Garges : 17 ans de réclusion et un acquittement au procès du meurtre de Lucie
Lucie vivait seule à Garges avec ses chats, éloignée de sa famille, lorsqu’elle a été tuée en avril 2019 lors d’un cambriolage qui a mal tourné. Confondu par son ADN et son téléphone, Imatha E. a été condamné vendredi soir à 17 ans de réclusion criminelle. Le gigolo de la victime, Adel R., a, lui, été acquitté faute de preuve.
L’accusation avait réclamé la peine maximale, soit trente années de réclusion criminelle, à l’encontre d’Imatha E., pour le meurtre sordide de Lucie. Cette femme de 58 ans, qui vivait seule éloignée de sa famille dans son deux-pièces près de la gare de Garges, avait été tuée le 2 avril 2019 lors d’un probable cambriolage qui a mal tourné. Après plus de 6 heures de délibéré, la cour d’assises du Val-d’Oise a condamné vendredi soir ce multirécidiviste qui vivait du recel et du PMU à 17 années de réclusion criminelle.
Son téléphone qui borne le jour des faits sur les lieux, la bouteille d’Ajax qui portait son empreinte génétique retrouvée près du corps de la victime : les éléments à charge recueillis par la PJ (police judiciaire) ont convaincu la cour d’assises de la culpabilité d’Imatha E. Comme ses antécédents, notamment l’agression d’une personne âgée en février 2019 à Senlis : ce jour-là, il s’était introduit chez elle, l’avait saisie par la mâchoire et l’avait jetée sur son lit, avant que le mari ne parvienne à le chasser.
Mensonges et revirements de l’accusé
Dans ses motivations, lues par le président, Marc Trévidic, la cour d’assises a également appuyé sa décision sur les mensonges et les revirements de l’accusé pendant l’instruction et même durant l’audience. Il a notamment livré un premier scoop jeudi lors de son interrogatoire sur les faits, expliquant sa présence à Garges par son activité de receleur. Auparavant, il assurait être venu voir des amis.
Seconde nouveauté : il a admis lors du procès être venu en voiture et non en RER. Il faut dire que le trajet de son téléphone ne suivait pas les voies ferrées… « Si les coïncidences existent, trop de coïncidences finissent par établir une vérité qui ne doit rien au hasard », a relevé le président de la cour.
Le choc de la condamnation passé, Imatha R. a pu s’entretenir sereinement avec ses sœurs et sa compagne le temps que la cour d’assises statue sur le volet civil de l’affaire, avant de partir en détention pour une longue période.Newsletter L’essentiel du 95Un tour de l’actualité du Val-d’Oise et de l’IDFToutes les newsletters
Ce qui ne sera pas le cas de son coaccusé et pote de PMU, Adel R., qui a été acquitté comme l’avait demandé, faute de preuve et au bénéfice du doute, l’accusation. Un cousin devait venir le chercher à la sortie de la maison d’arrêt, après environ trois années de détention provisoire. « Pas plus pendant l’instruction qu’à l’audience n’a été démontrée la présence d’Adel R. sur les lieux du crime au moment de sa commission », a estimé la cour d’assises qui estime qu’« il n’avait aucune raison de vouloir la mort de la victime ».
Au sujet de son éventuelle complicité soulevée par la partie civile qui avait demandé aux jurés de le condamner au nom de l’intime conviction malgré l’absence d’éléments probants, la cour d’assises a répondu avec fermeté : « En aucune façon l’intime conviction ne permet de s’affranchir du respect de la loi ».