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Financement des partis politiques au Sénégal : Les révélations de Me Doudou Ndoye

Sans exception, les partis politiques reçoivent des financements de l’extérieur comme de l’intérieur. Que ce soit les partis de l’opposition ou du pouvoir. C’est l’avis de Me Doudou Ndoye, leader de l’Union pour la République. Il s’est exprimé devant le « Jury du dimanche » sur iRadio. L’avocat estime que cela est dû au non-respect des cotisations par les militants.

Maitre Doudou Ndoye est dans le terrain politique depuis 1958. Il soutient d’ailleurs qu’il n’a pas souvenance d’un quelconque parti politique au Sénégal dont l’argent ne vient pas de la poche de quelqu’un. « Je fais de la politique depuis 1958 et je n’ai pas souvenance d’un parti politique quelconque au Sénégal dont l’argent ne vient pas de la poche de quelqu’un, soit c’est le fondateur lui-même. L’argent de tous les partis politiques vient au Sénégal en général d’une personne et de quelques personnes à l’étranger, de quelques institutions privées ou publiques à l’étranger. Aucun parti politique n’a fonctionné avec les cotisations de ses membres. Je défie tout parti politique, dont le mien, au Sénégal, de prouver qu’il a fonctionné avec les cotisations de ses membres. Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye (Wade) et moi-même en savons quelque chose », argumente l’avocat.

Allant plus loin, Me Ndoye souligne  » n’y voir aucun inconvénient ». Toutefois, il est contre l’idée de toute immixtion d’un État tiers dans le processus électoral. « Ce qui pourrait être interdit, et dont j’accepterai l’interdiction, est qu’un parti politique soit financé par des pays étrangers ou des institutions privées ou publiques étrangères au Sénégal pour conditionner l’électorat », dit-il.

L’avocat propose des actions concrètes et coercitives pour faire en sorte que les gens soient plus responsables. « Ils ne viennent pas donner, ils viennent prendre. Nous ne donnons rien à notre pays, chacun attend que le président vienne, donne, le ministre lui donne ; le député lui donne et en définitive, on vit de cela », souligne-t-il, dénonçant les Sénégalais qui militent, mais ne cotisent pas.

Et de persister : « Aucun parti politique n’est régulier, au regard de l’article 3 du Code électoral sur le financement des partis politiques. » L’article stipule que « chaque parti politique doit déposer au plus tard le 31 janvier le compte financier de l’exercice écoulé. Ce compte doit faire apparaitre que le parti politique ne bénéficie d’autres ressources que celles provenant des cotisations, dons et lègues de ses adhérents et sympathisants nationaux et des bénéfices réalisés à l’occasion de manifestations ».