BIRIMA MANGARA, MINISTRE DU BUDGET «L’économie se porte bien, les gens sont hâtifs en conclusion»
L’ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum a jeté un pavé dans la mare du Gouvernement en soutenant que le pays fait face à une tension de trésorerie. Aussitôt après sa sortie, le ministre du Budget Birima Mangara est monté au créneau pour battre en brèche les propos alarmistes de Mamadou Lamine Loum et rassurer les Sénégalais. A l’en croire, les finances se portent parfaitement bien.
Moins de vingt quatre heures après la sortie de l’ancien Premier ministre, Mamadou Lamine Loum, qui s’inquiète des difficultés financières que traverse le pays, le Gouvernement a réagi par la voix du ministre du Budget. Hier, en marge de la Journée de sensibilisation sur le marché financier régional, Birima Mangara a soutenu mordicus que les finances se portent très bien. Trouvant que les gens sont hâtifs en conclusion, il estime qu’une économie repose sur des principes et des piliers. «On peut avoir la manne financière qui dépasse vos besoins, mais que vous ne pouvez pas dépenser comme vous le voulez. Il faut le faire selon les règles de gestion budgétaire et rigoureuse propre aux finances publiques», affirme le ministre du Budget. Pour Birima Mangara, le Sénégal dispose des ressources suffisantes ; il est en train de rembourser des dettes et d’irriguer aussi l’économie. Même si, cependant, il reconnaît que «tout ne va pas comme dans le meilleur du monde, mais jusqu’ici tout se passe bien. Nous devons respecter nos standards et nos normes. En résumé, notre économie se porte bien». Revenant par ailleurs sur la journée d’information et de sensibilisation sur le marché financier de l’Uemoa qu’il était venu présider, Birima Mangara trouve que les économies des différents pays de la région amorcent un virage décisif pour leur développement. «Les taux de croissance enregistrés par l’Afrique subsaharienne au cours des quatre dernières années, et plus particulièrement ceux de la zone UEMOA, sont ressortis en moyenne annuelle à 6,5%, largement supérieurs à ceux des pays développés qui oscillent autour de 3%. Cependant, ces niveaux sont insuffisants pour relever les défis contemporains. Ils doivent s’inscrire dans la durée pour lutter efficacement contre la pauvreté», indique le ministre du Budget. Mais pour y arriver, affirme le ministre Mangara, il a fallu un financement efficient des économies de la région, qui nécessite la diversification des ressources et instruments financiers. «Malgré le rôle important joué par les marchés financiers, on note une faiblesse de la culture boursière et de l’éducation financière du grand public de la zone Uemoa», dit le ministre du Budget. Toutefois, il pense que cette initiative du Centre Régional d’Epargne Publique et des marchés Financiers va changer la donne, en permettant aux populations de bien s’imprégner des marchés financiers. A noter que, depuis sa création en 1998, le marché financier de l’Union Monétaire Ouest Africaine a mobilisé plus de 7.500 milliards de Fcfa au 31 décembre 2017, soit une moyenne annuelle de 390 milliards