LA CHRONIQUE DE MLD: On ne change pas une équipe qui gagne…Par Mamadou Lamine DIATTA
L’affaire Karim Wade est-elle aussi importante que la CAN ? Non à mon avis d’autant que les questions politiciennes ronronnantes et clivantes n’intéressent que très peu de Sénégalais. Les hommes politiques ont l’art d’envoyer fréquemment un os à ronger en direction d’une opinion publique qu’ils ont fini de prendre en otage.
Aujourd’hui, ce sont les Lions du Sénégal qui attirent l’attention de tous nos concitoyens et leurs moindres faits et gestes sont décryptés et analysés. Toute une nation se pâme d’admiration pour ses favoris. Ce vendredi, il est question de rencontrer des Camerounais qui se présenteront sûrement en bêtes blessées au regard du lourd contexte qui entoure ce match plein d’incertitudes. Ce Cameroun-là aura l’orgueil et la fierté à fleur de peau au moment de jouer ce match capital. C’est d’ailleurs ce qui le rendra bigrement dangereux.
Il est vrai que les questions stratégiques relatives au dispositif tactique relèvent des compétences exclusives d’Aliou Cissé mais nous devons à la vérité de rappeler et de ressasser qu’on ne change pas une équipe qui gagne. C’est basique aussi bien dans le foot que dans la vie quotidienne. Le bloc compact et solidaire qui avait disposé de la Gambie avait fière allure. Pourquoi le changer ?
Dans ce qu’on appelle trivialement la bataille du milieu de terrain, Cissé devrait reconduire le duo complémentaire Pape Guèye / Lamine Camara et voir éventuellement avec quel autre profil il faudrait associer cette paire.
Il y’a des signaux que renvoie la tanière qui ne trompent pas et qui sont franchement rassurants .Le Sénégal se présente avec énormément d’expérience en terre ivoirienne. On a l’intime conviction que le seul adversaire du Sénégal n’est autre que le Sénégal car si l’équipe joue avec ses qualités intrinsèques, elle est capable de soulever des montagnes. L’état d’esprit est au zénith et on sent une bonne prise en charge de la gestion émotionnelle de nos matchs. Le foot c’est un tout et généralement les supporters ne voient qu’une infime partie de cet écosystème complexe, ce qui biaise d’ailleurs leurs analyses, sortes de débats de grand’ places.
Par ailleurs, l’Etat a encore apporté les mesures d’accompagnement idoines pour assurer la réussite de cette campagne avec une meilleure organisation des divers segments qui composent le club des supporters. Entre Allez Casa, les Rufisquois de Lebougui et le 12 ème Gaindé, on y perdait jusque-là son latin. Une situation ubuesque qui relève désormais d’un mauvais souvenir. Et puis, le ministre de tutelle Lat Diop est visiblement moins agité et moins médiatisé, donc plus discret que ses prédécesseurs Matar Ba et Diattara.C’est la bonne formule à notre humble avis d’autant qu’un ministre n’a pas vocation à se mettre au-devant de la scène lors d’une compétition internationale. Le cas échéant, c’est juste du populisme.
En revanche, il devrait veiller à trouver une solution aux sempiternels problèmes d’organisation liés notamment à une billetterie défaillante. Du côté sénégalais, il y a apparemment des difficultés de synchronisation entre la fédération sénégalaise de football et le ministère des sports. Une situation à corriger au plus vite pour sauver la face de cadres administratifs qui ont l’habitude de dérouter les supporters.
Il semble que le Sénégal a tardé à se manifester pour récupérer son quota auprès du comité d’organisation local. Le marché noir faisant son effet, l’accès aux billets est devenu problématique même pour certains fédéraux obligés de regarder les matchs dans les Fan Zones où leur chambre d’hôtel.
C’est dire que nous avons l’art de transférer nos sénégalaiseries même dans les compétitions internationales.
Les Sénégalais sont incorrigibles !