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EN IMAGE: APPLICATION DE LA LOI CONTRE L’USAGE DES SACHETS PLASTIQUES Le sénégal traine les pieds

la Journée mondiale de l’environnement célébrée hier a été un prétexte pour «l’as» d’interroger les commerçants et les populations sur la loi portant interdiction de l’usage des sachets plastiques au sénégal. il s’avère que l’application de la loi fait défaut. l’ignorance et le manque de sensibilisation des populations sur les dangers du plas- tique sont à l’origine de cette situation.
Deux ans après son entrée en vigueur, la loi relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation des sachets plastiques peine à être appliquée au Sénégal. Et pire encore, elle
reste méconnue de nombreux Sénégalais. Un tour dans les rues de Dakar, à l’occasion de la Journée de l’environnement célébrée hier, a permis de recueillir l’avis des populations sur cette loi.
Marché Hlm. Il est 11h. L’ambiance bat son plein. Les préparatifs pour la fête de Korité sont passés par là. Les lieux sont envahis par des ordures essentiellement composées de sachets plastiques. Mais cela ne gêne pas les vendeurs et les visiteurs qui, appa- remment, ignorent l’impact négatif des sachets plastiques sur l’environnement. Trouvé devant sa cantine, Babacar n’est pas au courant de la loi interdi- sant l’usage des sachets plas- tiques. «Franchement, je n’ai
jamais été informé de cela. Je pense que les autorités devraient informer tout le monde et trouver d’autres alternatives à la place. Dans ce marché, nous sommes très nombreux  à ignorer cette loi», affirme le jeune commerçant. A l’en croire, l’Etat doit trouver une solution en amont avant d’appliquer la mesure. « Je pense que le gouvernement devrait implanter des usines qui fabriquent des sachets en papier. C’est la solution idéale pour arrêter définitivement l’utilisation de sachets plastiques. En attendant, nous n’avons d’autre choix que d’utiliser les sachets en plastique», affirme-t-il.
Non loin de la boutique de Babacar, se trouve celle de Seydina Aliou. Contrairement à son voisin, il est au courant de la loi. Mais, il considère que son application est impossible, car les sachets plastiques sont incontournables. «Nous ne pou- vons pas arrêter de les utiliser. De toute façon, personne n’est jamais venu nous demander de mettre fin à leur usage. Cependant, nous prenons bien soin de ne pas salir l’environnement», argue Seydina Aliou. Au détour d’une ruelle, Amssatou Thiam, la trentaine, revient du marché, sachet noir à la main. «Moi, je préfère aller au marché
les mains vides et revenir avec un sachet. C’est plus confortable et plus discret. Quand on met les condiments dans un sachet noir, personne ne peut savoir ce qu’on a acheté», dit-elle avant d’avouer sa méconnaissance de la loi contre l’usage des sachets en plastique. «Vous venez de m’apprendre que les sachets peuvent polluer la nature. Je ne savais même pas qu’il y a une loi qui interdit leur usage», indique Mme Thiam qui plaide pour une vaste campagne de sensibilisation sur les effets néfastes des sachets plastiques sur l’environnement.
Sous le couvert de l’anonymat, une dame rencontrée au mar- ché s’indigne de la non applica- tion de la loi. «Qu’est-ce qui peut bien bloquer cette mesure ? Au Sénégal, on a ten- dance à voter des lois qu’on n’applique jamais. Cette loi doit entrer en vigueur, car les
sachets en plastique participent à la dégradation de la terre», peste-t-elle.
Intervenant sur le retard de l’application de la loi, le directeur adjoint de l’environnement, Cheikh Fofana, a indiqué sur «Rfm», que ce retard s’explique par l’absence d’un décret d’application. «Depuis qu’on a voté cette loi, l’utilisation des sachets reste permanente. Mais nous travaillons sur un décret d’application, qui permettra l’entrée en vigueur de la loi. Nous y travaillons. Nous mettons juste en œuvre des normes techniques, concernant la fabrication des sachets en papier. Les choses avancent bien et on espère que, sous peu de temps, le décret d’application sera publié et la loi pourra entrer en vigueur», rassure Cheikh Fofana.
( Toutinfo)
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