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France: le policier mis en cause à Marseille reste en détention provisoire

Employant des mots tranchants, la justice française a décidé ce jeudi 3 août du maintien en détention provisoire d’un des policiers suspectés d’avoir gravement blessé le jeune Hedi, lors des émeutes à Marseille début juillet. Ce dernier, soutenu publiquement par sa hiérarchie, avait fait appel et voit son recours rejeté.

Prénommé Christophe, l’agent de la brigade anticriminalité de Marseille, la BAC, n’était pas présent à l’énoncé du maintien de sa détention provisoire, ayant alors regagné sa cellule.

Lors de l’audience de la matinée, le trentenaire, t-shirt blanc et crâne rasé, a néanmoins souhaité « s’expliquer sur les faits », surenu pendant les émeutes, après la mort de Nahel. « J’ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise », a-t-il dit, alors qu’il avait nié l’acte jusqu’à présent. « J’ai vu que tout le monde était debout » après coup, a-t-il ajouté, avant de préciser qu’il serait intervenu s’il avait vu quelqu’un au sol.

Las !, il reste derrière les barreaux. Pour la justice, il s’agit de « prévenir toute concertation » avec les trois autres mis en cause, mais aussi « tout risque d’interférence avec les témoins ». Le président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a estimé ce jeudi après-midi que malgré ses aveux partiels du jour, la « dénégation fallacieuse » initiale de Christophe avait jeté « le discrédit sur l’ensemble de ses propos ».

Jusqu’ici, les quatre policiers de la BAC mis en cause dans ce dossier étaient dans « une extrême minimisation de ce qu’il s’est passé », a-t-il ajouté.

« L’intensité de troubles ne dispense pas de s’attacher à respecter les règles d’intervention » et « de ne jamais s’affranchir des lois essentielles de la République », avait lui-même tancé l’avocat général avant la décision, requérant le maintien en détention face, là encore, au risque de « concertation frauduleuse » avant l’interrogatoire du policier prévu le 30 août.