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ALIOUNE TINE SUR LA SITUATION DU PAYS: «Sortir de cette guerre civile larvée…»

Alioune Tine déplore la situation dans laquelle est confinée l’opposant Ousmane Sonko et qui, pour lui, «n’a aucune base légale». Affirmant que «l’état doit lever le blocus chez Sonko», le défenseur des droits de l’homme «condamne sans réserve les actes de violences consistant à brûler les maisons, les véhicules et biens des gens …». Préoccupé par les risques sur la paix et la quiétude du pays, il reste convaincu que la situation ne peut être réglée que «par une solution politique» et que le dialogue qui a ses limites, «ne peut-être une pré-solution, mais pas la solution».

Ousmane Sonko, conduit de force chez lui par la gendarmerie, alors qu’il faisait route sur Dakar, en «caravane de la paix» est depuis lors en résidence surveillée qui ne dit pas son nom. Une traitement contre lequel s’insurge Alioune Tine, patron d’AfrikaJom Center qui dénonce un acte illégal posé par l’Etat. «Le blocus de la maison de Sonko n’a aucune base légale, la gendarmerie ou la police ne peuvent pas priver de liberté, de visite à Sonko de manière arbitraire, tout simplement parce que c’est un opposant», a martelé le «droit de l’hommiste». Précisant avec force, que «l’état de droit c’est l’état qui obéit à la primauté du droit et qui respecte les droits humains et les libertés fondamentales». «L’état doit lever le blocus chez Sonko», martèle-t-il.

«Je condamne sans réserve les actes de violences…»

A propos des violences enregistrées avant-hier, avec des attaques de maisons et de véhicules de personnalités du pouvoir, notamment, Alioune Tine condamne sans ambages. «Je condamne sans réserve les actes de violences consistant à brûler les maisons, les véhicules et biens des gens, que ce soient des ministres, des hommes politiques ou des particuliers», affirme-t-il. «Je m’identifie et me mets à la place de ses victimes pour partager leurs peines», ajoute-t-il. En effet, les manifestants s’en sont pris à la maison de l’ancien ministre Matar Bâ, brûlé des bus de DDD, des voitures de particuliers…Le lendemain, le siège de Pastef et la maison d’un de ses responsables, Waly Diouf, ont été attaqués.

«Le dialogue, ses limites, c’est l’absence d’inclusion… Le dialogue peut-être une pré-solution, mais pas la solution»

Pour Alioune Tine, il faut très vite sortir le pays de ce climat qui n’augure rien de bon pour la paix et la quiétude du pays. «Ce qu’il faut faire, c’est de la politique, ce qu’il faut faire c’est sortir de cette guerre civile larvée, ce qu’il faut faire c’est de mettre un terme immédiatement à cette confrontation absurde qui détruit à petit feu, la paix, la stabilité et la quiétude», explique-t-il. Et pour lui, on ne peut sortir de cette situation que «par une solution politique, par le dialogue politique». Sauf que pour le haut responsable de la société civile sénégalaise, le dialogue auquel invite le chef de l’Etat, tel qu’il se dessine, risque de ne pouvoir rien régler. «Le dialogue, ses limites, c’est l’absence d’inclusion. Le dialogue peut-être une pré-solution, mais pas la solution», dit-il. Et de conclure : «Ce qu’on attend ce sont des résultats qui nous rapprochent de la fin des conflits et tensions préélectoraux. Si ça contribue à dégrossir les points de contentieux sur le processus électoral, tant mieux».

«Le dialogue politique sans Sonko est forcément, un dialogue politique inachevé…L’idéal qui permettait la paix et la stabilité serait que PR Macky et Sonko se parlent»

Quoi qu’il en soit, pour Alioune Tine, un dialogue politique au Sénégal, sans le leader de Pastef, qui cristallise les attentions et apparait clairement comme la bête noire du régime, serait forcément incomplet. «Le dialogue politique sans Sonko est forcément, un dialogue politique inachevé», soutient-il. Affirmant qu’il reste convaincu que seul un échange entre le chef de l’Etat et son principal opposant pourrait calmer durablement la situation. «L’idéal qui permettait la paix et la stabilité serait que PR Macky et Sonko se parlent», dit. Mieux, il trouve que «c’est possible si des deux côtés on fait preuve l’humilité et de pragmatisme». En outre, Alioune Tine de souligner que «dans le contexte actuel de tension, d’affrontement et de polarisation avec des centaines de partisans de Sonko en prison, on peut comprendre sa position par rapport au dialogue». Le leader de Pastef a rejeté toute idée de dialogue avec Macky Sall et son régime dans les conditions actuelles, où lui et ses partisans dénoncent un acharnement de la part de Macky Sall et son régime, et surtout une volonté de ce »s dernier, de l’écarter de la course à la présidentielle. Aussi, la non-participation de Macky Sall à la prochaine présidentielle est une condition non négociable pour Sonko et son camp.

Lamine DIEDHIOU