Évasions, surpeuplement, longues détentions préventives : La société civile dénonce les conditions de vie des détenus de la prison de Mbour
La Maison d’arrêt et de correction de Mbour (Mac) est, depuis quelques jours, un foyer à mille problèmes. Évasions, surpeuplement, longues détentions préventives, entre autres, y sont notés. Le décès d’Ousmane Dia vient en rajouter une couche. C’est ce qui a fait monter au créneau les organisations de la société civile qui dénoncent ces conditions difficiles auxquelles les détenus font face. Dans le même sillage, ils invitent l’Administration pénitentiaire à revoir sa politique à l’égard des pensionnaires de la prison de Mbour.
«L’Administration pénitentiaire de Mbour n’a que cinq médecins. Et on doit aujourd’hui recruter beaucoup plus de médecins et avoir des prisons qui auront comme vocation de soigner les détenus blessés ou bien de procéder à des opérations. Et pour ce faire, nous avons besoin des spécialistes, des médecins qui pourront faire ce travail-là, parce que les détenus souffrent de pathologies diverses», déclare Ibrahima Sall sur Rfm.
En effet, la situation à la Mac de Mbour reste de plus en plus inquiétante. Au-delà du surpeuplement, les cas d’évasion tout comme les grèves de la faim y sont récurrents, selon Ibrahima Niang.
«Vous savez, la prison de Mbour, tout comme les autres prisons du Sénégal, est surchargée. Maintenant, ce qu’il y a, c’est que souvent, on constate des cas d’évasion et des grèves de la faim. Et ça, c’est normal, parce que d’abord, le fait de priver quelqu’un de sa liberté est déjà dur. Il faut aussi avouer qu’ici au Sénégal, les prisonniers sont traités comme des esclaves et ça, c’est inhumain et dégradant. On ne peut pas piétiner la dignité des détenus. La, je pense que c’est quelque chose qu’il faut revoir au niveau de l’Administration pénitentiaire et j’interpelle le directeur, monsieur Bocandé, pour qu’il revoie véritablement les conditions des détenus. Il faut également que les juges veillent sur les longues détentions préventives, parce que les longs placements sous mandat de dépôt sont injustes», a fustigé Ibrahima Niang, membre du Conseil d’administration du Forum civil sur Rfm.