Noisy-Le-Sec : « Mamie stups » gardait la drogue pour son voisin dealer « au cœur d’or »
Cette retraitée, jugée à Paris pour sa participation à un trafic international en compagnie de douze autres prévenus, a expliqué qu’elle faisait la nourrice pour rendre service. Sans vraiment se rendre compte du côté illégal de la chose car la drogue fait partie du quotidien de ce coin de banlieue.
Françoise gardait la drogue de ses voisins trafiquants. Dans la salle d’audience, cette petite retraitée à lunettes jure un peu avec l’équipe disparate de trafiquants de drogue aux mines parfois patibulaires qui l’entoure. A 63 ans et pas une trace sur son casier judiciaire, cette « mamie stups » répond pour la première fois de sa vie, depuis mardi 21 mars, devant le tribunal correctionnel de Paris, de faits de trafic de stupéfiants en compagnie de douze gaillards. Cet équipage est soupçonné d’avoir, entre 2020 et 2021, organisé ou participé à des moments différents à de vastes trafics de cannabis et de cocaïne à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), Paris et globalement dans toute la région parisienne.
« On a dit oui pour rendre service »
Pourquoi avoir accepté de garder de la drogue dans son appartement du centre-ville de Noisy ? « Je n’ai jamais été menacée. Nos voisins, nous ont demandé de garder deux sacs ? On a dit oui, pour rendre service », explique la sexagénaire. Françoise savait très bien ce qui se trouvait dans le linge qui passait du 11 et au 13e étage de la tour. Elle habite cette commune depuis 2001. Son mari souffre d’alcoolisme et son fils aime bien fumer du cannabis. Elle le laissait parfois piocher dans la réserve. « C’est dur pour une mère de dire non », remarque-t-elle.