Cheikh Yérim sur l’élection de Bassirou D. Faye : « Je ne suis pas surpris par la victoire, mais par son ampleur… »
Muet depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye, Cheikh Yérim Seck a enfin réagi. Interrogé par le journal français « La Voix du Nord », le journaliste s’est dit surpris par l’ampleur de la victoire du protégé d’Ousmane Sonko, mais pas par la victoire en tant que telle.
« Je ne suis pas surpris par la victoire, mais par son ampleur. Les sondages le plaçaient en tête, mais au coude-à-coude avec le candidat du pouvoir. Ce succès au premier tour s’explique par le basculement à la dernière minute de tous les indécis en faveur de Bassirou Diomaye Faye », a déclaré Cheikh Yérim.
Le journaliste et analyste politique a également expliqué pourquoi le discours de Bassirou Diomaye Faye est facilement passé auprès de l’électorat, principalement les jeunes. « Le discours anticorruption et souverainiste parle à tous les jeunes de l’ancien pré carré français en Afrique. Nous sommes ici dans des pays où plus de deux tiers de la population a moins de 30 ans et où le chômage et le mal de vivre sont aussi partagés que le bon sens. Ces jeunes désespérés sont sensibles à un populisme de type nouveau qui leur explique que cette galère est causée par des gouvernants tous corrompus depuis l’indépendance et par l’exploitation économique de leurs pays par la France », dit-il.
Cheikh Yérim Seck a également souligné, par cette élection, la solidité de la démocratie sénégalaise. « L’épisode politique, depuis le report de la présidentielle le 3 février, démontre que le Sénégal est une nation africaine dotée d’institutions fortes, d’une démocratie résiliente, d’une opinion publique mature et vigilante. Le Conseil constitutionnel a annulé à deux reprises la loi portant report, fixé l’élection au 24 mars après avoir refusé le 2 juin. L’élection s’est déroulée de manière irréprochable à cette date avec la victoire du candidat de l’opposition radicale contre celui du pouvoir. Cet épisode, consécutif à une décision du président sortant, Macky Sall, soutenu par les députés de son camp, de prolonger son mandat au -delà du terme constitutionnel, conforte définitivement le Sénégal dans son rang de démocratie majeure en Afrique », a analysé CYS.