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La Chronique MLD: Le jeu des faucons et des vautours…

Sale temps pour la démocratie sénégalaise.

La guéguerre Macky Sall/ Ousmane Sonko a pris des proportions inquiétantes; il s’agit d’ailleurs d’un doux euphémisme !
La tension est vive et l’opinion constate que les acteurs politiques les plus en vue et les plus populaires foncent droit dans le mur.
Avant d’invoquer à cor et à cris les chapelets des leaders religieux , il convient franchement d’en appeler à la clairvoyance des chefs politiques.

Une lourde responsabilité leur incombe de ne pas faire basculer ce pays connu pour sa stabilité légendaire et la qualité de ses institutions dans un chaos dont nul ne saurait connaître l’issue.

Les éléments de langage glanés ça et la au sein des deux principaux états majors politiques font froid dans le dos.
Le durcissement du discours est flippant. Au « Gatsa- Gatsa » de Sonko et compagnie, les ministres Pape Malick Ndour, Mambaye Niang, Fatou Diané, Abdoulaye Sow et autres répliquent par un cinglant « œil pour œil, dent pour dent ».
La bipolarisation politicienne débridée a accouché de cette situation cocasse de ni guerre ni paix.

Tous les signaux indiquent que la confrontation est quasiment actée d’autant que la violence verbale et les multiples arrestations d’acteurs de l’opposition ont fini de radicaliser les deux camps antagoniques.

De même l’action de la justice et des forces de défense et de sécurité (FDS) est scrutée au millimètre près par tous les démocrates.Ce sont deux piliers de la stabilité d’un pays. Si ces acteurs importants font dans la partialité et les sanctions à géométrie variable, c’est l’ État qui s’affaisse pour faire place nette au chaos.

De ce point de vue, l’image de la voiture caillassée du chef de l’opposition n’est pas belle à voir.
Qui pour rappeler aux politiciens que le Sénégal nous survivra comme il a déjà survécu à Senghor, Lamine Guèye, Mamadou Dia , Galandou Diouf ?
La classe politique actuelle ne devrait jamais faire moins ou pire que ces valeureux hommes politiques qui n’ont jamais franchi le rubicon de l’insulte facile et de la manipulation érigée en mode de vie.
Nous sommes un peuple de croyants, du moins c’est ce qu’affirme la majeure partie des 17 millions de Sénégalais.
Le pouvoir est d’essence divine et nul ne sait qui va présider aux destinées du Sénégal au soir du dimanche 25 février 2024 date de la prochaine consultation électorale.
Alors les divers protagonistes n’ont aucune raison de laisser prospérer le discours violent et radical des faucons qui chuchotent à leurs oreilles.
Les faucons ont la particularité d’agir comme des lâches.Ils réussissent toujours à écarter les colombes pour faire le vide autour du Chef.
À la première alerte, ils seront aussi les premiers à détaler comme des lapins.
Dans cette grisaille ambiante, les acteurs du secteur privé ont pourtant montré la voie aux hommes politiques.
Grands animateurs du Sénégal productif, ces militants du parti de l’entreprise réunis hier au sein du conseil national du Patronat (CNP) sont à fond dans les discours positifs et l’action.
Ils sont d’ailleurs plus enclins à travailler dur pour matérialiser la promesse ferme du pouvoir de propulser le Sénégal dans la dynamique d’une croissance à deux chiffres en fin 2023.
Un pays en campagne électorale permanente peut-il d’ailleurs se prévaloir d’une telle ambition malgré les promesses par trop exagérées sur l’impact de la production pétrolière et gazière dans le panier de la ménagère ?
Rien n’est moins sûr.