSAMA
Citoyen sénégalais de la Diaspora