PRESIDENTIELLE 2019 Avec ou sans parrainage le PUR est partant
Après avoir peint un tableau peu reluisant de la situation du pays et craché sur le dialogue autour de la gestion du pétrole et du gaz, le député Issa Sall a réitéré la volonté du parti de l’unité et du rassemblement (pur) de présenter un candidat à la prochaine présidentielle. «parrainage ou pas, le pur ira à l’élection présidentielle avec son propre candidat», a-t-il déclaré ce week-end à Mérina Sall dans la commune de pire, où il était venu installer la structure locale du parti.
Alea jacta est. Le Pur aura son candidat à la prochaine présidentielle. Son président, le député Issa Sall, l’a affirmé le week-end dernier au village de Mérina Sall dans la commune de Pire, département de Tivaouane. «Nous allons continuer à combattre avec la dernière énergie le parrainage, mais une fois qu’il sera définitivement voté, nous allons investir le terrain pour aller chercher des parrains, et le pouvoir sait très bien que nous n’aurons aucune difficulté pour en trouver», a-t-il notamment souligné. «Nous avons toujours été contre le parrainage et nous avons démontré que ce système n’est pas applicable. Sur un texte de 10 pages, le ministre a fait séance tenante, lors des travaux en commission technique, pas moins d’une dizaine d’amendements. C’est donc dire que c’est lui qui a présenté le texte et qui est venu faire ses retouches, comme pour dire que le texte n’est pas bon ; nous ferons tout pour que ce parrainage ne passe pas. Et même si la loi est votée, nous allons l’attaquer devant le Conseil Constitutionnel avec des arguments très clairs, pour montrer que le parrainage n’est pas applicable. Le Conseil Constitutionnel nous a habitués à se déclarer incompétent, mais je pense que cette fois-ci, il ne le fera pas devant des arguments clairs et solides. Ce que nous cherchons, c’est de faire en sorte qu’avant que le Président de la République ne puisse promulguer la loi sur l’applicabilité du parrainage, le processus tombe sous le coup des 6 mois de la CEDEAO». Pr Issa Sall dit ne pas être opposé au système de régulation des candidatures. Mais d’après lui, «c’est utopique de vouloir le faire en cherchant à imposer des choses inapplicables ». Pour le parlementaire, on aurait pu dire, entre autres, que tout parti politique qui ne fait pas de congrès tous les deux ans, qui n’a pas de compte bancaire avec un bilan de gestion financière en bonne et due forme, ne pourrait pas se présenter à certaines élections. «On aurait pu ensuite attendre le cycle des élections locales ou législatives pour dire qu’à partir de 2024, il y aura le système de parrainage des élus, parce que c’est le parrainage citoyen qui n’est pas applicable. Et à ce moment le problème ne se serait pas posé parce que tous ceux qui voudraient participer aux élections de 2024 seraient ainsi obligés de se présenter aux élections locales», explique le leader du PUR. Il a par ailleurs alerté les militants du PUR sur les risques d’accorder leur parrainage à des candidats différents. « Si vous vous aventurez à parrainer deux candidats, vous serez passibles d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende entre 10.000 Fcfa et un million de Fcfa », a-t-il averti, avant de souligner que le PUR ne compte exclusivement que sur ses militants. boYCott du diaLogue sur Le pétroLe Parlant du dialogue autour de la gestion du pétrole et du gaz initié par le président de la République, il a déclaré que pour dialoguer, il faut faire face à un interlocuteur et essayer de faire en sorte qu’il accepte les nouvelles idées et viceversa. «Pour le pétrole, il ne s’agit nullement de cela. Il s’est agi simplement de concertations. Il s’y ajoute que le PUR n’a pas été invité en tant que parti. J’ai personnellement été invité en tant que député, mais dans des conditions irrespectueuses. En effet, les 19 députés qui forment les non-inscrits n’ont reçu que 19 cartons d’invitation, cela ne m’a pas personnellement intéressé et c’est pourquoi je ne m’y suis pas allé», a-t-il soutenu. Il a par ailleurs peint un tableau peu reluisant de la situation économique du pays malgré les opportunités liées à la mer, aux surfaces cultivables, à la richesse du sous-sol. «Aujourd’hui, plus d’un million de Sénégalais sont menacés par la famine, selon les études du Fond des nations unies pour l’agriculture (Fao). Cette situation est tout simplement liée à un problème de dirigeants», déclare le député Issa Sall. Pour sa part, Mohamed Sall, au nom des populations de Mérina Sall, a exprimé le mal-vivre au quotidien avec surtout un manque criant d’infrastructures de base, ce qui fait que même l’ancienne mosquée du village a été transformée en salle de classe. Pour le Pr Issa Sall, l’Etat a l’obligation de mettre à la disposition des populations le minimum vital et, sur ce plan, le Sénégal continue sa chute vertigineuse vers les dernières places au niveau africain. Selon lui, même au CapVert qui est un pays montagneux, les plus petits villages situés en altitude sont bien éclairés et dotés d’eau potable. Pour lui, le Sénégal ne s’arrête pas à Diamniadio, et c’est superflu d’y investir des milliers de milliards, laissant en rade le reste du pays. A l’en croire, le coût du Train Express Régional (TER), circonscrit entre Dakar et Diamniadio, va finalement dépasser les mille milliards de Fcfa, alors que l’urgence était de réhabiliter totalement l’ancien tracé du chemin de fer au Sénégal.
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