Blanchiment d’argent : 26 dossiers sur la table du procureur
La Centif déclare avoir transmis au procureur de la République en 2022, 35 rapports relatifs à 47 Déclarations des opérations suspectes de blanchiment d’argent.
Dans le cadre de la lutte contre le blanchissement de capitaux, la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financière (CENTIF) reçoit chaque année plusieurs déclarations de soupçons. Dans les rapports d’activités de la Cellule de traitement de l’information financière (Centif) pour les années 2021 et 2022, Le Quotidien note que les banques effectuent l’essentiel des Déclarations d’opérations suspectes (Dos) dans ce pays.
Sur les 371 Dos effectuées au Sénégal en 2021, 300 proviennent des banques et établissements financiers, suivies de 50 effectuées par les systèmes de transfert d’argent. Les autres acteurs, à savoir les notaires, les régies financières, les compagnies d’assurance et de réassurance, ou les systèmes financiers décentralisés n’ont, dans leur totalité, pu produire que 71 Déclarations de soupçons ou Dos. Il faut rappeler, comme le font d’ailleurs les banques, que la Bceao a fixé le seuil de déclaration à la Centif à 15 millions de francs Cfa pour les transactions.
Pour comprendre l’importance des informations fournies par les institutions assujetties, il faut savoir que la Centif déclare avoir transmis au procureur de la République en 2022, 35 rapports relatifs à 47 Déclarations des opérations suspectes. Cela représente 26% des dossiers examinés par la Commission d’examen de la Centif. 19 autres dossiers ont fait l’objet d’une demande de poursuite des investigations.
Des spécialistes estiment que les chiffres des déclarations du Sénégal, par rapport aux nombres et aux montants des transactions financières dans le pays, sont très faibles, pour ne pas dire totalement dérisoires. La Centif a indiqué dans son rapport qu’en 2021, les montants concernés par les Dos sont de l’ordre de 568 milliards dont plus de 551 milliards effectués par les banques. Les notaires n’ont signalé qu’un peu plus de 72 millions.
Ces défaillances notées par ces acteurs ont valu une note peu tendre du Groupe d’action financière (Gafi), en 2021.